/ 521
154. (1715) La critique du théâtre anglais « DESSEIN DE L’OUVRAGE. » pp. -

Sans parler des secours du spectacle et de la Musique ; ils sont maîtres des sources d’où naissent les pensées et les mouvements convenables à ce genre d’écrire : ils ont l’invention, l’éloquence, l’expression, avantages merveilleux et propres à faire d’heureuses impressions, s’ils étaient bien employés : car la force d’enlever les esprits, et le pouvoir de remuer les cœurs, ne deviennent des talents dignes d’éloges que par le bon usage L’Anglais dit : Sont comme un canon dont on s’est saisi etc.

155. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Je ne dis pas que ç’a été une morale fondée sur des raisons propres et particulieres : je vous l’ai déjà fait remarquer, et je le repete ; ils n’employoient point d’autres raisons que nous, ils n’en avoient point d’autres ; ce qu’ils disoient contre le théatre et contre ces assemblées mondaines d’où nous tâchons de vous retirer, c’est ce que nous vous disons ; et tout ce qu’ils disoient, c’est ce que nous avons le même droit qu’eux de vous dire. […] Cependant vous en verrez qui, sans hésiter, appellent de tout cela à leur propre jugement, et qui ne se feront pas le moindre scrupule de ce que tous les Peres de l’Eglise ont cru devoir hautement qualifier de péché. […] Car, pour parler le langage du monde, et pour user du terme propre, qu’est-ce, à le bien définir, que le Roman ? […] Un homme du monde qui fait du jeu sa plus commune et presque son unique occupation, qui n’a point d’affaire plus importante que le jeu, ou plutôt qui n’a point d’affaire si importante qu’il n’abandonne pour le jeu ; qui regarde le jeu non point comme un divertissement passager, propre à remettre l’esprit des fatigues d’un long travail et à le distraire, mais comme un exercice réglé, comme un emploi, comme un état fixe et une condition ; qui donne au jeu les journées entieres, les semaines, les mois, toute la vie, (car il y en a de ce caractere, et vous en connoissez.) […] Mais examinez-la dans la pratique, consultez vos propres connoissances, faites attention à ce qui se passe autour de vous, et vous avouerez qu’au lieu de rien outrer, il y a bien encore d’autres extrémités que je ne marque pas, et où l’amour du jeu emporte.

156. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

L’homme serait égal à la Divinité, s’il pouvait imprimer à ses propres Ouvrages le sceau de la perfection. […] Cet échec, loin de la rendre plus sage, ne sert qu’à enflammer son imagination, à tourmenter toutes ses facultés : c’est le propre de certaines passions, de s’accroître en proportion des obstacles qu’elles rencontrent. […] Si par hazard il se trouve huit à dix citoyens vraiment respectables, sur sept à huit cents spectateurs, il n’en faut pas douter, c’est un pur mouvement de curiosité qui les y a conduits ; ils ont voulu voir de leurs propres yeux, entendre de leurs propres oreilles, & juger, par eux-mêmes, de tout ce qu’on leur a rapporté de ces Spectacles scandaleux ; tous s’écrient, en sortant, que le mal est au-dessus de ce qu’on leur en a dit. […] Ce jeune & vertueux Monarque, qui signale chaque jour de son auguste Empire, par de nouveaux bienfaits, est pour nous un bon pere ; il regarde & chérit indistinctement tous ses Sujets, comme ses propres enfans. […] Le Roi, qui veut faire le bonheur de tous, n’a besoin que de sujets sobres, tempérans, industrieux, actifs, laborieux, qui aiment & pratiquent les vertus qui servent de regle à sa propre conduite.

157. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Cependant ils ne peuvent ignorer par tout ce qui se passe autour d’eux, et peut-être déjà dans leur propre famille les funestes effets de cette conduite inexcusable. […] En élevant la voix contre cette école de l’immoralité, « nous nous proposons d’empêcher que quelqu’un ne se fasse illusion en croyant qu’il est permis d’aller au spectacle, car l’amour du plaisir a tant de force sur la plupart des hommes, qu’il les porte à différer de s’instruire de ce qui leur est défendu, pour avoir un prétexte de s’y satisfaire, ou à tâcher de corrompre leur propre conscience par de fausses raisons par lesquelles ils se persuadent que le mal, auquel ils ne veulent pas renoncer, n’est pas un mal réel. […] On devient bientôt acteur secret dans la tragédie ; on y joue sa propre passion. […] Il y aurait ici un livre à faire pour montrer en détail combien le théâtre moderne est propre à détruire dans les cœurs des fidèles chrétiens la foi catholique. […] Nous avons constaté dans ce petit écrit des faits, qui sont bien propres à éclairer tout, esprit droit, et à toucher tout cœur sincère.

158. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Docteur, permettez que je cite ici ses propres expressions : ) Equidem arbitror multos ex iis qui ad spectacula discesserant bodie prasentes esse. […] On prétexte l’expérience commune, sa propre expérience ; & moi je dis, en second lieu, que l’expérience commune & générale, c’est que le théâtre a perdu de tout temps, & perd encore aujourd’hui toutes les mœurs. […] Que dirai-je de ces artifices étudiés d’un déclamateur d’autant plus propre à porter dans les cœurs le trait de la volupté, qu’il fait mieux s’en feindre blessé ? […] Ils en reviendront, dites-vous, plus propres à la société, pleins d’horreur pour ces vices qui déshonorent l’homme, pleins d’amour pour ces vertus qui font la douceur du commerce du monde. Je le souhaite, je souhaite que tous les saints Peres se soient trompés ; car tous les saints Peres assurent tous le contraire ; mais laissez-nous cependant déplorer la corruption de leurs cœurs, le déshonneur de la Religion & de l’Etat, & peut-être le déshonneur prochain de vos propres familles.

159. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Il fait voir que dans toute la nature, chaque chose a sa beauté propre, qui ne demande ni ne souffre de beauté empruntée, qui en est moins embellie que réparée. Les moindres choses, l’émail des fleurs, le plumage des oiseaux, les aîles des papillons, les coquilles des rivages de la mer, rien n’est beau que de sa propre beauté : Littera nativis ornantur picta capillis. Il cite l’exemple de plusieurs beautés célebres, qui se sont avantageusement établies par leur propre mérite, sans mandier le secours de l’art : Nec phrigium traxit falso candore maritum. […] On ne cherche tant d’inspirer l’amour, que pour satisfaire sa propre passion ; pour entretenir la blancheur, la fraîcheur, l’éclat de son teint ; cette Princesse voluptueuse se baignoit tous les jours dans du lait d’ânesse, & pour n’en point manquer, elle nourrissoit cinquante ânesses, qui la suivoient dans tout ses voyages ; elle les mena dans son exil, c’étoit la partie la plus chere de sa famille ; elle ne paroissoit que rarement en public, & toujours à demi voilée, ne laissant voir que le bas de son visage, & avec un voile fort transparent, afin de ne pas diminuer la réputation de sa beauté, en la prodiguant, mais plutôt l’augmenter, en donnant carriere à l’imagination, en faisant juger par ce qu’on voyoit à travers la gaze, que ce qu’on ne voyoit pas étoit encore plus admirable : Ne satiares aspectum , dit Tacite, ne soyons point dupes des apparences, dans cet art recherché, de se cacher ou de se découvrir à propos ; dans ce choix réfléchi de linge & d’étoffe transparante, dont le théatre donne tant de leçons ; il y a plus d’artifice que de modestie, on cherche plus à irriter la passion, par ces demi-confidences, qu’à lui en soustraire l’objet par une véritable pudeur. […] Il est des hommes aussi insensés, qui, dans leur parure semblent des femmes ; ils enferment leurs cheveux dans une bourse, & les tiennent frisés & bouclés avec des aiguilles : reticulum comis imples  ; ils peignent leurs yeux & leur visage : pingit tremenies oculas, supercilium faligine tinctum  ; ils s’habille de bleu & de vert, couleur propre aux femmes.

160. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Les plaisirs de la vue & de l’ouïe qui font l’agrément du théatre, quoique moins grossiers que les autres ont cependant une liaison étroite avec la corruption du cœur ; telles les peintures lascives, les discours libres, les spectacles des femmus chargées d’ornemens empruntés si propres à embraser la cupidité. […] Il est difficile d’imaginer chose quelconque plus propre à donner occasions à l’impureté que les danses, n’y eut-il point d’instrument qui sonne les notes ? […] Voici quelques traits de cette prétendue lettre : Je suis surpris, Ovide, qu’un esprit aussi beau que le vôtre nous fasse des Dieux plus vicieux que des hommes ; sur-tout ne deviez-vous pas ménager vos propres sentimens ? […] Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur. […] Dans le même temps tous les livres des Protestans reprochent aux Catholiques l’invocation des Saints comme une idolatrie, parce qu’ils se servoient en latin & en françois du mot adorer les Saints qu’ils se mettoient à genoux, brûloient de l’encens devant leurs images élevées sur des autels, comme si on employoit le titre de Saint pour les grands hommes du Paganisme : Saint Socrate, Saint Pluton, ce qui n’est pas plus propre aux habitans du Ciel que l’adoration, les sacrifices dûs à la divinité.

161. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Un homme peut être très peu propre pour le monde, et avoir tous les ridicules que nos Comédies dépeignent, sans être moins juste, moins vertueux ; et c’est l’essentiel. […] Mais pour sentir combien ces trois Pièces sont peu propres à corriger les vices qu’elles semblent avoir pour objet, il ne s’agit que de faire attention à deux excès, où la Comédie donne ordinairement. […] C’est un autre inconvénient qui fait encore plus douter, que le Théâtre puisse être jamais propre, malgré toutes les réformes qu’on pourrait faire, à corriger les mœurs. […] Et que dans le Festin de Pierre on fait dire des impiétés d’une manière vive, éloquente, et très propre à persuader. […] Les affections communes ne sont pas propres pour donner le plaisir qu’on y cherche ; et il n’y aurait rien de plus froid qu’un mariage chrétien, dégagé de passion de part et d’autre.

162. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 13

L’empereur Basile, surnommé le Macédonien, fit un festin somptueux aux princes et aux grands de sa cour ; il avait fait auparavant jeter en prison son propre fils héritier de sa couronne, nommé Léon-le-Sage, prince très innocent, mais faussement accusé de parricide par les calomnies de Théodore Santabarène.

163. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Thomas, qui de son temps ne connoissoit autre chose, & tous les gens de bien avec lui, ont pu tolérer ces amusemens maussades, plus propres à dégoûter qu’à séduire, aujourd’hui abandonnés au peuple, que ces bouffonneries font rire sans conséquence. […] Chrysostome, dont nous avons ailleurs rapporté la doctrine, qui parlant du théatre de son temps d’Antioche & de Constantinople, assure qu’il n’est propre qu’à porter à l’impureté & au crime : Adulteros & inverecundos constituunt tales inspectiones. […] Personne ne dira que nos Acteurs voulussent se prêter à cette étude, & fussent propres à donner d’utiles instructions, telles que sont dans les Communautés les lectures qu’on a coutume d’y faire. […] S’ils n’ont rien éprouvé de criminel au spectacle, c’est une ignorance, un aveuglement volontaire & inexcusable, contraire au sentiment de tout le monde & à leur propre conscience, une punition redoutable ; que la tolérance des Princes n’excuse pas devant Dieu ceux qui y vont ; que le projet de réformer le théatre, proposé par Muratori & par Riccoboni, est une chimère ; que le théatre ne sert de rien pour corriger les mœurs ni des Princes ni des particuliers, & ne travaille point en effet à les réformer ; qu’il ne produit d’ailleurs aucun bien, qu’il n’attire point les étrangers, n’enrichit point l’Etat, n’empêche aucun autre crime, n’est point nécessaire au divertissement du public, nuit au contraire à tout ; & fait les plus grands maux ; que si quelques Casuistes ont été plus indulgens, ils sont très-répréhensibles ; que leur opinion même, bien appréciée, n’est pas si favorable qu’on pense, & réduit presque à rien la liberté qu’on prétend se donner ; qu’ils ont contr’eux les plus grands hommes, dont le suffrage est bien préférable, le Pape Benoît XIV, le Cardinal Bellarmin, Bossuet, Jacques Pignatelli, Mariana, &c.

164. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Ma sœur, un jour, ramené par sa propre inconstance, tu le verras à tes pieds plus soumis, plus tendre que jamais. […] Le premier n’est-là que pour le contraste, pour faire saillir le caractère du bouillant d’Ormilli ; caractère bien dans la nature, dont la Comédie fait un joli Tableau, mais que l’Auteur n’a pas eu l’art de présenter de manière à nous corriger : au contraire, l’on peut dire que le jeu de l’Acteur n’est propre qu’à rendre charmant un original vicieux, à porter nos Petits-maîtres, à se donner de plus-en-plus son ridicule brillanté ; ils en seront plus insupportables aux yeux des femmes sensées, plus courus des folles ; ils ne prétendent que cela. […] Ces Pièces, ou plutôt ces jolis colifichets, par qui le vice est peigné, fleuri, ne sont rien moins que propres à en inspirer de l’horreur, dans un siècle où le plaisir conduit doucement au Vice sur le palanquin de l’Indolence. […] A la vérité, lorsqu’Auguste voulut amollir les Romains par le plaisir, il abusa des Spectacles, des Arts, des Sciences en tout genre qu’il protégea ; il parut encourager un Pylade, un Bathylle, dont les Mimes licencieuses achevèrent d’anéantir la pudeur, la décence, & même la pudicité Romaine : mais en sera-t-il moins vrai, que la Tragédie Grecque était plus propre à échauffer le patriotisme, qu’à corrompre les mœurs ?

165. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

A force de calomnier la société, ses membres, les arts qui l’embellissent, vous vous êtes rempli de vos propres discours ; le mal a empiré : une constante exagération, un ton sevère, une malheureuse disposition à nous ravaler, ont été cause que vous nous avez fait éprouver des outrages, quand même vous étiez assez heureux pour pouvoir nous faire entendre des vérités. […] C’est de vos propres aveux que naissent les regrets que je vous montre ici. […] Il faut, Monsieur, que je vous retrace vos propres discours, pour voir si je ne pourrais pas vous éclairer par vos propres réflexions.

166. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

L’amour, l’ambition, la jalousie, la colère & la haine, sont les passions les plus propres à émouvoir, & les plus en usage au théâtre. […] Si, cependant, vous me demandiez si la comédie est propre à faire mourir en nous l’esprit du péché, & à nous faire rentrer dans la voie du salut, je vous avouerai franchement que je la crois peu capable d’opérer ces miracles ; je la regarde comme un objet indifférent en soi qui peut servir de délassement aux personnes occupées, & d’occupation aux personnes qui n’ont rien à faire ; mais vous auriez tort, je le répete encore, de vous imaginer que je regarde le théâtre comme une école de religion ; Non, pour changer leurs mœurs & régler leur raison, Les chrétiens ont l’Eglise & non pas le théâtre.

167. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Le sens propre se présente toujours le premier. […] Qu’une expression à qui l’on pourra donner un double sens, soit la seule propre à rendre une belle idée, & fournisse une rime riche.

168. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

trouvez-vous mauvais qu’ils s’habillent, & qu’ils soient propres, qu’ils soient honnêtes, & qu’ils sachent vivre ? […] Mal-heureuses Méres, Méres cruelles & parricides, qui parez vos filles comme on faisoit autrefois les victimes, qu’on destinoit à la mort ; qui les parez, dis-je, avec tant de soin, pour les aller sacrifier de vôtre propre main à l’idole du monde & de l’impudicité.

169. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

circonstance qui prouve ce que j’ai avancé : car outre qu’à cet âge l’imagination est vive, l’esprit dissipé, le cœur volage, les sens ouverts & subtils, dispositions fatales, & propres à donner entré au peché, c’est qu’on est sans experience, sans crainte, sans défiance, sans preservatifs ; faute d’experience tout plaît, tout touche, toute attache : faute de crainte on ne sçait ce que c’est que de se menager, que de s’arrêter a propos, que de reculer ; on envisage avec joye le precipice, où l’on va se perdre, on cherche même a se perdre : faute de défiance loin de tenir sur ses gardes, & de se mettre en disposition de repousser l’ennemi du salut, on se dépouille (si j’ose parler de la sorte) de ses armes, & sent-on la tentation, on est hors d’état de se defendre. […] Je scai avec saint Gregoire, qu’il y a des divertissemens permis, & que l’on peut prendre comme on prend une medicine pour purger le corps de ses mauvaises humeurs, & le rendre plus propre au travail.

170. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVI. De la présentation des Poëmes aux Comédiens ; de leur réception, & du choix de ceux qu’on joue dans les intervales. » pp. 8-11

Que le levain du mécontentement fermente dans tous les cœurs ; qu’il est sans doute encore trop foible pour étouffer entierement notre passion pour les représentations théatrales ; mais que sans cesse accru par le spectacle des usurpations des Acteurs, & par l’abus qu’ils font de nos propres droits contre nous-mêmes, ce levain parviendra enfin à triompher d’un penchant qui nous humilie, & à nous inspirer autant d’aversion pour le Théatre que nous aurons eu de goût pour lui.

171. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Rien ne les altère ; les discours qu’ils tiennent leur sont propres ; aussi faut-il remarquer qu’ils ne sçauraient les ennoblir, ni les rendre plus bas, sans disparaitre entiérement.

172. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

Il faut au Spectacle moderne un genre qui lui soit propre ; eh, bien !

/ 521