M. Racine. […] Racine, à l’âge de dix huit ou vingt ans, choisit le sujet de la Thébaïde pour sa première Tragédie ; et en même temps il reconnaît que l’amour, qui a d’ordinaire tant de part dans les Tragédies, n’en a presque point dans la Thébaïde, et même qu’il ne doit pas y en avoir. […] « En un mot, dit-il, je suis persuadé que les tendresses, ou les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides et toutes les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe et de sa malheureuse famille. » M. Racine […] M. Racine n’ait pas écrit sa Tragédie d’Esther dans la forme ordinaire. […] Racine, je devais, par la même raison, rejeter aussi le Rhadamiste de M.
Racine, ce nouvel athlète, gagna les cœurs en les attendrissans. […] A cette correction inimitable, Racine joignit tous les charmes, toute la fraîcheur, toute la force d’un excellent Coloris. […] Et en cela Racine l’emporta sur Euripide son modèle, qui n’empêcha pas que Sophocle n’occupât toujours la premiere place. […] Le bon goût justifie leurs idées & leur zèle ; leurs Ouvrages, ainsi que ceux de Corneille & de Racine, passeront à la postérité.