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218. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Où, si les moralités de l’Evangile sont annoncées, c’est d’une manière à les rendre méprisables. […] Placés que je les vois les uns sur les degrés du Temple de la Justice, les autres au fond du Sanctuaire, tous pour entendre les cris des malheureux & essuyer leurs larmes, avec quel empressement n’irois-je pas de tribunaux en tribunaux l’Evangile d’une main, leur présenter de l’autre ce tableau de nos malheurs, s’ils pouvoient leur être inconnus, & si la manœuvre qui en est la source, étoit sourde & secrette !

219. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

« Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ?

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