Cet homme célèbre, sans naissance, sans fortune, sans éducation, qui par la force de son génie devint depuis l’un des plus grands Jurisconsultes qui aient paru dans les écoles, sortait de dessus les bancs, et n’avait qu’une trentaine d’années.
Telle est cette petite brochure, aujourd’hui tombée, & qui ne mérite pas un meilleur sort.
que diraient Corneille & Racine, s’ils sortaient de leur tombeau ?
La Passion des Romains pour les Jeux devint si grande, que dans une famine qui affligea Rome sous Gratien, tandis que pour conserver les Citoyens naturels, on fit sortir tous les Etrangers par une barbarie qu’Ammien, Historien Payen, a condamnée, on conserva trois mille Comédiennes avec tous ceux qui contribuoient aux divertissemens des Théâtres.
Y a-t-il rien de plus naturel que cette demande qui sort de la plénitude de votre cœur ?
L’intérêt principal est pour Bérénice, et c’est le sort de son amour qui détermine l’espèce de catastrophe : non que ses plaintes donnent une grande émotion durant le cours de la pièce, mais au cinquième acte, où, cessant de se plaindre, l’air morne, l’œil sec et la voix éteinte, elle fait parler une douleur approchante du désespoir ; et les spectateurs vivement touchés commencent à pleurer quand Bérénice ne pleure plus.
Elle avait raison, il y en a peu qui quelquefois, sans sortir du cloître, ne se donnent la comédie.
Ces indécences ne sont pas rares dans l’histoire sans sortir de la France.
Germain de l’Auxerrois en 1657 au sujet des Comédiens Italiens, que M. le Curé voulait faire sortir de sa Paroisse.
Il s’était jeté dans un bain d’eau tiède pour tourner en ridicule le Baptême des Chrétiens ; au sortir du bain il parut habillé de blanc. […] que rien n’est plus contraire aux bonnes mœurs que d’assister à quelque spectacle, que l’âme s’y trouvant séduite par le plaisir, reçoit aisément les méchantes impressions du vice ; et tout Stoïcien qu’il était, il avoue qu’il en sortait plus avare, plus ambitieux, plus porté au plaisir et au luxe. […] Vous sortez du Théâtre le cœur plein d’adultère, et vous demandez quel mal vous faites ; êtes-vous de fer ou de pierre pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure, des paroles, du chant et des gestes des Comédiennes ? […] Il en sortit en effet un assez grand nombre de Provence, et la plupart étaient des personnes distinguées par leur naissance et par leur génie. […] ; c’est du moins le sort qu’elles avaient eues dans la Province Ecclésiastique de Cologne, ainsi que l’insinue un Concile de cette Ville tenu en 1536.
Un homme qui commence la lecture d’un long Poëme, ne continue cette lecture, que quand il s’intéresse au Héros, & il ne veut pas voir tomber par une Catastrophe funeste celui pour qui il s’est toujours intéressé : il aime au contraire à le voir sortir de ses périls & devenir heureux. […] Alexandre tyran de Pheres, se sentant ému à la représentation des Troades d’Euripide, sortit en disant qu’il avoit honte de pleurer les malheurs d’Hécube & d’Andromaque, lui qui étoit insensible aux maux de ses Sujets.
On lui fait encore donation de tous les biens, & ce n’est pas lui non plus qui a rien demandé ; il veut même sortir de la maison, & ne plus voir la femme.
Elles laissent des dettes, ont dépensé en parures, n’ont que des bijoux qu’on vend à perte, enfin n’ont rien, quoiqu’elles aient beaucoup gagné (c’est le sort du bien mal acquis).
On a vu dans le Chapitre du grand-Opéra combien l’on eut de peines à sortir de cette erreur.
Si pourtant il existait, la Réforme serait inutile pour lui, & l’on n’aurait travaillé que pour la foule des imparfaits qui ont besoin de sortir d’eux mêmes, de s’étourdir sur leurs peines & sur les injustices des autres.
Après avoir vû cette passion si bien depeinte sur le Theatre avec toutes les couleurs de la parole, d’une expression douce, & de la declamation ; cette Fille commence à sortir de la sainte ignorance où elle éroit, & ce que la nature ne lui avoit pas encore appris, des Comediens & des Comediennes le lui apprennent comme les nouveaux maîtres de son prémier malheur, Ce métier apris à une si mechante école est secondé par les inclinations naturelles, & il ne laisse que les idées d’une douce passion ; ces idées lui reviennent souvent, & elles attaquent son innocence : il faut un miracle de la droite du Seigneur pour qu’il ne lui arrivent de grandes chûtes, qui, quoiqu’elles ne se commettent qu’interieurement, déviennent presque incurables, & entrainent la plûpart, qui les font, à la damnation éternelle.
Il ne sortira jamais de votre plume rien de si bon, de si beau, de si fini que ce portrait.
Il n’est pas permis de voir, selon le sentiment de ce grand Personnage, ce que Dieu défend de faire ; on ne peut pas regarder avec innocence ce qu’on ne pourroit accomplir sans peché, & ces ordures ne pouvant sortir de la bouche, qu’elles ne soüillent & la langue, & l’ame, de quelle maniere entreront-elles par les yeux & par les oreilles sans infecter l’esprit, le cœur, & les sens mesmes qui leur accordent le passage ? […] Ce grand homme aprés avoir representé les desordres qui naissent des Comedies, rapporté les sentimens des Conciles & des Peres sur cet important sujet, écry avec tout ce qu’il a pû de force contre ces débauches publiques, dit qu’il ne faut pas l’accuser de sortir de ses limites, & d’entreprendre sur les fonctions des Pasteurs, & des Predicateurs, parce que la reforme de ces abus est un devoir commun à ceux que la Providence a établis pour gouverner les ames, & pour aider à la conduite des Estats.
Ce n’étoit pas un Ovide, savant dans l’art d’aimer, qui en eût donné des leçons à sa Thémire au sortir du berceau. […] On fit alors sortir des coulisses le Duc d’Alençon, son cadet, qui joua mieux son rôle.