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88. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Dans cette lettre j’ai exposé les motifs qui m’ont fait embrasser une opinion contraire à celle de ce digne missionnaire sur le double sujet que je viens d’indiquer, et j’ai émis la mienne en des termes qui, j’aime à le croire, ont été appréciés de tous mes lecteurs. […] En écrivant à ce pieux missionnaire, je crois avoir conservé le ton de modération, de décence et d’urbanité qu’exigeaient à la fois et son caractère sacré, et le sujet que je voulais traiter, et les lecteurs auxquels je m’adressais. […] D’abord, Monsieur, et avant que d’entamer la discussion sur le théâtre et les bals, vous parlez de l’influence qu’exerce un ministre du culte à raison de son caractère et du talent plus ou moins distingué avec lequel un sujet est traité. […] Je vais rappeler avec soin les argumens que vous m’opposez sur les deux sujets qui nous occupent, et pour suivre l’ordre que j’ai observé dans ma lettre à M. l’abbé Desmares, je commence par le théâtre. […] Quant au concile de Trente, si des auteurs ont écrit qu’on avait donné un bal à Philippe II, que ce bal fut ouvert par le cardinal Hercule de Mantoue et que les pères y dansèrent avec décence et gravité, c’est qu’ils avaient à ce sujet d’assez bons renseignemens.

89. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

[Lettre] Puisque vous souhaitez qu’en vous envoyant les Observations sur le Festin de Pierre, je vous écrive ce que j’en pense, je vous dirai mon sentiment en peu de paroles, pour ne pas imiter l’auteur de ces remarques, qui les a remplies de beaucoup de choses dont il aurait pu se dispenser, puisqu’elles ne sont point de son sujet et qu’elles font voir que la passion y a beaucoup de part, bien qu’il s’efforce de persuader le contrairea. […] Après ce beau galimatias qui ne conclut rien, ce charitable donneur d’avis veut, par un grand discours fort utile à la religion et fort nécessaire à son sujet, prouver que les pièces de Molière ne valent rien, pource qu’elles sont trop bien jouées et qu’il sait leur donner de la grâce et en faire remarquer toutes les beautés. […] Vous me direz peut-être, Monsieur, que toutes ces observations ne font rien au sujet. […] Elle sait que l’histoire dont le sujet est tiré est arrivée en Espagne et que l’on l’y regarde comme une chose qui peut être utile à la religion et faire convertir les libertins. […] Je n’en dirai pas davantage sur ce sujet, croyant y avoir assez répondu quand j’ai fait voir que Le Festin de Pierre avait été permis partout où on l’avait joué et qu’on l’avait joué partout.

90. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Les Sujets de leurs Tragédies étoient les exploits militaires des Rois & des Grands hommes : les Sujets des Comédies étoient des Actions de la vie privée. […] Dans le Prologue ils annoncent le Sujet, mais ils n’annoncent pas le Dénouement, afin qu’il surprenne les Spectateurs.

91. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

Ces ecclésiastiques sont bien nés sujets du roi, et soumis comme les autres à la loi commune, mais il ne faut pas oublier qu’ils tiennent aussi à un autre chef suprême, au souverain pontife, qui, par la nature de sa dignité, l’éclat de ses fonctions de vicaire de Jésus-Christ sur la terre, prétend à une supériorité directe sur les rois. […] On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

92. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Le choix du sujet doit intéresser l’un, la maniere agréable de rendre ses idées doit captiver l’autre. […] Que de Sujets utiles au Roi & à l’Etat, se sont coupé la gorge depuis l’établissement de ces maudits Jeux ! […] Je le dis hardiment, il ne se forme aucun sujet sur ces Trétaux. […] Mais est-il vrai que les Trétaux servent à faire découvrir les mauvais sujets ? […] Mais lorsque ce genre sera celui des Hommes de génie & des belles ames, on n’aura aucun sujet de s’en plaindre.

93. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

On trouve dans ses livres des loix quelques réglemens à ce sujet. […] Ces Acteurs jouoient toutes sortes de sujets tragiques & comiques, sans rien prononcer. […] Les sujets de leurs especes de Poëmes étoient tirés de l’Ecriture sainte & des Légendes des Saints. […] Ses fourberies, ses impostures & ses intrigues étoient si connues, qu’on en fit le sujet d’une piece de Théatre. […] Et à ce sujet M.

94. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Erreurs des Modernes sur ce sujet. […] Et tant s'en faut qu'il ait inventé et joué des Comédies, nous trouvons au contraire que tous les sujets qu'il a dansés étaient tragiques, comme nous l'apprenons des fragments qui nous en restent ; Ce qui montre que c'étaient des Mimes, dont les sujets étaient presque toujours les mêmes que ceux des Tragédies, ainsi que nous l'avons montré. […] Je pourrais donner beaucoup d'autres semblables observations que j'ai faites sur les Modernes ; mais il me suffit de m'arrêter à celles qui concernent de plus près notre sujet.

95. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Remarque de Vopiscus à ce sujet, ibid. […] Empereur, fait jouer le Patriarche Ignace, 174 Mimes, leurs fonctions, 39 Mouskes (Philippe) trait plaisant au sujet des Poètes Provençaux, 132 Molière, son enterrement, 259 Minutius Félix, portrait du Théâtre, 144 Musiciennes, leurs différents noms, 41. […] Extraits au sujet des Jeux Comiques. […] S’il est permis de travailler pour le Théâtre, 296 Théodecte Poète, frappé d’aveuglement, 303 Théodoric Roi d’Italie, ce qu’il écrit au sujet des Spectacles, 128. envoie un Page à Clovis, 131.

96. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Qu’ils ne nous allèguent point que ces gens là ont la permission du Prince : s’il connaissait que toute leur intention n’est que pour tirer de l’argent de ses sujets, et pour cela se servir des moyens les plus infâmes ; il ne leur accorderait jamais cette permission. […] Je sais bien qu’il ne leur est pas plus permis de s’y rencontrer les autres jours ; mais je marque ici particulièrement les Dimanches et les Fêtes, pour satisfaire au sujet que je traite, comme aussi parce que c’est ces saints jours qu’on emploie plus ordinairement à ces pernicieux divertissements. […] Je ne dirai rien de moi sur ce sujet, me contentant de faire parler ceux qui en ont écrit avec tant de force et de justice : écoutez-donc, mon cher Lecteur, quel a été le sentiment de saint CyprienEpist. ad Donat., lib. 2 [Epître à Donat, livre 2]., qui dit que « tels spectacles d’adultères, d’homicides, de larcins, lubriquement et salement représentés, sont pernicieux et sacrilèges , et que souvent telle femme qui était allée pudique aux spectacles, en retourne impudique » : Tertullien ne doit rien sur ce sujet à saint Cyprien ; car si nous lui demandons qu’est-ce que le Théâtre ?

97. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Après la premiere guerre Punique, Andronicus fit jouer, pour la premiere fois, l’an de Rome 514, une Piéce divisée en Actes, & osa abandonner les Satyres pour traiter des Sujets suivis. […] Il n’inventoit pas les Sujets de ses Piéces : le Peuple qui admiroit l’esprit des Grecs, ne vouloit voir sur le Théâtre que des Sujets tirés des Piéces Grecques : il falloit que le lieu de la Scene fût à Athenes, & parce que celui des Menechmes étoit en Sicile, Plaute prévient dans son Prologue, que malgré cela cette Piéce est Grecque, Hoc argumentum Græcissat, tamen Non Atticissat, verum Sicilicissat. […] Les Romains délivrés des longues inquiétudes que leur avoit causées Carthage, commencerent à chercher ce qu’avoient dit de bon les Tragiques Grecs : ils oserent même, dit Horace, marcher seuls en mettant sur leur Théâtre des Sujets pris dans leur Histoire & dans leurs Mœurs,   Vestigia Græca Ausi deserere, & celebrare domestica facta. La différence des Sujets fit donner des noms différens aux Piéces de Théâtre. Celles dont les Sujets étoient Grecs furent nommées Palliatæ, à cause de l’habit Grec que les Acteurs portoient : & celles dont les Sujets étoient Romains, furent à cause de la toge, nommées Togatæ.

98. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Lettre d’un Docteur de Sorbonne, à une Personne de qualité, sur le sujet de la Comédie. […] On répond que l’Opéra est d’autant plus dangereux, qu’à la faveur de la Musique dont les tons sont recherchés, et disposés exprès pour toucher, l’âme est bien plus susceptible des passions qu’on y veut exciter, et particulièrement de l’amour qui est le sujet le plus ordinaire de cette sorte de Comédie. […] Les Italiens choisirent d’abord des sujets de piété que Mr. […] Sentiments de l’Eglise et des Saints Pères, pour servir de Décision sur la Comédie et sur les Comédiens : opposés à ceux de la Lettre qui a paru sur ce sujet depuis quelques mois. […] Germain de l’Auxerrois en 1657 au sujet des Comédiens Italiens, que M. le Curé voulait faire sortir de sa Paroisse.

99. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre Il faut avouer qu’il est bien difficile de plaire à tout le monde, et qu’un homme qui s’expose en public, est sujet à de fâcheuses rencontres : il peut compter autant de Juges et de Censeurs, qu’il a d’Auditeurs et de Témoins de ses actions ; et parmi cette foule de Juges, il y en a si peu d’équitables et de bien sensés, qu’il est souvent nécessaire de se rendre justice à soi-même, et de travailler plutôt à se satisfaire, qu’à contenter les autres. […] Mais le Foudre est un Foudre en peinture, qui n’offense point le Maître, et qui fait rire le Valet ; et je ne crois pas qu’il fût à propos, pour l’édification de l’Auditeur, de se gausser du châtiment de tant de crimes, ni qu’il y eût sujet à Sganarelle de railler en voyant son Maître foudroyé ; puisqu’il était complice de ses crimes, et le ministre de ses infâmes plaisirs. […] Certes Molière n’est-il pas digne de pitié ou de risée, et n’y a-t-il pas sujet de plaindre son aveuglement, ou de rire de sa folie, lorsqu’il ditEn sa Requête. […] Et néanmoins, malgré tous les soins de ce grand Prince, elle retourne aujourd’hui comme en triomphe dans la ville Capitale de ce Royaume, elle monte avec impudence sur le Théâtre, elle enseigne publiquement ses détestables maximes, et répand partout l’horreur du sacrilège et du blasphème : Mais nous avons tout sujet d’espérer que ce même Bras qui est l’appui de la Religion, abattra tout à fait ce Monstre, et confondra à jamais son insolence. […] La sagesse du Roi détournera ces malheurs que l’impiété veut attirer dessus nos têtes, elle affermira les Autels que l’on s’efforce d’abattre ; et l’on verra partout la Religion triompher de ses ennemis sous le Règne de ce Pieux et de cet invincible Monarque, la gloire de son Siècle, l’ornement de son État, l’amour de ses Sujets, la terreur des Impies, les délices de tout le genre Humain, vivat Rex, vivat in æternum.

100. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Je n’oublierai pas que j’écris à un philosophe1 ; je tâcherai donc d’éviter tout paradoxe, et surtout de ne point m’écarter de mon sujet. […] Vous savez encore quelle influence ont les mœurs des Rois sur les mœurs des Sujets ; que l’esprit, que les goûts des Princes deviennent ceux de leur siècle ; et vous sentez, comme moi, toute l’importance de purger en eux des passions funestes à tant de milliers d’hommes. […] Entre mille exemples que je pourrais alléguer de cette vérité, j’en choisirai un très peu intéressant par lui-même, mais qui, par cette seule raison, sera moins sujet à discussion, et je le tire du Misanthrope que vous avez si ingénieusement décomposé. […] Mais je n’ai pas envie d’oublier l’Alceste (de M. de la Grange-Chancel), (composition médiocre peut-être à quelques égards qui ne sont point de mon sujet). […] C’est une Reine qui donne au monde l’exemple de la fidélité conjugale : c’est une Reine qui meurt pour son époux abandonné par des amis ingrats, et de timides Sujets….

101. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Etant d’ailleurs très persuadé, que ceux qui desireraient s’instruire à fonds sur ce qui regarde la Comédie, pouvaient trouver dans l’excellent Livre de Monseigneur le Prince de Conti, et dans plusieurs autres écrits qui ont paru depuis sur ce sujet de quoi être pleinement satisfaits. […] L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.

102. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Apparemment on verra paraître plusieurs pièces sur ce sujet qui vaudront mieux sans comparaison que tout ce que je pourrais faire. […] Au reste, quand on ne ferait paraître aucun ouvrage sur ce sujet, la Lettre du R.P.

103. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Mais je ne puis me dispenser de reconnaître humblement, comme je le dois, ce qui peut avoir donné lieu à me l’attribuer, d’avouer ingénument les sentiments que j’ai eu sur ce qui en fait le sujet, et de marquer en réparation, ceux où je suis sur cela présentement. […] Grandeur, ainsi que l’illustre Monsieur Pirot, qui l’a vu depuis peu par votre ordre vous en peut rendre témoignage, aussi bien que de la différence d’expression qu’il y a entre la Lettre et mon écrit au sujet des Rituels, que la Lettre semble traiter d’un air qui ne marque pas d’assez grands égards pour des Livres aussi dignes de respect que le sont des Rituels, en parlant de cette manière, certains Rituels, au lieu que je dis simplement dans mon écrit, quelques Rituels : Nonnulla Ritualia aliquarum Diœceseum. Je ne puis disconvenir qu’à comparer la Lettre avec mon écrit, il ne soit visible qu’elle en est tirée presque de mot à mot, et que par là ce que j’ai fait avec précipitation a donné malheureusement et contre mon dessein, ouverture à cette Lettre; Je n’ai jamais fait état d’imprimer mon écrit : il n’était pas composé avec assez d’exactitude pour prétendre le rendre public ; je ne m’étais pas assez instruit du sujet que j’y traitais, ni des autorités que j’apportais ou pour ou contre, entre autres de celle de S.

104. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

L es Auteurs de nos jours, peu capables de remplir un Poëme d’action, parce que leur tête est vuide, & qu’ils ne savent pas tirer d’un sujet toutes les ressources qu’il fournit, se jettent sur les Sentences ou maximes, sans réfléchir qu’elles ne sont pas le moindre obstacle à leurs succès. […] Dans l’origine du Théatre Grec, les Sentences rares qu’Eschyle & Sophocle mettoient dans la bouche des personnages, étoient tellement liées au sujet ou au caractère de ces Acteurs, qu’elles sembloient des parties mêmes de l’édifice Dramatique.

105. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

Ce n’est pas cependant que Molière n’y ait mis d’excellentes choses pour corriger la vanité d’un Bourgeois qui veut s’élever au dessus de sa condition par une alliance disproportionnée : mais les bonnes mœurs ont sans comparaison beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans la Comédie de George Dandin, dont Molière a puisé le sujet dans une Nouvelle de Boccace. Je crois l’avoir déja remarqué, toutes les fois que Molière a été inventeur ses Pièces ont été correctes, mais quand il a voulu copier, il s’est trop assujetti à ses modèles : Qu’il me soit permis d’ajouter que si Boccace en ce cas mérite d’être blâmé, Molière n’en est pas plus excusable d’avoir tiré de cet Auteur Italien le sujet d’une Comédie si scandaleuse.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

J’admire le sujet des plaintes qu’allègue notre Savetier contre sa femme. […] Qu’un sujet indécent rendu public, n’est aucunement propre pour le Théâtre. […] Qu’est ce qui ignore le Conte de la Fontaine dont le sujet de Mazet est pris mot-à-mot ? […] Je répète ce que j’ai dit plus haut, qu’il est ridicule de croire gâzer un sujet indécent, connu de tout le monde. […] Encore des indécences au sujet des vieilles femmes. « Une vieille, dit la Fée Urgèle, est un trésor ; son époux est heureux ; & comme on lui doit moins, elle a plus de reconnaissance ».

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