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42. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

L es Chanoines & Chapitre de l’Eglise d’Auxerre, au Clergé Séculier & Régulier, & à tous les Fidéles de la Ville & Faux-bourgs d’Auxerre,  Salut. […] Ils n’ont pas même respecté les portes de nos Eglises. […] L’Eglise qui les regarde comme la plus funeste yvraie, que l’homme ennemi ait jettée dans le champ du Pere de famille, n’attend pas le tems de la moisson, pour les séparer de sa Communion. […] Ils saisissent le tems où notre Eglise dans le deuil pleure la perte d’un pere également tendre & vigilant ; & la voyant encore dans la viduité, ils se hâtent de prévenir ce qu’ils auroient à craindre du zéle & de la piété de son Successeur. […] De quelle confusion ne ferions-nous pas couverts à la face de cette Eglise, & aux yeux de l’illustre Pontife que nous attendons, si l’on pouvoit reprocher à notre gouvernement un silence si criminel ?

43. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Après s’être gaussé des choses séculières, on se raille des choses les plus saintes, de la confession, de la prédication ou des images, des cérémonies de l’Eglise et des personnes sacrées ; on y mêle les paroles même de la Bible, on profane ce qu’il y a de plus saint et de plus auguste en l’Eglise ; les serviteurs, les servantes et d’autres personnes qui ont l’esprit faible, entendant ainsi parler avec mépris des choses saintes, perdent le respect, la vénération et l’estime qu’ils en avaient ; ils s’accoutument à les considérer comme des choses profanes, indifférentes et de petite conséquence, ils tombent en un état d’insensibilité et d’endurcissement ; ce qui fait qu’ils se confessent, qu’ils communient, qu’ils prient Dieu et qu’ils entendent les sermons par manière d’acquit. […] Chrysostome (tom. 1. homil. 2. de David et Saul, initio.) ayant appris qu’on avait fait un ballet, et que quelques-uns de ses auditeurs s’y étaient trouvés, sitôt qu’il fut monté en chaire, il commença son discours par de grandes invectives contre cet abus, et entre autres il dit : Si je connaissais ceux qui ont été à ces folies, je les chasserais de l’église, je ne leur permettrais pas d’assister aux redoutables mystères, et il appelle ces divertissements des pompes du diable. […] Et ailleurs il dit expressément, qu’il vaudrait mieux labourer la terre un jour de fête que d’y danser, et il appelle la salle où l’on danse, la caverne infâme du diable12, et que si ces danseurs sont chrétiens en l’Église, il sont païens hors de l’Église.

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