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320. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Et ces périls séduisants et les choses qui en sont inséparables, ne les aime-t-on pas ? Il est écrit, comme on sait, que, si on les aime, on y trouvera tôt ou tard sa perte et sa ruine. […] Voici ce qu’il a dit sur les spectacles, il y a quelques années, dans un discours public : « Voyez les théâtres tenant école de corruption et de scélératesse… foulant aux pieds les vertus les plus saintes avec l’intention patente de faire aimer, choyer, admirer le duel, le suicide, l’assassinat et le parricide, l’empoisonnement, le viol, l’adultère, l’inceste, préconisant ces forfaits comme la fatalité glorieuse des esprits supérieurs, comme un progrès des grandes âmes qui s’élèvent au-dessus de la vertu des idiots, de la religion des simples et de l’humanité du commun peuple.

321. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Il est tems que le théâtre national jouisse des mêmes avantages ; il est tems que les manes de Corneille, Racine, Moliere, viennent (de l’autre monde) le contempler & vous dire : Voilà le temple où nous aimons d’être honorés. […] Ce projet m’intéressa ; je formai un plan, je le présentai au Maréchal de Richelieu, qui en fut satisfait & me promit sa protection : son bon cœur aime tendrement le théâtre. […] Destination & succès plus convenable à la dignité, la Majesté Royale, mais on craint le ridicule ; on avance que Louis XIV. avoit eu le même dessein, qu’il en avoit fait jetter les fondemens ; mais qu’ensuite il l’avoit détruit : il sentit sans doute l’inutilité & le danger d’un pareil édifice ; & c’est peut être un des objets ; qu’il avoit en vue, lorsqu’au lit de la mort, parlant à son petit fils il s’accusa d’avoir trop aimé ses bâtimens, & l’exhorta à ne pas l’imiter.

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