Qu’on jette les yeux sur les portraits sans nombre des mœurs de siécle, qui remplissent les livres les plus frivoles, comme les plus sérieux, qu’on écoute, à ce qu’en disent les gens du monde, qui ne parlent que d’après leur expérience. […] Jeu & luxe, mouches & fard, coëffures bizarres, nudités de gorge, Bal, comédie, opéra, sujets usés de la morale des Prédicateurs, on vous traite sort inutilement dans la Chaire : Les femmes ne vous écoutent plus ; mais si les Ministres se taisent, s’ils sont forcés de se taire, la Providence a permis que la liberté Satirique du théatre, y supplée.
Garde toi, me dit-elle, d’écouter jamais la voix enchanteresse de la volupté, elle n’a que des faux plaisirs, elle exerce une cruelle tyrannie ; c’est en moi seule que tu trouveras le véritable bonheur. […] Comment se trouveroit-il au théatre, le centre de la corruption des mœurs, où la corruption seule compose, joue, écoute, regarde, prononce & donne seule le prix à tout un ouvrage ?