Le même la Mothe, dans l’Ode sur la fuite de soi-même, cherche un homme, comme Diogène, et demandant où l'on peut le trouver, dit : « Le chercherai-je aux théâtres, Vive école des passions, Qui charment les cœurs idolâtres De leurs vaines illusions, Où par des aventures feintes, On nous fait à de fausses plaintes Prendre une véritable part, Où dérober l'homme à lui-même Fut toujours le talent suprême Et la perfection de l'art ? » Racine pense de même (Préface de Phédre) : « Le théâtre de Sophocle et d'Euripide était une école où la vertu n'était pas moins bien enseignée que dans celles des Philosophes. […] Or, dit-il, il n'est point de meilleure école que les sottises que l'on voit », apparemment les sottises de galanterie aussi, car elles sont si communes au théâtre, qu'on leur ferait tort de les excepter. […] Dans l'école et la morale du théâtre au contraire, il faut étaler et embellir les forfaits, exercer les gens dans les lieux infâmes, les lier aux mauvaises compagnies, pour les rendre vertueux. […] Les enfants de Boursaut furent heureux d'aller à une autre école : son fils se fit Théatin, et sa fille Ursuline.
On ne sait que trop que ces lieux de spectacle sont les écoles du Démon, où il n'a pas moins de Sectateurs, que de spectateurs.