La seule vûe de Rodrigue & de Chimène dans ce lieu & dans ce moment, fait tableau & situation. […] C’est l’habillement seul qui m’apprendra si la figure représentée dans ce tableau est un Grec ou un Romain, un Turc, ou un Espagnol. […] C’eût été manquer son caractère, que de lui en ôter un seul. […] Ce sont là de ces coups de maître que l’art exécute, mais que le génie seul produit. […] J’ose au moins avancer qu’il n’y a pas dans tout ce Poëme un seul Vers foible.
pour le sentir… Cela n’est pas possible : moi seule je puis connaître ce qu’on souffre loin d’une amie telle que vous. […] lui, dont le sourire, un seul regard, ranime mon cœur abattu par l’ombre… la plus légère de l’indifférence !
Je sais tout : mais les circonstances peuvent seules me guider… Adelaïde, je me sens une résolution, dont je ne me serais guères crue capable : si quelquefois j’hésite ; si je me sens intimidée, je regarde mon fils, & la force me revient. Il faut le gagner ; ce cœur, que je veux posséder seule, il faut le vaincre, le subjuguer…& j’y réussirai.
La question qu’il propose dans l’article second est à savoir s’il y a des choses « plaisantes, joyeuses : ludicra, jocosa » : qu’on puisse admettre dans la vie humaine ; « tant en actions qu’en paroles, dictis seu factis » : en d’autres termes, s’il y a des jeux, des divertissements, des récréations innocentes : et il assure qu’il y en a, et même quelque vertu à bien user de ces jeux, ce qui n’est point révoqué en doute : et dans cet article il n’y a pas un seul mot de la comédie : mais il y parle en général des jeux nécessaires à la récréation de l’esprit, qu’il rapporte à une vertu qu’Aristote a nommée eutrapelia De mor. 4. 14. […] Au troisième article la question qu’il examine est à savoir s’il peut y avoir de l’excès dans les divertissements et dans les jeux ; et il démontre qu’il peut y en avoir, sans dire encore un seul mot de la comédie au corps de l’article, en sorte qu’il n’y a là aucun embarras.
La Tragédie est un tableau d’Histoire ; la Comédie est un portrait ; non le portrait d’un seul homme, comme la Satyre, mais d’une espèce d’hommes répandus dans la Société, dont les traits les plus marqués sont réunis dans une même figure. […] Un Peuple qui a mis long-temps son honneur dans la fidélité des femmes, & dans une vengeance cruelle de l’affront d’être trahi en amour, a dû fournir des intrigues périlleuses pour les Amans, & capables d’exercer la fourberie des Valets : ce Peuple d’ailleurs pantomime, a donné lieu à ce jeu muet, qui quelquefois, par une expression vive & plaisante, & souvent par des grimaces qui rapprochent l’homme du singe, soutient seul une intrigue dépourvue d’art, de sens, d’esprit & de goût. […] Aussi, dans le recueil immense de leurs Pièces, n’en trouve-t-on pas une seule dont un homme de goût soutienne la lecture. […] Paris seul ne verra-t-il plus jouer Molière ? […] Mais une Nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la Société ; où les préjugés sont des principes ; où les usages sont des loix ; où l’on est condanné à vivre seul, dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette Nation ne doit présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances.
Et le plus souvent, les prêtres des paroisses, pour avoir leur passetemps d’aller auxdits jeux, ont délaissé dire vêpres ès fêtes, ou les ont dites tout seuls dès l’heure du midi, heure non accoutumée. […] Et requiert qu’à ce faire ils soient contraints chacun d’eux seul et pour le tout, par vente et exploitation de leurs biens, et même par emprisonnement de leurs personnesbd. […] Il est vrai que les entrepreneurs ne sont gens pour faire l’édification mais par l’histoire jouée sera représenté l’Ancien Testament, et le pourront les rudesbs et non savants mieux comprendre, à le voir par l’œil, que par la seule parole qui en pourrait être faitebt. […] Et, à ce faire, ils seront contraints par prise de corps, un seul pour le tout. […] Le titre adopté ne désigne pas la situation officielle (seuls les entrepreneurs du Mystère des Actes des Apôtres comparaissent) mais la situation réelle (l’avocat est celui des entrepreneurs du Mystère de l’Ancien Testament, car ce sont eux qui sont véritablement en cause).
La passion ne saisit que son propre objet, la sensualité est seule excitée ; et, s’il ne fallait que le saint nom de mariage pour mettre à couvert les démonstrations de l’amour conjugal, Isaac et Rebecca n’auraient pas caché leurs jeux innocents et les témoignages naturels de leur pudique tendresset. […] Ne sait-on pas que toutes les passions sont sœurs, qu’une seule suffit pour en exciter mille, et que les combattre l’une par l’autre n’est qu’un moyen de rendre le cœur sensible à toutes ? […] Vous trouverez vingt acteurs qui plairont dans Andronic et dans Hippolyte, et à peine un seul dans Cinna et dans Horace. » Or, comment des actrices toutes dévouées à la volupté, et la prêchant sans cesse, ne l’inspireraient-elles pas ? […] La cause de tout cela, c’est que vous ne revenez pas seul dans votre maison, mais que vous y amenez avec vous une courtisane, non réellement en personne, ce qui serait un moindre mal, parce que votre femme l’aurait bientôt chassée, mais dans votre imagination et dans votre cœur, où elle allume un feu plus ardent que la fournaise de Babylone. […] Et comme celui qui est attaqué d’une fièvre ardente, sans avoir sujet de se plaindre de ceux qui le servent, est fâcheux à l’égard de tout le monde par la seule violence du mal, rejette les aliments qu’on lui offre, fait des reproches à ses médecins, s’irrite contre ses amis, s’emporte contre ses serviteurs : de même celui qui brûle d’une passion infâme devient d’une humeur fâcheuse, sujet à mille caprices, voit partout l’objet qui a séduit son cœur.
Le Comédien Roscius touchait lui seul du trésor public trente-six mille écus par an pour jouer une douzaine de fois, ce qui revient à près de dix mille livres par représentation. […] Ce seul trait est une preuve de sa sagesse, et doit avoir été une source de bénédiction. […] On peut donc, sans exagération, assurer que la comédie de Paris coûte au public au moins cinq cent mille livres, sans y comprendre les dons du Roi et des particuliers : on ne compte que les seuls profits des entrées. […] Ce seul article ferait de la comédie un péché. […] On va rarement seul à la comédie, rarement on en revient seul ; le jeu, les repas, les parties de plaisir la suivent, on y fait des connaissances, et quelles connaissances !
Mais dans ce siècle d’ignorance et de fanatisme, les moines seuls étaient instruits. […] Pas un trait poétique, pas une seule étincelle de génie ne jaillit de ces grossières profanations des mystères de la Foi ; les moralités, les farces, et toutes les plates compositions qui suivirent, présentent la même stérilité de pensée, de sentiment et de poésie. […] Nos mœurs sont douces ; on trouve sans doute quelquefois en France, et à de grandes distances, des homicides : mais ce n’est qu’au théâtre qu’ils se pressent, et que tous les forfaits réunis en un seul être, forment une hideuse individualité, et calomnient la nation. […] Des monstres, et des actions atroces qui nous peignent les mœurs du bagne et l’audace des brigands, sans qu’un seul personnage vertueux vienne partager l’intérêt du public, et en rendant le vice odieux rehausser l’éclat des vertus. Pénétrer l’ame d’horreur est le seul but des auteurs d’aujourd’hui, mais est-ce bien là remplir la mission de l’écrivain ?
Entendra ces discours sur l’amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer ; Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique ? […] Les hymnes sacrées doivent toujours être chantées pour louer Dieu, pour publier ses merveilles et pour attirer son secours ; c’est le seul usage légitime qu’on en puisse faire.
Le Grand-Prêtre, seul avec son Epouse, se prépare à exécuter son projet, qui paroît devoir être déconcerté par l’arrivée imprévue d’Athalie, & par les soupçons que lui donne la vûe de Joas. […] Et n’ayant de son vol que moi seul pour complice, Dans le Temple cacha l’Enfant & la Nourrice. […] La fille de Josabet qui quelquefois fait partie du Chœur, & quelquefois parle en son nom, en est le Coriphée : ainsi cette Tragédie est dans toutes ses Parties, la Danse seule exceptée, dans la forme de celle des Grecs. […] Evremond qui voyoit représenter les Chefs-d’œuvres de Quinaut & de Lully, déclare qu’à la Représentation d’un Opera il tombe toujours en langueur, & que le seul plaisir qui lui reste, est l’espérance de le voir bientôt finir. […] Quel éloge de Lully dans ce seul mot !
La puissance séculière, l’autorité civile, et les magistrats surtout, doivent apporter une telle surveillance sur l’empiètement que les ecclésiastiques pourraient entreprendre sur ce qui concerne le gouvernement de l’Etat, et l’existence des citoyens, que le nombre des prêtres est tellement considérable, qu’ils forment, à eux seuls, une masse imposante dans le royaume, et que le gouvernement rencontrerait partout des individus tout prêts à lui résister, dans des matières d’autant plus délicates, que ces mêmes ecclésiastiques sont reconnus et révérés par les peuples comme des juges suprêmes en fait de religion et d’affaires de conscience. […] On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.
Ce sont comme des gens retranchés dans un cloaque, dont l’horreur seule défend toutes les approches. […] Pourquoi donc s’en tient-il sans aucune réflexion à la lettre seule de Coupler ? […] Ou bien livré à vous seul, ne les repassez-vous jamais dans votre esprit ? […] Le caractère seul de leurs personnes doit nous être un puissant motif pour déférer à leur sentiment. […] Seule la première partie est certainement de Dryden.
Peu après il parle des Comédies honnêtes, et c’est à celles-là seulement qu’il permet à sa Philotée d’aller, et par cela seul il condamne celles que vous voulez justifier. […] Oui, je l’avoue, l’intérêt qui les fait jouer ne serait pas seul capable de leur attirer cette infamie, il était inutile de vous faire cette objection. L’exclusion de cet intérêt n’est pas aussi la seule cause qui en purge les écoliers qui jouent dans les Collèges. […] Mais j’ai été surpris en le lisant de n’y pas trouver un seul mot de ce que vous dites, encore moins le « plane nusquam », que vous citez à la marge. […] » Qu’en un mot on abandonne la Foi de Jésus- Christ par cette seule démarche.
Elle voudrait quasi plaire seule ; la préférence ne lui suffit pas. […] Observe que ce n’est plus à toi seule que je parle : je prens le ton de nos Auteurs : comme eux j’improuve & je loue ; comme eux, je me donne l’air d’instruire le Sage, qui sourit en silence, & plaint ma témérité ; comme eux, je dirai peut-être plus d’une sotise ; & comme eux sans doute je n’en croirai rien, lors même qu’on me le prouvera. […] D’autres n’en font point, parce qu’un certain Public n’en veut plus, (& notez que l’on calomnie les femmes d’être ce Public-là) : il a tort ; un Ouvrage sans Préface est un Château sans avenue, un Jardin sans allées, un Apartement sans porte, une Femme sans toilette ; & quiconque ne les lit pas, est un génie superficiel, un ignorant paresseux, une tête à l’évent, un suffisant présomptueux ; ou tout cela en un seul mot, un Petit-maître. […] Il faut même qu’on eût augmenté les appointemens depuis l’état que Pline en avait vu dressé, puisque Macrobe dit que ce Comédien touchait des deniers publics près de neuf cens francs par jour, & que cette somme était pour lui seul : il n’en partageait rien avec sa Troupe. […] Après cette Réformation, il se trouvera sans doute encore quelques Spectateurs qui abuseront d’un Exercice instructif, honnête, utile, comme l’on voit des gens, que des vues criminelles conduisent seules dans nos Temples : l’homme sensé les plaindra ; mais il ne desirera pas que pour eux, l’on prive la Nation du plus noble de ses amusemens.
Si l’on en ôtait tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y aurait plus de spectateurs30. » Ainsi pensait un Païen, éclairé des seules lumières de la raison naturelle. […] Il l’a consigné dans une Lettre imprimée en 1759, dont voici l’extrait : « Je vous avouerai, dit-il, que, depuis plusieurs années, j’avais beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le Théâtre, étant convaincu, comme je l’ai toujours été, des Vérités lumineuses de notre Religion, la seule divine, la seule incontestable. […] Ne sait-on pas que toutes les passions sont sœurs, qu’une seule suffit pour en exciter mille, et que les combattre l’une par l’autre, n’est qu’un moyen de rendre le cœur plus sensible à toutes ? […] Le savoir, l’esprit, le courage ont seuls notre admiration ; et toi, douce et modeste Vertu, tu restes toujours sans honneurs ! […] On frissonne, à la seule idée des horreurs dont on pare la scène française.
S’il le devenoit, toutes les passions pourroient s’y montrer à découvert ; une seule en seroit bannie ; car même l’extrême circonspection avec laquelle on la présenteroit ne seroit peut-être qu’un piége de plus pour perdre les cœurs innocents. […] Sophocles ne l’a introduite qu’une seule fois. […] On a fait un volume du seul Catalogue de ces Auteurs*****. […] Il falloit laisser Phédre toute seule dans sa fureur ****.
Ce Gout nous a donc paru à tous, être le seul bon : ce qui est d’autant plus remarquable, que tout Poëme Dramatique ayant été fait pour plaire à une Nation, & non pas pour amuser les autres, pour être représenté dans cette Nation, & non pas pour y être lû, doit beaucoup perdre devant des Etrangers qui ne le peuvent connoître que par la lecture. […] Ces Chœurs que le Peuple, quand on les chantoit, devoit entendre, puisque les Poëtes n’eussent pas pris la peine d’y rechercher un stile que le Peuple n’eût point entendu, sont souvent inintelligibles à nous qui les étudions, & leur seule obscurité suffiroit pour nous rebuter de ces Tragédies, si elles n’avoient un charme pour nous attirer. […] Une Action qui terrible par elle-même, est conduite par le Poëte avec une telle vivacité, que la seule lecture de sa Piéce nous entretient dans une continuelle émotion. […] Il est inutile, dit le Chœur dans Alceste, d’aller aux Autels du Destin, la seule Divinité que les sacrifices n’appaisent pas.
Cependant, à l’exception d’un seul, s’il était possible, et uniquement parce qu’il est dans une fausse position. […] En effet, indépendamment des préjugés qui leur sont propres et auxquels ils ne sont que trop souvent asservis, ils doivent encore caresser ceux des différents partis qu’ils ont promis de servir et auxquels ils doivent leur élévation ; ils sont de plus obligés de respecter, jusqu’à l’adulation même, les opinions du prince qui leur accorde sa confiance et qui seul a droit de les nommer et de les renvoyer selon son bon plaisir. […] Ce poste est d’autant plus glissant qu’un gouvernement qui ne devrait jamais être d’aucun parti, se livre au contraire exclusivement à la merci d’un seul, et se soumet honteusement au joug et à l’influence de ce parti. […] A-t-il jamais poursuivi un seul de ces nombreux écrivains qui l’accablèrent de tant de brochures, de tant de pamphlets et de satires rimées ?