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2. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Quelque-temps après il retourne au Roi d’Angleterre & au Roi de France, qu’il avoit si lâchement abandonné, & se lie avec eux contre la Reine son alliée ; enfin se raccommode avec elle, & lui vend son suffrage pour l’Empereur, & promet de favoriser l’élection. […] Qu’elle ne m’abandonne par lâchement à la merci de mes ennemis, après avoir attiré sur moi toutes les forces de l’Europe. […] Ils firent des conversions & des conquêtes, s’étendirent en Prusse, en Livonie, en Curlande, en Lithuanie ; de plusieurs domaines qu’on leur abandonna, ils formerent des commanderies, ils devinrent puissamment riches, ils en perdirent l’esprit de leur état, & voulant régner, ils se perdirent eux-mêmes. […] Dans ma guerre contre l’Impératrice j’étois allié à la France, je l’abandonnai à Prague quand on m’offrit la Silesie, Je gagnois au marché, ma fidélité ne m’eût jamais donné autant. Je renouai avec elle pour conquérir la Boheme, on m’offrit d’autres avantages, & je l’abandonnai encore.

3. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XI. » pp. 55-57

Mais des Bergers qui abandonnent leurs troupeaux pour suivre Orphée et danser après lui. Des Matelots qui viennent du fond de la mer et qui ne rentrent dans leur barque qu’après avoir dansé, peuvent-ils être des Symboles d’une vertu qui ne pouvant enseigner aux hommes qu’à s’acquitter de leur devoir, ne pourrait que condamner ces Pasteurs Mercenaires et ces Matelots infidèles, qui abandonnent pour danser, les uns leurs troupeaux ; les autres leurs barques ?

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