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158. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Faisons-leur sentir combien les objets dans lesquels ils font consister les plaisirs sont méprisables, opposons dans mes tableaux des gens raisonnables à des fous, profitons du penchant de mes spectateurs à la volupté pour en faire des Amants tendres, galants, et raisonnables, ce qui me serait impossible s’ils n’avaient aucun goût pour le plaisir ; ils aiment la société, qu’ils apprennent de moi quels sont les amusements honnêtes qu’ils doivent chercher dans la société ; pour leur faire préférer la compagnie des femmes estimables, tâchons de leur inspirer du dégoût et même de l’horreur pour les débauches de cabaret auxquelles ils se livrent beaucoup moins par goût que pour suivre la mode ; faisons-leur sentir que ces rubans, ces pompons, ces colifichets dont ils sont affublés les rendent ridicules aux yeux du Sexe, et que la licence de leurs propos les rend aussi méprisables qu’une conversation galante et sensée les rendrait aimables aux yeux des personnes dont ils désirent la conquête. […] Quand on ne verra dans le monde d’autres Amants que ceux de nos Tragédies, on pourra regarder la passion de l’amour comme une vertu, la nation qui la première joindra tant de délicatesse à ses penchants pourra se flatter d’être parfaite, et les Ecrivains qui auront inspiré cette délicatesse auront fait une chose également bonne pour les bons et pour les méchants.

159. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Que se passe-t-il dans le cœur d’un jeune libertin quand il voit une amante soupirer après son amant, & se rendre enfin à ses desirs ?

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