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317. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Regnard, du Freni, &c. rien n’est Moliere ; plus on le connoît, plus on l’admire, plus on l’aime. […] J’aime mieux sa prose que ses vers. […] Il s’enivre du plaisir d’être aimé, idée plus juste qu’il ne pense, puisque l’orgueil est une véritable ivresse dans le maître & dans le disciple, & n’est-il pas un délire dans celui qui s’égare jusqu’à en faire une leçon, & un mérite ? […] Moliere a donc été un grand pantomime, que n’a-t-il eu le courage d’exclurre les portraits licencieux du vice, & ne représenter que les vertus pour les faire aimer & pratiquer ! […] C’étoient des jeux d’esprit sans conséquence, tous les éloges du monde ne feront pas aimer la fievre.

318. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

On prend plaisir à voir ces spectacles impurs ; parce que l’on aime à voir ce qu’on a fait, & à apprendre ce que l’on peut faire. […] Que le Monarque aime Dieu, & il aimera son peuple, & il portera du haut du Trône des regards bienfaisans jusqu’au fond de ces Provinces, dont les tristes Habitans manquent quelquefois de pain, ou le trempent souvent dans leurs larmes. […] car il faut aimer les hommes & ne haïr que leurs erreurs : Diligite homines, interficite errores. […] Il est vrai qu’on peut avoir une très-belle voix, & aimer la vertu. […] Aimez donc la vertu, nourrissez-en votre ame.

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