C’est cependant sur le théatre réformé par les Princes Chrétiens, que tombent les anathemes des Conciles tenus depuis la paix de l’Eglise. […] est-ce à l’Eglise, qui lance toujours les mêmes anathêmes ; à l’Etat, qui a toujours toléré ? Si l’Etat n’est pas d’accord avec l’Eglise, est-ce à nous à leur faire le procès ? […] L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne. […] Beaubourg étoit un modèle de piété dans l’Eglise.
» La première pensée qu’on a en ces lieux, qui sont l’Eglise du Diable, comme le même Père les appelle ; Ecclesia Diaboli, c’est de voir et d’être vu. « Nemo in spectaculo incundo prius cogitat, nisi videre et videri. » Ajoutons à ces raisons la défense que l’Eglise a toujours faite de se trouver aux spectacles. […] » Et l’Eglise n’admettait personne au Baptème, comme elle fait encore aujourd’hui, qu’après avoir exigé cette promesse, que l’on renoncerait aux pompes du Diable, qui était le nom qu’on donnait aux spectacles, selon Tertullien.« Hæc est pompa diaboli, adversus quam in signaculo fidei juramus. » Cette seule défense, quand elle ne serait soutenue d’aucune raison, ne devrait-elle pas suffire à des Chrétiens pour les détourner de la Comédie, puisque nous devons une obeissance aveugle à l’autorité de l’Eglise, et que nous avons renoncé à ces divertissements dans le Baptème ? Des personnes de piété et d’érudition ont fait voir clairement en différents Traités qu’ils ont publiés sur cette matière, que la défense de l’Eglise, et ces promesses du Baptème regardent aussi bien les Comédies de ce temps, que les spectacles des anciens.