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396. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

C’est la satisfaction de voir le spectacle d’un événement singulier & d’une révolution surprenante. […] C’est la satisfaction de voir le spectacle d’un événement singulier & d’une révolution surprenante. […] Ainsi, soit que le Spectacle ne cause qu’un trouble & une émotion passagere qui paroît d’abord innocente, soit qu’il excite ou qu’il rappelle des passions plus durables que l’action & le langage de la Tragédie authorisent & justifient ; c’est sans doute dans ces deux effets que consiste principalement le grand plaisir que les hommes y prennent. […] Nous nous plaisons souvent à voir la peinture de notre propre foiblesse, quand elle est du nombre de celles dont les spectacles nous apprennent à ne plus rougir. […] Disons enfin, que si le spectacle d’une vertu éclatante plaît aux ames les moins vertueuses ; c’est parce qu’il agit sur elles par goût & par sentiment, plutôt que par voye de lumiere & de raison.

397. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Ce spectacle auroit fait rire à Paris ; on eût cru insensés ces prédicateurs singuliers, on les eût traités de fous. […] La ville de Paris, non plus que les autres du royaume, ne s’étoit jamais mêlée de l’entretien des spectacles. […] Les Ediles, dit-on, avoient à Rome la direction du spectacle. […] Il est surprenant qu’en observant ces regles pour les spectacles publics, on se permettre d’en représenter dans les couvens ; quoiqu’à la vérité moins licencieux, ils inspirent le même goût & produisent les mêmes effets. […] Si ce spectacle n’est pas tout-à-fait extérieur, est-il bien intérieur ?

398. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Chaque théatre a son conseil bien pensionné, sans compter l’entrée gratuite au spectacle, & le revenant bon des faveurs des Actrices. […] Elle seroit ridicule, elle feroit tomber toutes les danses, & avec elles bien-tôt le spectacle même. […] S’il n’y avoit que des hommes au spectacle, on y feroit danser des femmes ; s’il n’y avoit que des femmes, on y feroit danser des hommes. […] D’abord les femmes rougissoient de donner leur personne en spectacle ; c’étoit un reste de pudeur, comme parmi nous elles sont embarrassées la premiere fois qu’elles s’y montrent, elles ne sont pas encore aguerries : Inter erit satyris paulum pudibunda proterris. […] Les femmes toujours enfermées, ne dansent, ne donnent des spectacles que dans le serrail.

399. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Aussi n’avons-nous qu’une même Troupe pour nous donner également tous ces spectacles, à la différence des Anciens qui avaient leurs Tragédiens et leurs Comédiens distingués. […] Mais il n’y eut que le bas peuple, ou tout au plus quelques libertins qui s’accommodèrent de ces spectacles ridicules, si indignes du théâtre Français. […] Février 1673. apporta quelque changement à ces spectacles. […] Et d’autant qu’il importe que chacun soit informé de la volonté de Sa Majesté, et qu’elle entend qu’il soit procédé extraordinairement contre ceux qui au dedans ou au dehors et proche de l’Académie exciteront quelque tumulte, et qui troubleront les spectacles et divertissements publics : Requérait le Procureur du Roi que sur ce il fût pourvu, afin que par le respect qui est dû aux volontés de Sa Majesté, plus que par la crainte du châtiment ; et qu’aussi par la connaissance de la protection particulière qu’il lui plaît de donner en faveur des Arts et du Public à l’Académie de Musique, ceux qui se trouveront à ces représentations n’y fassent aucun désordre, et qu’aucun de ceux à qui l’entrée en est défendue n’ait la témérité de s’y présenter. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, Que Sa Majesté n’ayant pas voulu favoriser seulement l’Académie de Musique, et lui donner les moyens d’augmenter par de nouveaux progrès la satisfaction que le Public en a reçu depuis son établissement ; mais ayant encore voulu en l’établissant dans une de ses Maisons Royales, pourvoir en même temps à la commodité de ses représentations, et à la sûreté de ceux qui pourraient s’y trouver, il était important que le Public en fût informé, et des ordres précis qu’il a plu à Sa Majesté de Nous donner pour cet effet ; quoi qu’après les défenses générales qui ont été faites de troubler les spectacles et les divertissements publics, sous des peines rigoureuses, il semble que personne ne puisse douter à plus forte raison de la sévérité des châtiments où s’exposeraient ceux qui seraient capables de manquer de respect, ou qui pourraient commettre quelque violence dans le lieu où il a plu au Roi de faire établir cette Académie.

400. (1647) Traité des théâtres pp. -

af , entre autres choses, les Théâtres et les Spectacles. […] Ainsi c’est à juste cause que nous nous abstenons de vos voluptés mauvaises, et de Vos Pompes, et Spectacles. […] que puissions-nous par cette voix arrêter, et retenir ceux qui courent aux différents Spectacles des Théâtres ! […] Or ce n’est pas sans raison qu’on doit bannir la Tragédie des Spectacles. […] « Vous ne devez, point, vous qui êtes enfants de l’Eglise, vous dépraver par la vanité des spectacles ».

401. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Augustin par l’exemple de son Ami, qui devint épris du Spectacle des combats de Gladiateurs, pour avoir vû une fois couler le sang d’un de ces malheureux. […] Si le Spectacle ne l’afflige point, il s’en va mécontent ; s’il l’afflige, sa douleur fait son plaisir, Dolor ipse est voluptas ejus. […] Ils chercherent les Sujets les plus propres à les émouvoir, comme une fille immolée par son Pere, deux freres qui s’entretuent, un Mari égorgé par sa Femme, un Fils assassinant sa Mere, ce Fils poursuivi ensuite par les Furies, & quel Spectacle que celui de cinquante Furies si hideuses, que plusieurs femmes enceintes se blesserent de frayeur !

402. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Destinée à l’amusement d’une vile Populace, elle étoit grossiere dans ses discours : & dans ses bouffonneries, se permettoit toute médisance, toute obscénité, & que d’obscénités devoient remplir un Spectacle consacré à la joie, chez un Peuple qui dans sa Religion avoit des Fêtes si impures & si extravagantes ! […] Je suppose que tandis que le Peuple s’amuse à entendre un Baladin monté sur des treteaux, un Criminel condamné à un supplice douloureux, vienne à passer, le Baladin verra presque tous ses Auditeurs le quitter & courir au Spectacle tragique. […] Quand j’allois, dit-il, aux Spectacles, j’aimois ces pointes de douleur qu’ils impriment.

403. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Ces farces sont journalieres sur tous les Théatres : l’amour insensé des Spectacles empêche d’ouvrir les yeux. […] Il s’est déclaré contre les Spectacles & contre Moliere, en louant son talent, par un ouvrage admirable, qui vaut mieux lui seul que toutes les œuvres de ce Comique.

404. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Comme toute sorte de gloire appartient au siècle de Louis le Grand, après y avoir vu les duels et les blasphèmes abolis, l’hérésie exterminée, l’ordre et la discipline partout rétablis, il faut qu’on y voie la piété florissante au milieu des plaisirs, les Spectacles consacrés, le Théâtre sanctifié. […] Ce bruit est devenu un scandale public, et semble nous faire entendre qu’il faudrait proscrire la piété et la bannir du Théâtre, comme si nous étions encore dans ce siècle barbare et ignorant, où les spectacles publics représentaient nos plus sacrés mystères d’une manière qui rendait ridicule ce qui devait être le sujet de l’attention la plus sérieuse et de la plus profonde vénération.

405. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Ils m’apprendroient que d’abandonner ces spectacles et ces assemblées, dans les premiers siecles de l’Eglise, c’étoit une marque de religion, mais une marque authentique ; et qu’en particulier ils ne blâmoient pas seulement le théatre parce que de leur temps il servoit à l’idolâtrie et à la superstition, mais parce que c’étoit une école d’impureté. […] Car c’est vous jouer de Dieu même, mon Frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anathême au démon, comme vous l’avez fait en recevant sur les sacrés fonts la grace de Jesus-Christ, et de rechercher maintenant les fausses joies qu’il vous présente dans une assemblée ou dans un spectacle de vanité. […] Quel spectacle, de voir un cercle de gens occupés d’un jeu qui les possede, et qui seul est le sujet de toutes les réflexions de leur esprit et de tous les desirs de leur cœur ? […] Ils conviendront avec moi de tout ce que j’ai dit du théatre, du jeu, des spectacles, des assemblées, des lectures, et de tout ce que j’en puis dire. […] Ce n’est point dans le bruit et les assemblées du monde qu’on la trouve, ce n’est point dans les jeux et les spectacles du monde, c’est dans le silence de la solitude et dans le repos d’une vie sainte et retirée.

406. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Le fils qui, quoique homme de Lettres & Poëte lui-même, a toujours condamné les spectacles, s’occupera-t-il à commenter des Ouvrages que son Père s’est reproché d’avoir faits ? […] est-ce le crime du Spectacle ? […] Jusques-là il sera vrai de dire que dans nos spectacles le bon est trop mêlé, trop confondu avec le mauvais, pour qu’on puisse se reposer sur une Jeunesse inconsidérée & bouillante, du soin d’en faire la séparation, & de profiter de l’un sans ressentir l’impression de l’autre. […] Que la face des spectacles change ; que le Théatre devienne une Ecole de vertu ; la profession de Comédien n’aura plus les caractères qui la dégradent. […] Vous verriez à regret marcher à votre suite, Un indigne Empereur, sans Empire, sans Cour, Vil spectacle aux humains des foiblesses d’amour.

407. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. […] On a beau leur dire, qu’il y a des jeux défendus, des spectacles et des assemblées dangereuses, ils tournent la tête, s’en moquent, se ferment les yeux, et se bouchent les oreilles pour ne point voir ni entendre toutes ces choses, qui leur déplaisent. […] Pour ce qui regarde les spectacles ; je ne répèterai point ce qu’on en a écrit depuis peu ; ceux qui ont traité cette matière à fond, n’ont rien oublié pour en donner de l’horreur. […] Augustin confesse, que l’amour qu’il a eu pour les spectacles, a été pour lui un attrait à la volupté, et qu’il n’en est jamais sorti si chaste qu’il y était entre, parce que tout ce qu’on y entend, débauche les sens, séduit l’esprit, et corrompt le cœur. […] Chrysostome veut qu’on la fuie comme une peste publique : et Tertullien dans son Livre des Spectacles Tertull. de Spectac.

408. (1705) Traité de la police « Titre III. Des Spectacles. » p. 433

Des Spectacles.

409. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

J’en dis de même de la vertu : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou jouée ou outragée sur un théâtre : Mais sans tout cela, ces spectacles sont absolument incompatibles avec la dévotion, parce qu’ils remplissent l’âme de vaines passions, et nous avons besoin d’une âme libre. […] Renonce, renonce âme dévote aux plaisirs de la terre, choisis des plaisirs spirituels : Que les saintes lectures te charment, comme les mondains sont charmés par leurs mauvais livres ; Que les saintes assemblées et la prédication de la parole te divertissent, comme ils se divertissent à leurs criminels spectacles : Que les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les affligés, te soient ce que sont aux gens du monde, leurs vaines courses, leurs jeux, et leurs conversations emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs.

410. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Les anciens législateurs qui ont inventé le spectacle ont moins songé à amuser ceux de leurs citoyens qui vivaient dans l’oisiveté qu’à instruire le peuple en le portant, par des exemples, à la haine du vice et à l’amour de la vertu : et effectivement, rien ne peut plus contribuer à guérir l’homme de ses défauts que de les exposer, comme on fait dans la comédie, à la risée et à la censure publique. […] La magnificence du spectacle, la parure des femmes qui s’y trouvent, la parure des comédiennes, la peinture vive des passions qu’on y représente, nommément celle de l’amour, qui règne dans toutes les pièces, sont autant d’objets dangereux qui laissent dans l’esprit et dans le cœur des spectateurs des sentiments de volupté et des impressions qui les disposent peu à peu d’abord au relâchement, ensuite au libertinage.

411. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Permission. »

RIen n’empêche l’Impression du Livre ayant pour titre Le Pour & Contre les Spectacles.

412. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

On a voulu défendre et venger la religion en mettant en spectacle un tartufe de religion ; vous savez comme nous sommes devenus religieux ! […] Ainsi les jeunes femmes ne seront pas admises aux écoles théâtrales des mauvais maris, des maris jaloux, ou vieux, crédules, bourrus, auxquels leurs épouses jouent mille tours perfides ; ainsi les jeunes gens seront aussi exclus du spectacle les jours que des hommes auxquels ils doivent particulièrement le respect, par exemple, outre les pères et mères, leurs supérieurs, maîtres ou instituteurs, et les vieillards, devront y recevoir les leçons humiliantes et flétrissantes du ridicule, etc. […] Considérés sous ce point de vue, les comédiens allant de ville en ville, ou de spectacle en spectacle, vendre un tel plaisir et de telles leçons, ont en effet le plus grand rapport avec ces empyriques, non-aggrégés aussi, qui courent les pays ou les rues, vendant du baume et du vulnéraire qui empoisonnent. Pour dissiper parfaitement et sans retour les anciens préjugés existants contre cette profession diffuse et disloquée, et en ennoblir les fonctions, donner toute considération à ceux qui les exerçent, et les mettre dans la seule situation propre à en remplir dignement le plus important objet, en un mot, pour arrêter dans sa principale source le mal que les spectacles font, je ne crois pas qu’il y ait de moyen plus naturel et plus sûr que d’affilier ou aggréger l’école théâtrale au grand corps d’instruction et d’éducation nationales, à l’université, qui doit en effet toujours être le centre, former l’unité de toutes les écoles publiques de morale. […] Le moyen nécessaire pour l’exécution de ce dernier parti, est tout établi dans la précaution que l’on est déjà obligé de prendre, afin de pouvoir satisfaire aux demandes autorisées, faites par des organes de la police, soit à la sortie des spectacles, ou dans les rues pendant la nuit.

413. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

C’est un usage qu’à la mort du Roi, de la Reine, du Dauphin, on ferme les spectacles dans tout le royaume, plus ou moins de temps ; ce que l’étiquette n’a pas encore réglé, par rapport à cette espece de deuil, & par-tout on chicane pour abréger ce temps arbitraire. […] Quel spectacle plus ridicule, un parterre, des loges, tout en noir, écoutant des bouffonneries, des pleureuses & des éclats de rire, des crêpes & l’habit d’Arlequin ! […] A la mort de Louis XV on ferma les spectacles à Cahors pendant quinze jours, & dans ce même temps les Dames des Ecoles Chrétiennes, appellées dans le pays Mirepoises, ouvrirent leur théatre, & firent jouer leurs Pensionnaires. […] Les saints Peres qui ont parlé si fortement contre l’impureté des spectacles, lors même qu’on n’y trouvoit pas cet indécent & périlleux mêlange de sexe, que diroient ils aujourd’hui de cet amas de dangers que le vice a rassemblé sur un théatre ? […] Voilà le spectacle en sûreté sous les canons d’une forteresse ; qui oseroit l’attaquer ?

414. (1833) Discours sur les spectacles « [EN-TETE] »

[EN-TETE] DISCOURS SUR LES SPECTACLES, prononcépar m. l'abbe chatel, eveque primat par election du peuple et du clerge, a l'eglise catholique francaise primatiale, faubourg saint-martin, en presence des artistes des theatres de la capitale.

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