Ne fît-elle pas commettre de grands péchés, elle y prépare, elle y conduit par l’état où elle met l’ame, la force qu’elle donne aux passions, & le dégoût qu’elle inspire des bonnes choses. […] 1.° La religion défend absolument la danse aux personnes consacrées à Dieu ; dans un Prêtre, dans un Religieux, elle seroit d’une indécence si révoltante, si opposée à la gravité, à la sainteté de leur état, qu’elle a été justement l’objet de l’anathême des Conciles, jusqu’à leur défendre de se trouver dans les lieux où l’on danse, même aux noces de leurs parens. […] L’état religieux n’est que la pratique plus parfaite de vos engagemens, soutenue de tous les secours, de toutes les précautions qu’une piété industrieuse peut ménager.
Vous me prévenez sans doute dans tout ce que j’ai à dire, et la moindre attention sur la sainteté de l’Ecriture, sur l’état des Comédiens et les dispositions de ceux qui assistent à la Comédie, vous fera apercevoir des disproportions si marquées, que je ne ferai peut-être que les affaiblir par mes expressions. […] Ils ne peuvent ignorer que l’Eglise les regarde comme des pécheurs publics ; et puisque par leur état ils sont pécheurs, qu’ils écoutent avec frayeur ce qui est dit au Psaume 49. « Peccatori autem dixit Deus, quare tu enarras justitias meas, et assumis testamentum meum per os tuum. […] Que si les Comédiens osent lui insulter jusqu’à se moquer de ses Règlements, et à porter sur le Théâtre les choses saintes, comme si leur état était bien saint, ils mettent le comble à leurs crimes, que Dieu saura venger tôt ou tard.