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220. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’une, que le jugement est l’acte le plus parfait de notre raison, ou plutôt, que notre raison même n’est qu’un jugement continuel ; & comme c’est par la raison que nous estimons le plus notre nature, dont elle est en effet le plus précieux avantage, il y a aussi un plaisir secret attaché à l’usage que nous faisons de cette perfection de notre ame en prononçant un jugement. La seconde est que nous croyons exercer par-là un acte de supériorité, & nous regardons notre critique comme une espece de tribunal auquel nous attribuons presque le privilége de l’infaillibilité.

221. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Prenez-y garde Monsieur, ce n’est pas lorsque les Jeux Scéniques furent institués qu’ils furent avilis, ils étaient des actes de Religion, dont les Acteurs étaient les Ministres : on les considérait donc comme des gens consacrés au service des Dieux ; ce n’était pas alors que le Préteur disait : « Quisquis in scenam prodierit infamis est. »fk Ce fut lorsque ces Spectacles sacrés devinrent profanes et impudiques qu’ils furent abandonnés aux talents des esclaves et de gens déjà méprisés avant de monter sur la scène ; ce fut pour empêcher les honnêtes gens d’exercer une profession licencieuse, de se confondre avec des hommes vils, pour insulter par des satires odieuses et personnelles les meilleurs citoyens, et alarmer la pudeur par l’exécution de rôles infâmes, tant par le style que par les vices des personnages qu’ils représentaient. […] Jorry, 1748 [1745, repr. 1747], Acte II, scène 1, p. 34.

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