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249. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

La petite âme, qui est figurée par un enfant en corset blanc, les bras et les jambes nues, qui tient à la main la croix de Notre Seigneur J. […] Les habitants d’Aix tiennent singulièrement, dit-on, à l’institution de ces jeux, et à la mémoire de leur ancien souverain ; je suis loin de blâmer leur goût pour ces sortes de plaisirs, et encore moins la déférence qu’ils témoignent à la mémoire de ce prince ; mais je leur accorderais, dans le temps de carnaval, tous les jeux institués par le roi René, en retranchant les sujets religieux, et j’ordonnerais pour la solennité de la Fête-Dieu, une procession imposante et respectable qui nourrirait l’esprit et le feu sacré dans l’âme des fidèles, sans obscurcir leur vue par des sujets profanes et des masques hideux. […] Toinard, si connu par son érudition profonde, d’en tirer une copie sur laquelle un de mes amis en prit une autre, dont voici la teneur : « Je, Jésus, fils du Dieu vivant, l’époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité, et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre et le partage à l’héritage de mon père, en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire. […]   Jesus, l’époux des âmes fidèles. […] L’autorité du prince, qui est émanée de Dieu même, lui donne la puissance directoriale sur toutes choses ici-bas ; c’est l’Apôtre Saint Paul, qui nous confirme cette grande vérité : « Que toute âme, que tout le monde se soumette aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est lui qui a établi toutes celles qui sont sur la terre  ; « Le prince est le ministre de dieu pour votre bien » ; (Epître aux Romains).

250. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il faut rester au milieu d’eux, et Prendre tout doucement ces hommes comme ils sont, Accoutumer son âme à souffrir ce qu’ils font ; les flatter même, leur faire bonne mine, des politesses, des compliments. […] Oui, d’après toutes les traditions qui les concernent, la douce harmonie d’un commerce pur régnait dans ces assemblées composées de l’élite du sexe, de femmes douées des plus belles qualités de l’âme, dont les petits défauts qu’on leur reprochait tenaient, pour la plupart, à ces qualités supérieures. […] Laissez-les donc en toute sûreté donner de bons exemples, faire du bien, ou engager les apathiques, les indifférents à en faire ; laissez-les courir, s’agiter, faire du bruit, attendrir les autres en feignant de s’attendrir eux mêmes ; cette fermentation est nécessaire à l’éveil, au maintien de la vraie bienfaisance ; ces hommes hypocrites et corrompus sont pour les âmes bienfaisantes ce que les plantes parasites et pourries sont pour les plantes utiles dont elles font l’engrais, sur lesquelles elles agissent, qu’elles échauffent et font croître. […] Et dans quel temps, aurait-il pu ajouter encore, voulez-vous publier une telle satire qui doit les comprimer, les âmes sensibles, déjà en trop petit nombre, et rendre ridicule peut-être jusqu’au mot sacré de Bienfaisance !

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