Ils en ont porté ce jugement après Alexandre de Halès, qui n’excuse pas même de péché mortel, celui qui aurait été engagé contre son gré, et par pure condescendance dans cet exercice ; si par le plaisir qu’il y prend il s’y attache, et s’y accoutume ; parce que quand bien il serait vrai de dire que pour danser fréquemment, et sans modération, s’il n’y avait quelque autre circonstance qui augmentât la malice de l’action, on peut ne pécher pas mortellement ; néanmoins parce que ce plaisir sensible qu’on prend si souvent, dispose peu à peu les âmes à violer les commandements de Dieu, et de l’Eglise ; et à faire malheureusement avec une affection déréglée, ce qu’on faisait au commencement avec une satisfaction moins mauvaise ; comme l’on dit que le péché véniel,S.
Messieurs mes Supérieurs me raillaient sur ma sensibilité, leur âme ferme et beaucoup plus aguerrie que la mienne était hermétiquement fermée à tous sentiments d’humanité ; je répondais avec aigreur à leurs impertinentes railleries, il n’en fallait pas d’avantage pour me faire souvent répéter avec mépris, que je n’étais pas digne d’un emploi si avantageux et pour me faire prédire que je n’y ferais jamais mon chemin. […] Sous un extérieur galant qui leur sert à tromper ceux qui n’ont point d’affaires avec eux, je proteste au Public qu’ils n’en cachent pas moins une âme aussi barbare que jamais. […] Gresset toute la vénération qu’elle mérite, quand on a comme lui l’âme assez sublime pour pouvoir ne s’occuper que de Dieu, ce serait pêcher que de ne pas profiter d’une grâce aussi singuliere, ce serait pêcher de ne faire que le bien quand on peut faire le mieux, que dis-je, il y aurait de l’impiété à mépriser les tresors de la grâce ; mais il y aurait de la témérité sans doute à s’imposer les devoirs des Saints, quand on a beaucoup à travailler encore pour être juste. […] Qu’ils sachent que l’intérêt de sa gloire ne lui fera jamais haïr une nation estimable par tant d’endroits et que les grandes âmes comme la sienne savent estimer et reconnaître le mérite dans leurs ennemis même. […] Aucun de mes Censeurs n’a dit ni écrit, quoique les Officiers français enchantés de la grandeur d’âme de leur vainqueur l’aient dit à tout le monde, que ce Monarque ayant à sa table quelques Généraux français prisonniers, il leur tint ce propos qui prouve bien que je puis aimer ma Patrie sans lui déplaire.