On conçoit difficilement le succès de ces maîtres fourbes, et pourquoi dans les temps anciens, ainsi que les casuistes relâchés que la société de Jésus a vomis dans des temps plus modernes, ils réussirent à faire goûter si rapidement aux mondains, la morale la plus corrompue. […] Cette déclaration franche, loyale, faite avec une humilité chrétienne, fondée sur la justice, fondée sur l’évangile, fondée enfin sur les divins préceptes de Jésus-Christ, qui a dit formellement mon royaume n’est pas de ce monde, ramènerait infailliblement et en très peu de temps à la communion de l’église romaine, toutes les puissances qui ne s’en sont séparées que par l’effroi que leur ont causé les prétentions et la corruption du clergé catholique.
Ce puissant général, véritable monarque, est bien assuré d’être ponctuellement obéi de tous ses sujets, leur ordonnerait-il de commettre les plus grands crimes pour l’intérêt de la société de Jésus, et sous le spécieux prétexte de venger la religion ; au moindre signal, ils se permettraient, au nom d’un Dieu de paix et de miséricorde, d’assassiner ou d’empoisonner sans remords les souverains, les grands personnages et les particuliers les plus obscurs. […] Ceux-ci en devenant créatures de la société de Jésus, sont pour ainsi dire congréganistes obligés, ou jésuites de robe courtei.