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41. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « [Épigraphe] » pp. -6

[Épigraphe] Le Plaisir est le baume de la vie…… Le Plaisir… c’est la Vertu sous un nom plus gai. […] Ainsi rappelait ses Citoyens par des Fêtes modestes, & des Jeux sans éclat, cette Sparte, que je n’aurai jamais assez citée pour l’exemple que nous devrions en tirer… C’est à Sparte que dans une laborieuse oisiveté, tout était plaisir & Spectacle… C’est-là que les Citoyens, continuellement assemblés consacraient leur vie entière à des amusemens qui fesaient la gloire de l’État.

42. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Je ne garantirais pas qu’il dit vrai : le mensonge coûte peu à un Comédien, dont la vie n’est qu’un mensonge perpétuel. […] Nous l’avons déjà remarqué, rien de plus ordinaire à l’homme que l’inconséquence ; sa vie en est un tissu. […] Néron en était si enthousiasmé qu’il y passait sa vie, se mêlait avec les Acteurs, chantait, jouait des instruments, disputait le prix, qu’il était bien sûr de gagner. […] Marc Aurèle y était si opposé, que le bruit courut qu’il voulait abolir tous les divertissements publics, et obliger tout le monde à mener la vie philosophique. […] quelle plus grande cruauté de donner plus en un jour à un fol qu’en un an à ses serviteurs, et aux pauvres et à ses parents pendant toute la vie !

43. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Si par l'ouïe toute seule on pouvait    entrer dans le Royaume du Ciel, et dans la vie éternelle sans peine, et sans travail, ceux qui se divertissent aux Spectacles du Théâtre, et ceux qui mènent une vie impudique y auraient bonne part : Mais on ne va au Ciel que par des travaux, et par des combats, parce que le chemin qui y conduit est étroit, pénible et fâcheux; c'est dans ce chemin rude qu'il faut marcher, et souffrir beaucoup de peines et d'afflictions pour entrer dans la vie éternelle. […] N'est-ce pas de là que naissent les dérèglements de la vie, les désordres des mariages, les guerres, les troubles, et les querelles domestiques ? […] Ce n'est point à nous à passer le temps dans les ris, dans les divertissements, et dans les délices ; cela n'est bon que pour des Comédiens, et pour des Comédiennes, et particulièrement pour ces flatteurs qui cherchent les bonnes tables: Ce n'est point-là l'esprit de ceux qui sont appelés à une vie céleste, dont les noms sont déjà écrits dans cette éternelle Cité, et qui font profession d'une milice toute spirituelle ; mais c'est l'esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du Démon. Oui, mes frères, c'est le Démon qui a fait un art de ces divertissements et de ces Jeux pour attirer à lui les soldats de Jésus-Christ et pour relâcher toute la vigueur, et comme les nerfs de leur vertu, c'est pour ce sujet qu'il a fait dresser des Théâtres dans les places publiques, et qu'exerçant et formant lui-même ces bouffons, il s'en sert comme d'une peste dont il infecte toute la vie. […] C'est ainsi que nous jouirons dans l'esprit, d'une joie céleste e ineffable, qui ne sera point troublée par les remords de notre conscience, qu'ayant mené ici-bas une vie chaste, nous serons couronnés dans le Ciel par la grâce et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l'Empire maintenant et toujours, et dans tous les siècles.

44. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Que si quelqu’un possédé de l’humeur austère des Lacédémoniens qui rejetaient les sauces, les bisques, les confitures, et quelques autres plaisirs innocents de la vie, refusait de l’aller voir, et trouvait qu’il eût terni sa réputation exerçant la Comédie : qu’il écoute les raisons qui l’ont mû à ce faire, elles étoufferont je m’assure aussitôt la calomnie qu’un flambeau ardent est éteint quand on le plonge dans l’eau. […] Et qui voudrait si mal penser de ces sages Romains, ces grands Politiques qui bâtissaient des lois pour conserver leur République, que de croire qu’ils eussent voulu flétrir d’aucune note d’infamie des personnes qui ne sont pas moins nécessaires aux autres que le Soleil l’est aux fleurs, et le sel à la vie. […] Bannir les Comediens de la vie civile et commune, ce serait ôter les histoires des livres, les belles femmes du monde, la foire Saint-Germain du cours de l’année, les confitures des galeries de l’Hôtel de Bourgogne, et le Gros-Guillaume de la Comédie même. […] Les autres choses que l’homme fait c’est l’art ou l’expérience qui lui ont appris ; mais le plaisir est plus ancien que tout cela, la nature en est seule la maîtresse, et l’a enseigné aux animaux pour le soutien de leur vie : c’est pourquoi il naît avec nous et n’est jamais vicieux que quand il passe les bornes que la nature lui a prescrites. […] L’anecdote ici est un lieu-commun tiré, entre autres, de Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, VI, 87.

45. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

[Acta Ecclesiae Mediolanensis, p. 6]  : ne jugeant pas que les chrétiens, dont les affaires sont si graves, et doivent être jugées dans un tribunal si redoutable, puissent trouver de la place dans leur vie pour de si longs amusements ; quand d’ailleurs ils ne seraient pas si remplis de tentations, soit grossières, soit délicates, et par là plus périlleuses ; ni se passionner si violemment pour des choses vaines. […] [Acta Ecclesiae Mediolanensis: 1er Concile provincial (p. 40) ; IIIe Concile provincial (p. 86), VIe Concile provincial (p. 316), etc.]. […] vous avez des paroles de vie éternelle » : mais encore ceux qui étaient venus pour se saisir de sa personne, répondaient aux Pharisiens, qui leur en avaient donné l’ordre : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » Ibid.VII, 46. […] Les païens dont la vertu était imparfaite, grossière, mondaine, superficielle, pouvaient l’insinuer par le théâtre : mais il n’a ni l’autorité, ni la dignité, ni l’efficace qu’il faut pour inspirer les vertus convenables à des chrétiens : Dieu renvoie les Rois à sa loi, pour y apprendre leurs devoirs : « Qu'ils la lisent tous les jours de leur vie »Deut. […] [Acta Ecclesiae Mediolanensis: 1er Concile provincial (p. 40) ; IIIe Concile provincial (p. 86), VIe Concile provincial (p. 316), etc.].

46. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Dans une Communauté où l’on a passé sa vie on a des amis, & souvent des ennemis. […] Cette petite antithèse de la vie & de la mort, vit en désirant la mort, meurt en détestant la vie, l’a ébloui. […] C’est-à-dire qu’on donne à Dieu les misérables restes d’une vie devenue à charge. […] Il est bien plus raisonnable de demander qui peut être assez insensé pour refuser de changer a la mort, après une vie passée dans le crime. […] Pourquoi lui a-t-elle laissé prendre l’habit, & faire son noviciat, pour la rendre malheureuse toute sa vie ?

47. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Que si nous faisons profit des erreurs, puisque les erreurs font les hommes sages, et que nous nous proposons, pour exemplaires de nos actions, les conseils des plus anciens personnages, que l’âge et l’expérience sont inévitables ; n’avouerons-nous pas que l’histoire nous doit servir de très excellent miroir pour y considérer le vice et la vertu, non terminés par la vie d’un mortel, mais par le perpétuel récit de tous les âges, et de tous les siècles. C’est elle qui par la lecture et considération des choses louables égale la prudence d’une jeunesse bouillante à celle d’une vieillesse expérimentée, réveille les esprits impuissants pour les faire aspirer à la grandeur, excite les plus puissants à mériter un los immortel, salaire de leurs bonnes vies, anime les soldats par l’immortalité de ceux qui n’ont redouté les dangers pour la conservation de leurs parties, retire les méchants de leur impiétés par la crainte d’infamie, exhorte à la vertu, déteste le vice, guerdonne les bons, abhorre les méchants, et se rend tellement utile aux humains, qu’elle semble servir d’une sage maîtresse pour les former à l’honneur par son instruction. […] Barbin, vol. 2, 1686, p. 334) mais n’est pas attesté par ailleurs (ont régné sur la Perse plusieurs Artabaze et Orabaze) ; Cyrus (VIe s. av.

48. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Sans donc examiner ici la vie d’un comédien, qu’est-ce qu’on va chercher dans la comédie ? […] Que signifie sa vie pénitente et crucifiée qui est une censure encore plus forte, plus fulminante que celle des paroles ? Il faudra effacer des Epîtres Canoniques ces paroles de saint Jean, « n’aimez point le monde, ni tout ce qui est dans le monde, parce que ce n’est que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux et orgueil de la vie », et de saint Paul, « ne vous conformez pas au siècle présent, mais reformez-vous sur l’homme nouveau »Rom. 12. […] Je dis à ces personnes, occupez-vous sérieusement, et sortez de cette vie molle qui suffit toute seule pour vous damner, quand vous n’y joindriez pas des crimes marqués, et des transgressions mortelles. […] C’est ainsi que nous jouirons au-dedans de nous-mêmes d’une joie ineffable qui ne sera pas troublée par les remords de la conscience, et qu’ayant mené ici-bas une vie chaste et innocente, nous serons couronnés dans le Ciel.

49. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Il l'exhorte à retourner dans la solitude, et lui représente les avantages de sa vie qu'il a quittée : « Souvenez-vous, lui dit-il, que par le Baptême vous êtes devenu soldat de Jésus-Christ ; dès lors vous avez fait serment de lui être fidèle, et de n'avoir égard ni à votre père, ni à votre mère quand il s'agirait de son service …… Quelques caresses que votre petit neveu vous fasse pour vous retenir ; quoique votre mère les cheveux épars, et les habits déchirés vous montre le sein qui vous a allaité, pour vous obliger de demeurer, quoique votre père se couche sur le seuil de la porte pour vous empêcher de sortir : foulez-le courageusement aux pieds, et sans verser une seule larme, allez promptement vous ranger sous l'étendard de la Croix. […] Une vie tranquille sans agitation, et sans péril lui était insupportable, et il n'aimait que les routes pleines de pièges, et de filets. […] La vie de retraite a ses dangers comme la vie d'un commerce réglé.

50. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXII.  » p. 481

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans les affaires sérieuses; on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute romanesque, on se remplit la tête de héros et d'héroïnes ; et les femmes principalement y voyant les adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris dans les Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables; et quand elles reviennent dans leurs maisons avec cet esprit évaporé et tout plein de ces folies, elles y trouvent tout désagréable, et surtout leurs maris qui, étant occupés de leurs affaires ne sont pas toujours en humeur de leur rendre ces complaisances ridicules, qu'on rend aux femmes dans les Comédies, dans les Romans et dans la vie romanesque.

51. (1675) Traité de la comédie « XXII.  » p. 310

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans la vie commune;on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute de Roman; on se remplit la tête de Héros et d'Héroïnes ; et les femmes principalement prenant plaisir aux adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris des Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables.

52. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Ainsi dans la vie les riches & les pauvres ne sont que des personnages de comédie. […] Un Comédien à qui l’on représente l’infamie de son métier, en convient, & se retranche sur la nécessité de gagner sa vie. […] Voilà donc les panégyristes que vous ambitionnez, & c’est avec des Danseurs, des Comédiens, des femmes de mauvaise vie que vous partagez cette gloire. […] L’un des plus grands inconvéniens du théatre, c’est la facilité, c’est le danger extrême de former de mauvais commerces avec les Actrices, toutes femmes de mauvaise vie, qui perdent en même temps la bourse, le corps & l’ame de leurs aveugles amans. […] que d’aventures funestes, souvent à sa vie !

53. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

L’exercice d’un Acteur est donc celui du vice, & toute sa vie se passe en cet exercice, il n’a presque rien autre chose dans l’esprit. […] Son retour rend la vie à toute la nature ; les êtres étoient plongés pendant la nuit dans une espéce de néant d’où cet Astre les tire ; il répand ses rayons sur l’Hémisphére, comme une source abondante ; mais ses forces diminuent dès qu’il a fourni les deux tiers de sa carriere ; un nuage aussi beau que l’Aurore, l’accompagne jusqu’au bord de l’Océan, & se confond enfin avec les ténébres qui remplacent le jour. […] Contemplons les merveilles de sa Naissance & de sa vie, les circonstances édifiantes de sa Mort, la gloire de sa Résurrection, la Mission & le zéle de ses Disciples, leurs succès prodigieux ; sans lettres, sans crédit, ils établissent jusqu’aux extrémités du monde, la Religion d’un Dieu crucifié. […] Vous avez dû sentir tout le vice & le danger de votre état ; c’est un scandale perpétuel que la vie d’un Comédien ; quand on supposeroit en lui la probité, la bienseance, toutes les vertus qui plaisent dans le monde, elles composent un édifice sans fondement. […] Cette double vie est tout ce que nous avons de plus précieux, le reste est un accessoire dont on pourroit absolument se passer ; cependant la profession que vous exercez vous fait perdre l’une & l’autre ; l’Excommunication est une mort spirituelle que vous ne pouvez éviter, la peine d’infamie vous fait mourir aux yeux des hommes, malgré les applaudissemens dont on vous berce, & la sorte de gloire qui vous couvre de ses aisles.

54. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

La Baumelle (Vie de Maintenon) parlant de la représentation d’Esther à S. […] Il faudroit des volumes pour en épuiser le détail : la vie de Moliere, l’histoire du Théatre, en rapportent mille anecdotes. […] Il en coûta la vie à Socrate, le plus sage des Grecs. […] C’est son esprit, son emploi, sa vie, son plaisir. […] La vie Françoise est une comédie, la comédie n’est que la vie Françoise sur le théatre.

55. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

quels sont les événemens de la vie, du moins qui puissent fournir une piece de théatre, où il n’y ait que deux personnes ? […] Les biens & les maux de la vie présente sont la récompense ou la punition d’une vie antérieure. Et cette vie antérieure, qu’étoit-elle ? Il faut de vie en vie remonter à l’infini, sans parler de la dégradation de l’humanité de faire passer l’ame dans le corps des plus vils animaux. […] Et s’il y a une premiere vie, la difficulté de l’origine du mal reste toujours la même, Cette folie ne satisfait à rien.

56. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VIII.  » p. 462

La parole de Dieu, qui est la semence de la vie, et la parole du diable qui est la semence de la mort ont cela de commun qu'elles demeurent souvent longtemps cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible. Dieu attache quelquefois le salut de certaines personnes à des paroles de vérité qu'il a semées dans leur âme vingt ans auparavant, et qu'il réveille quand il lui plaît, pour leur faire produire des fruits de vie; et le diable de même se contente quelquefois de remplir la mémoire de ces images sans passer plus avant, et sans en former encore aucune tentation sensible ; et ensuite, après un long temps, il les excite et les réveille sans même qu'on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter les fruits de la mort, « ut fructificent morti », qui est l'unique but qu'il se propose en tout ce qu'il fait à l'égard des hommes.

57. (1675) Traité de la comédie « IX.  » pp. 284-285

La parole de Dieu, qui est la semence de la vie, et la parole du Diable, qui est la semence de la mort, ont cela de commun qu'elles demeurent souvent longtemps cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible. Dieu attache quelquefois le salut de certaines personnes à des paroles de vérité qu'il a semées dans leur âme vingt ans auparavant, et qu'il réveille quand il lui plaît, pour leur faire produire des fruits de vie: et le Diable se contente aussi quelquefois de remplir la mémoire de ces images, sans passer plus avant, et sans en former encore aucune tentation sensible ; mais ensuite, après un long temps, il les excite et les réveille sans même qu'on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter des fruits de mort, « ut fructificent morti », qui est l'unique but qu'il se propose en tout ce qu'il fait à l'égard des hommes.

58. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

.), remarque que les voisins peuvent obliger une femme de mauvaise vie de vider la maison qu’elle a louée, et même sa propre maison. […] Que penser de la religion et des mœurs de ceux qui passent presque toute leur vie avec eux, les attirent chez eux dans leurs repas, leurs parties ? […] Actrice, fille de l’Opéra, femme de mauvaise vie, sont des termes synonymes. […] Toute leur vie se passe à la toilette, dans les intrigues et les parties de plaisir ; leurs discours, leurs parures, leurs regards, leurs attitudes, tout ne parle que volupté. […] La qualité de Chrétienne et d’honnête femme est un titre pour le quitter malgré les engagements, une vie contraire un titre pour y être rappelé malgré la renonciation.

59. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il y porta cet air, ce style comédien qui amuse et fait rire, et mena toujours une vie fort dissipée. […] Qu'on lise la vie des Comédiens dans l'ouvrage de M.M. […] « Madame de Longueville (dit l'Auteur de sa vie, L. […] Ce que j'éprouvai dans un âge si tendre m'a dans la suite de ma vie empêché d'être surpris quand j'ai vu les Comédiennes. […] Ces traits sont rapportés dans la vie de Madame de Maintenon.

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