/ 549
77. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Il est vrai que c’est une des merveilles de la religion chrétienne de réconcilier l’homme avec soi-même en le réconciliant avec Dieu, de lui rendre la vue de soi-même supportable : aussi n’est-ce pas en arrêtant l’homme dans lui-même qu’elle produit tous ces effets merveilleux ; ce n’est qu’en le portant jusqu’à Dieu, et en le soutenant dans le sentiment de ses misères, par l’espérance d’une autre vie qui l’en doit entièrement délivrer. […] « Lorsque l’âme s’abandonne à de faux plaisirs, elle perd bientôt le goût des jouissances spirituelles, et ne trouve bientôt plus que dégoût et qu’ennui dans la parole de Dieu. […] trouvez-vous que l’amour de Dieu opère dans votre âme avec une égale force ? […] Il y a longtemps qu’on discute la légitimité des représentations théâtrales ; qu’il me soit permis d’observer que la discussion eût été bientôt terminée, si l’on fût parti de l’amour de Dieu, comme du point principal. […] En cet instant solennel, c’est la grande affaire de la religion, c’est une vie pieuse et morale, vouée tout entière à l’amour et au service de Dieu, qui paraîtront d’un inestimable prix et seules dignes de fixer l’ambition d’un être raisonnable.

78. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Il n’était nullement nécessaire que la sainte Ecriture apprit aux Serviteurs de Dieu, que les Comédies sont mauvaises, et qu’elles doivent être défendues ; puisque la seule lumière de la raison et le bon sens ont autrefois suffi aux païens pour le leur faire comprendre. […] Or c’est l’attrister que de faire son plaisir d’un divertissement où Dieu est tant offensé, et auquel nous avons renoncé dans notre baptême. […] L’Auteur de la Lettre n’a-t-il pas bonne grâce de nous venir dire : « Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez pas de précepte formel et particulier contre la Comédie. » Aussi cela n’est-il pas nécessaire : car nous voyons dans la sainte Ecriture que Dieu n’a pas laissé de punir très sévèrement ce qui n’était point défendu par la Loi en termes formels et précis : car, par exemple, la Loi ne défendait pas de ramasser de petits brins de bois le jour du Sabbat. […] Et néanmoins Dieu fit prévaloir sa sévérité à sa miséricorde, en commandant de faire lapider celui qui avait commis cette faute, afin de faire connaître à son peuple avec quel soin il devait éviter les choses qu’il lui avait interdites par sa Loi ; puisqu’il était même offencé, quand on y contrevenait en faisant des choses qui n’y étaient pas mêmes marquées précisément. La Religion chrétienne a des principes fertiles, qui produisent une infinité de conséquences, soit pour les dispositions interieures, soit pour les devoirs exterieurs, et ces principes sont renfermés dans la sainte Ecriture, que Dieu nous recommande pour ce sujet de lire avec attention, Scrutamini Scripturas.

/ 549