Et Ciceron ajoute qu’on trouve des traits de ce genre dans Plaute, & dans la vieille Comédie d’Athenes. […] On peut juger par ses bons mots, dit Quintilien, que le talent de la plaisanterie ne lui avoit pas déplu, mais que la Nature le lui avoit refusé, non displicuisse illi jocos, sed non contigisse : à quoi il ajoute qu’il est aisé de se méprendre en fait de plaisanterie, parce que de la bonne à la mauvaise le pas est glissant & que le rire est très-voisin du ridicule, à derisu non procul abest risus. […] Lorsque dans les Plaideurs, le Portier du Juge vante sa condition, parce qu’on n’entroit pas chez son Maître sans graisser le marteau, & qu’il ajoute, Il est vrai qu’à Monsieur, j’en rendois quelque chose, Nous comptions quelquefois, ces derniers mots dits sérieusement, font rire du Portier & du Juge.
la pratique était en France, qu’aux renonciations qui se font au saint Baptême, on y ajoutait celle des spectacles et des Comédies lascives. […] « Vous mourrez comme des hommes », ajoute le Prophète parlant aux Juges, comme s’il disait, vous ne mourrez pas comme Juges, comme Pasteurs et Supérieurs des autres, mais comme hommes qui n’aurez aucune autorité non plus que le dernier des mortels, et qui serez traités avec toute sorte de mépris, de confusion et de peines, parce que la grandeur du châtiment se prendra de la grandeur des grâces que vous aurez reçues : le haut rang que vous tenez dans le monde ne vous exemptera ni de la mort, ni du jugement, ni des tourments qui sont préparés à ceux qui président, et qui ont abusé de leur autorité, comme font les Juges qui préfèrent la satisfaction d’un Tabarin, d’un Jodelet, et d’un faquin, à la gloire de Dieu, à l’honneur de son Eglise, et au salut des âmes qui sont le prix du Sang de Jésus-Christ : Pensez-y, Messieurs, il y va de vôtre éternité. […] Ce que je viens de dire touchant Messieurs les Gens du Roi, qui souffrent les Bateleurs et Comédiens, devrait suffire pour détourner un chacun de ces honteuses assemblées : cependant pour ne rien omettre dans une matière si importante, et où il y va tant du salut, je veux y ajouter quelque chose en faveur de ceux qui peut-être ne connaissent pas assez à quel étrange péril de leur salut ils s’engagent, en assistant à ces spectacles.