La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine. […] Jesus-Christ n’a pris que des hommes pour les Apôtres, il n’a pas même élevé au ministère sa Très-Sainte Mère, la plus parfaite de ses créatures qui méritoit mieux qu’Élisabeth de gouverner son Église.
Hypocrite détestable, d’abord apostat du paganisme, jusqu’à recevoir le baptême, & entrer dans le Clergé, ensuite apostat du christianisme, jusqu’à se faire grand Pontife de Jupiter, & lui offrir des sacrifices, écrire contre Jesus-Christ, & persécuter les Chrétiens. […] L’impiété de nos jours ne peut même tirer avantage de ses opinions ; elle déteste le paganisme, & respecte Jesus-Christ.