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37. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Tous les jours à la Cour les Evêques, les Cardinaux et les Nonces du Pape, ne font point de difficulté d’y assister ; et il n’y aurait pas moins d’impudence que de folie, de conclure que tous ces grands Prélats sont des impies et des libertins, puisqu’ils autorisent le crime par leur présence. […] Mais il n’y a pas moins d’impudence à assurer, comme il fait, que les Evêques, les Cardinaux, et les Nonces du Pape ne font point de difficulté d’assister aux Comédies qui se représentent à la Cour. […] Le Docteur a prouvé plus haut l’innocence des Comédies d’aujourd’hui, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques, ne font point de scrupule d’y assister : et présentement il en prouve la bienséance, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques n’y assistent pas ; et que même, selon lui, ils ne peuvent y assister sans commettre un péché mortel : de manière que le voilà lui-même devenu le scrupuleux, et érigé en Directeur des Evêques. […] Il défend aux Religieux, aux Ecclésiastiques et aux Evêques de France d’aller à la Comédie, sous peine de péché mortel ; « parce qu’étant consacrés à Dieu, ils doivent se priver des divertissements du siècle, et ne se nourrir l’esprit que de la lecture et de la méditation des saintes Lettres» ; et en même temps il fait grâce aux Religieux et aux Evêques d’Italie, « parce que, dit-il, cela est passé en coutume». […] Avec cela je douterais fort qu’il y eût des Religieux ou des Evêques en Italie qui voulussent se servir de la dispense de notre Docteur, ni approuver sa douce Morale.

38. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Mais elle compte parmi ses membres, des Evêques remplis de lumieres ; ces Prélats ont-ils accédé à la délibération prise ? […] Cinq ou six Evêques qui fréquenteront la Comédie, à la honte de la Prélature, l’emporteront-ils sur la décision de tant de Conciles & de saints Peres, sur la croyance de l’Eglise universelle ? […] Gresset, des régles de la modestie, il est surprenant qu’ayant écrit dans un genre aussi frivole, la gaité de sa plume ait pû se contenir : depuis quelque tems il composoit des Poëmes dramatiques, ses dernieres productions avoient eu du succès ; le repentir l’a saisi tout-à-coup dans une Lettre adressée à son Evêque, que nous lisions il y a deux ans, il a rendu sa pénitence autentique.

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