Il n’y a pas de piece qui fût soufferte sur le Théatre françois, si on n’en élaguoit la moitié. […] Mais comment plaire au Théatre, sans arborer le vice pour lequel il est fait. […] Le Théatre gagne en Turquie : c’est son pays natal ; la Grece fut son berceau. […] Il n’y point de piece de Théatre que les poëtes ne défigurent ; chacun compose à sa maniere. […] des Noyers, toute pleine du Théatre, comme il paroît par ses écrits, étoit digne d’avoir ce goût.
Les amateurs du Théatre, les plus zèlés partisans des Comédiens, les François, les Etrangers, tout dépose contre leur fier despotisme. […] Le goût du Théatre est, à la vérité, porté parmi nous jusqu’à la phrénesie. […] Que le levain du mécontentement fermente dans tous les cœurs ; qu’il est sans doute encore trop foible pour étouffer entierement notre passion pour les représentations théatrales ; mais que sans cesse accru par le spectacle des usurpations des Acteurs, & par l’abus qu’ils font de nos propres droits contre nous-mêmes, ce levain parviendra enfin à triompher d’un penchant qui nous humilie, & à nous inspirer autant d’aversion pour le Théatre que nous aurons eu de goût pour lui.