Je ne doute pas qu’on ne suive un si bel exemple en France, à l’honneur de Moliere, Corneille, Racine. […] Lopes de Véga, comme Corneille en France, le rendit décent, & guérit les Rois & les Princes de la maladie ordinaire aux grands, de ne pas aimer à entendre leurs vérités.
Corneille, par l’élévation de son génie, flatta l’orgueil, nourrit la fierté, mit dans les mains des hommes le poignard de la vengeance : heureux qu’il n’ait pas tourné du côté de l’amour l’enthousiasme de ses pensées & l’énergie de son style ! […] Autant que Corneille élevoit l’ame par la majesté pompeuse des sentimens, autant Racine l’affoiblit & la dégrada en l’attendrissant par les charmes que l’élégance & l’insinuation de ses discours prêtoient à nos foiblesses.