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92. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Sans recourir aux synonimes de l’Abbé Girard, personne n’ignore quel est dans la religion & la morale le synonime de volupté, de voluptueuse ; & sans faire tort aux Actrices Payennes, on peut en sûreté de conscience accorder la palme aux Actrices Françoises. […] Dans une piece tirée des Contes soi-disant moraux de Marmontel, où le Poëte, apparemment peu fécond, rapporte mot pour mot le conte Annete & Lubin, deux paysans cousins germains : circonstance peu nécessaire, & qui n’est mise que pour fronder la loi de l’Église, qui défend le mariage entre parens, & sa bonté, qui accorde quelquefois la dispense de cet empêchement, Annete & Lubin se trouvent seuls à la campagne, sur le théatre & dans le livre, & prennent toute sorte de libertés criminelles. […] Ils accordent d’abord que les pieces obscènes & impies ne sont pas permises, que les Acteurs pèchent en les jouant, les Auteurs en les composant, les spectateurs en les regardant, les Magistrats en les tolérant, les parens & les maîtres en y laissant aller leurs enfans & leurs domestiques.

93. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Jamais au reste aucun Tribunal de justice n’a ordonné d’exécuter des fiançailles passées avec des Comédiens, ni ne leur a accordé des dommages et intérêts, quelque triste fruit qui en ait pu éclore. […] Les lettres de noblesse accordées à Lully en 1672, et enregistrées par ordre exprès du Roi, dix ans après, ne prouvent rien. […] Mais comme sa famille, autrefois protestante, avait quitté le royaume, et que la branche aînée, qui s’était établie en Allemagne, y avait emporté tous les titres, Floridor demanda un délai d’une année pour les faire venir ; ce qui lui fut accordé, et l’affaire en demeura là.

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