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362. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

En effet, rien n’est plus capable de nous inspirer une crainte salutaire de l’amour que les excès et les transports effrénés où cette passion entraîne les trois principaux Acteurs de la Tragédie d’Andromaque ; et leur misérable sort devient une excellente leçon pour nous corriger par les impressions de la terreur. […] Dans cette Fable on ne voit pas un Acteur qui ne soit vivement possedé de la passion d’amour ; et ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’une Pièce, dont le fondement, les motifs et la diction ne respirent que l’amour, me paraît un modèle parfait de la correction que l’on demande pour contenir, dans de justes bornes, une passion si dangereuse. […] Sanche d’Aragon, deux Acteurs qui lui donneraient d’excellentes leçons.

363. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Ce n’est pas à vous, Monsieur, qu’il siérait de me répondre que les tragédies, ayant bien des Rois pour Acteurs, mais non pour spectateurs, doivent purger les passions de tous les hommes, et non celles du petit nombre de Souverains épars dans l’immense étendue des siècles et de l’univers. […] Il est indubitable que le théâtre, qui ne signifie rien autre chose que le Poète et les Acteurs, est soumis au Public, dont il reçoit la loi, puisque c’est du Public qu’il attend le blâme ou les applaudissements. […] Bret, vivra plus que tant d’ouvrages éphémères qui, après avoir reçu un éclat passager de quelque Actrice à la mode, tombent bientôt dans l’oubli, pour n’en sortir jamais : j’ose faire cette prédiction à l’Auteur d’autant plus hardiment, que je ne le connais point. »

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