Je suis bien éloigné de borner à cela l’utilité du Théâtre, je sais par expérience qu’il est capable de former le cœur et l’esprit des jeunes gens ; s’il ne m’est pas permis de me citer moi-même et de remercier le Théâtre des sentiments de probité dont je fais profession, qu’on me permette de citer un de nos plus grands Dramatiques. […] On pourrait même justifier jusqu’à un certain point les tableaux un peu libres que quelques uns de nos Auteurs se sont permis d’exécuter. Pourquoi sera-t-il permis d’attaquer ouvertement tous les vices, pendant qu’il sera prescrit d’en respecter un seul ? […] Permettez moi, Monsieur, de profiter de l’occasion de vous demander votre avis sur quelques critiques qu’on a fait de ma Lettre à Mr. […] S’il le refuse je crois qu’alors le Public me permettra d’en revenir à mon premier sentiment, puis qu’en fournissant à Mr.
» Or comme la seule utilité du divertissement est de renouveler les forces de l'esprit et du corps, lorsqu'elles sont abattues par le travail; il est clair qu'il n'est permis de se divertir tout au plus, que comme il est permis de manger. Il est aisé de conclure de là que ce n'est point une vie chrétienne, mais une vie brutale et païenne, de passer la plus grande partie de son temps dans le divertissement, puisque le divertissement n'est pas permis pour soi-même; mais seulement pour rendre l'âme plus capable de travail.
» Or comme la seule utilité du divertissement est de renouveler les forces de l'esprit et du corps, lorsqu'elles sont abattues par le travail; il est clair qu'il n'est permis de se divertir tout au plus que comme il est permis de manger. Il est aisé de conclure de là que ce n'est point une vie Chrétienne, mais une vie brutale et païenne, de passer la plus grande partie de son temps dans le divertissement; puisque le divertissement n'est pas permis pour soi-même, mais seulement pour rendre l'âme plus capable de travail.
Antonin2 qui permettent la Comédie de bonnes mœurs, et qui décident qu’elle peut s’exercer sans péché, et que les Comédiens peuvent vivre du gain de leur Profession : mais, à dire vrai, une Comédie de bonnes mœurs, telle que ces deux Saints la demandent, se trouve-t-elle aisément sur les Théâtres publics ? […] Quand j’écrivis mon Histoire, j’étais encore au Théâtre ; et je ne pouvais en quelque sorte me dispenser de soutenir la Profession que j’exerçais ; j’étouffais peut- être mes véritables sentiments : mais, à présent que je me suis retiré, rien n’arrête plus ma franchise, et il m’est permis de m’expliquer librement. J’avoue donc avec sincérité que je sens dans toute son étendue le grand bien que produirait la suppression entière du Théâtre ; et je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves et d’un génie supérieur ont écrit sur cette matière : mais, comme il ne m’appartient pas de prendre le même ton, et que d’ailleurs les Spectacles sont permis et soutenus par l’autorité publique, qui sans doute les permet et les soutient par des raisons que je dois respecter, il serait indécent et inutile de les combattre dans l’idée de les détruire : j’ai donc tourné mes vues d’un autre côté ; j’ai cru que du moins il était de mon devoir de produire mes réflexions, et le plan de réformation que j’ai conçu pour mettre le Théâtre sur un autre pied, et pour le rendre, s’il est possible, tel que les bonnes mœurs et les égards de la société me paraissent l’exiger : c’est ce que je ne pouvais entreprendre dans le temps que j’étais Comédien, pour les raisons que l’on trouvera dans le corps de mon Ouvrage.
Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer. […] Quels sont les plaisirs qui sont permis à un Chrétien. […] Les spectacles peuvent-ils être comptés parmi les plaisirs permis ? […] Si la profession des Comédiens est indigne des Chrétiens, et que ceux qui l'exercent, soient obligés de la quitter, comme les Conciles l'ordonnent, il n'est pas permis par conséquent aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession si contraire au Christianisme. […] Cette tolérance n'empêche pas qu'on ne doive dire que les maux que le monde permet, ne laissent pas d'être condamnés par l'Evangile.
Telles sont les pernicieuses maximes du monde, qu’une Dame craint, qu’elle ne passe pour une imbecille, une sotte devote, si elle doute, qu’il ne lui soit permis de faire, ce que l’exemple des autres paroît autoriser. […] Vous ne vous y êtes pas fiée, Madame : mais vous me demandez quels sont mes sentimens sur la Comedie, que représentent à present les Comediens, & si je crois qu’il vous est permis de la frequenter. […] Si j’entreprens de vous en dissuader la frequentation, vous ne me sçauriez voir de bon œil, & ma morale ne flattera pas vos oreilles, puisqu’elle devra tendre à ne vous pas permettre, ce qui est si agréable à l’ouïe : & peut être l’esprit & le cœur s’y revolteront, puisque je serai obligé de les piquer en ce qu’ils aiment, & le Sage m’apprend, Ecclesiastici 22. […] Hé, Madame, si vous aviez le malheur qu’un de vos chers enfans par des saillies indignes de sa naissance vous fût un objet d’opprobre, permettriez-vous, que vos autres enfans approuvassent ses manieres, & qu’ils agissent de concert avec lui pour vous marquer d’infamie ? […] Docteur de l’Eglise, Non potestis , il ne vous est pas permis.
La loi ne sçauroit défendre à un citoyen ce qu’elle permet à un autre. […] Tout ce qui n’est pas défendu, par la loi, est permis par la loi. […] Mais, pourra-t-on permettre à un spectacle de s’établir à côté d’un autre ? […] On leur permit ensuite, mais avec beaucoup de difficulté, quelques petites pieces. […] Comment détermineroient-ils la distance à laquelle il seroit permis de les approcher.
Collier, s’il Nous plaisait lui accorder nos Lettres de Privilège sur ce nécessaires ; Nous lui avons permis et permettons par ces présentes de faire imprimer ledit Ouvrage, en telle forme, marge, caractère, conjointement ou séparément, et autant de fois que bon lui semblera, et de le faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le temps de quatre années consécutives, à compter du jour de la date dédites Présentes. […] Il est ordonné par l’Edit de Sa Majesté de 1686. et Arrêts de son Conseil, que les Livres dont l’impression se permet par chacun des Privilèges, ne seront vendus que par un Libraire ou Imprimeur.
Alors il devient permis de publier ses pensées, sous toutes les formes possibles. […] Il doit donc être permis de représenter ce qu’il est permis d’imprimer. […] J’ai du moins saisi la seule gloire où il m’étoit permis d’aspirer ; celle d’ouvrir la route & de composer le premier une Tragédie vraîment nationale. […] Dans un pays libre, tout ce qui n’est pas expressément défendu par les loix, est permis de droit. […] Mais la liberté individuelle n’existe pas dans un pays où il n’est pas permis de publier ses pensées ; mais il n’est pas permis de publier ses pensées dans un pays où le Théâtre ne participe point à la liberté de la Presse.
C. de mettre au rang des divertissemens permis, des plaisirs qui ont été réprouvés par des payens mêmes ! […] & sont-ce des Chrétiens qui veulent qu’on mette au nombre des plaisirs permis un amusement que ce Philosophe leur démontre être si criminel ? […] Leur piété une fois éclairée leur permettra-t-elle d’hésiter dans le choix entre le Théâtre & l’Evangile ?
Car comme nous avons dit auparavant, suivant le sentiment de plusieurs Docteurs anciens très considérables par leur sainteté, et par leur doctrine, les danses ne sont point permises que pour des sujets raisonnables, et importants, qui regardent le bien de la société civile, aux jours mêmes qui ne sont pas particulièrement dédiés à la piété et au culte de Dieu. Et ainsi lorsqu’il y a quelque sujet de réjouissance publique, la considération que l’on doit avoir pour l’ordre de l’Eglise et l’obligation qu’ont ses enfants de s’appliquer aux choses de Dieu, ne permet point qu’on puisse légitimement faire choix de ces jours saints pour des divertissements humains et profanes. […] Ce même Auteur suivant la disposition dans laquelle il était d’élargir la voie du salut, contre la parole expresse de l’Evangile, excepte encore le cas de la coutume ; permettant la danse aux jours de quelques fêtes particulières, lorsque l’usage en est déjà établi : Mais ceux qui seront véritablement entrés dans les sentiments de l’Eglise, et qui seront animés de l’Esprit qui l’a conduite dans l’institution de ces solennités, souffriront encore moins cette exception, que les autres ; Car ils seront persuadés que les témoignages de la joie Chrétienne, qui est une joie toute spirituelle, et toute en Dieu, ne sauraient s’accorder avec ces danses mondaines. […] Et pourquoi ne serait-il pas permis aux personnes mêmes consacrées à Dieu, de danser, et à celles qui ne le sont pas de prendre ce divertissement dans un lieu saint, et de le faire autant de temps qu’il leur plaira ?
Il a permis les histoires, et a pris quelquefois plaisir à les voir représenter avec le respect dû aux choses saintes, mais non pas devant d’autres que lui ; aussi on ne l’a jamais fait céans. […] 286.), croit qu’il est permis aux Religieux de représenter des pièces de théâtre, prises de la vie des Saints ou de quelque sujet de morale, sans autres acteurs et spectateurs que les Religieux. […] Les premiers prétendaient qu’il n’était pas permis aux autres de faire des dialogues ; et ceux-ci, pour éluder la prétention, ne faisaient, disaient-ils, que des monologues. […] A plus forte raison, dit-il, n’est-il pas permis à ces personnes respectables d’en représenter par eux-mêmes. […] Après avoir déclaré dans sa Philotée que le bal, les spectacles, les assemblées mondaines, sont comme les champignons, dont les meilleurs ne valent rien, il semble permettre d’y aller quand on y est forcé.
Nous ne lisons quasi aucun des Anciens, qui ait parlé de cette matière, qui ne reprenne beaucoup tels jeux : lesquels je suis aussi certain que les magistrats Chrétiens n’approuvent aucunement, ains étant chargés du pesant faix d’une si grande police, les permettent seulement, comme nous avons vu les prêches des hérétiques et bordeauxv publics être permis, en intention d’éviter plus grands maux : mais toutefois s’il fallait permettre le mal, il me semble du tout intolérable que ce soit sous le titre de la Passion, comme il ne serait loisible et ne devrait être permis aux femmes débauchées, se titrer de la confrérie de la très sacrée et très pure vierge Marie mère de Dieu. De quoi qui me demanderait mon avis, en conscience je dirais sous correction de meilleur avis, qu’il me semble avec monsieur Gerson, que ceux qui ne s’opposent à tels scandales, et blasphèmes de la religion Chrétienne pèchent : Et me semble que l’Evêque est tenu d’ôter la confrérie, plutôt que permettre telles choses si contraires marcher ensemble : comme aussi il n’est raisonnable de faire dire Messes d’un si vilain gain, ne de recevoir telles gens à l’offrande, ni à la sainte Communion.
Si la crainte de faire naître dans le cœur de vos enfants des passions qui leur seraient funestes, vous oblige de les éloigner de ces assemblées dont nous venons de parler ; cette même crainte vous engage indispensablement à ne jamais permettre qu’ils fréquentent les comédies. […] Dans les passages de l’Ecriture sainte, qui nous défendent les moindres impuretés, et les moindres paroles déshonnêtes ou frivoles. « Car pourquoi dit ce grand homme, serait-il permis à un Chrétien de voir représenter sur un théâtre des choses auxquelles il ne lui est pas seulement permis de penser, et d’entendre parler de ce qui ne doit pas même être nommé devant lui Ch. […] » Enfin Tertullien montre que les spectacles ne peuvent être permis aux Chrétiens Chap. […] Et leurs yeux et leurs oreilles doivent-elles être moins chastes que leurs langues, auxquelles il n’est pas permis de proférer aucune parole vaine et qui ne convienne point, comme dit S. […] » De sorte que plus vos enfants témoigneront d’ardeur pour les comédies, moins leur devez-vous permettre d’y aller ; parce que cet empressement même est une marque de l’inclination qu’ils ont au luxe, à la pompe, à la sensualité, à la délicatesse, à l’oisiveté, à la mollesse, aux artifices et aux déguisements, qui éclatent sur les théâtres, et que vous devez vous efforcer de bannir de leur cœur.
l'homicide en est-il plus permis ? […] Si ces lieux sont si empestés, dites-vous, il n'est donc pas permis d'y aller, même hors le temps du spectacle. […] Il n'est pas plus permis d'adorer les éléments et les saisons que les autres Dieux. […] » Si l'on doit avoir en horreur tout genre d'impureté, sera-t-il permis d'entendre de mauvais discours qu'il n'est pas permis de tenir, et de voir des actions qu'il n'est pas permis de faire ? […] Demandons aux Païens s'il est permis aux Chrétiens de se trouver aux spectacles.
Il est permis de chercher le bien, donc il est permis de chercher le beau (la beauté) ; donc il est permis, louable d’en user, comme si la beauté du corps qui excite la passion, étoit la même chose que le bien de l’ame qui la réprime & évite le danger. […] Le mensonge n’est jamais permis, sur-tout s’il est préjudiciable. […] Ces représailles sont-elles permises ? […] Le fard comme tout l’attirail de la toilette n’a été permis ni défendu par les loix, ce sont des puérilités dont elles ne se sont pas occupées. Inutilement l’auroit-on défendu, les femmes n’auroient point obéi, mais les Auteurs & les Poëtes ne permettent pas de douter que Rome ne le blâmât.
Quand les spectacles seraient permis d'ailleurs, il faudrait les exclure des jours de Fête, comme incompatibles avec le commandement de les sanctifier. […] Comment permettrait-elle les spectacles dans ce temps qu'elle appelle un temps favorable, et des jours de Salut, puisqu'elle en a banni les plaisirs permis en d'autres temps, et qu'elle a même retranché de ses offices toutes les démonstrations d'une sainte réjouissance, principalement pendant le carême qui est un temps consacré à la mémoire de la Passion de Jésus-Christ.
Tharaise, Patriarche de Constantinople, exécutait et faisait exécuter à son Clergé les canons des Conciles, et l’engageait à chercher dans le chant des psaumes un divertissement plus convenable à son état que des amusements pernicieux qui ne sont pas permis même aux laïques. […] 15.), soit à ceux qui sont le fruit d’un mariage permis dans l’Eglise Grecque, selon les canons rapportés par Balzamon, pag. 386. […] S’il est défendu au Clergé d’assister à ces folies, lui est-il permis de les traiter, les enseigner, les imprimer ? […] Cette décision pèche par deux endroits : elle suppose qu’en général la comédie peut être permise à certaines conditions qui ne s’y trouvent jamais, et qu’en particulier elle est alors permise même aux Religieux, si leur règle ne le défend pas expressément, comme si les canons de l’Eglise ne suffisaient pas, et comme s’il fallait attendre des défenses particulières pour une chose mauvaise d’elle-même, à laquelle les règles n’ont pas dû penser qu’il fût nécessaire de pourvoir, comme étant absolument contraire à l’esprit de l’état. Cet Auteur permet encore aux Religieux de se masquer dans leur couvent, et d’y représenter des pièces de théâtre pour se divertir.
Cette représentation du Jugement de Pâris, étoit suivie de l’exposition d’une femme condamnée à mort, & à une prostitution dont la pudeur ne permet pas de nommer le genre. […] C’est la raison pour laquelle les sujets tirés des Ecritures Saintes, auroient dû n’y jamais paroître ; & c’est dans ce sentiment, sans doute, que, de nos jours, les Magistrats n’ont point permis le Moyse de M. l’Abbé Nadal, ni d’autres Tragédies modernes. […] Un Livre peut être bon ou mauvais ; c’est l’affaire des Censeurs de n’en point permettre de mauvais. […] D’ailleurs, le trop grand usage des plaisirs permis est répréhensible, & peut toujours être l’objet de l’attention des Théologiens ; mais, pour le général des hommes, un honnête délassement d’esprit a toujours été reconnu absolument nécessaire. […] Du côté de la Conscience, à maintenir, avec force, les Réglemens déjà établis, lesquels consistent : A ne point permettre de Piéces tirées des Ecritures Saintes, ainsi que plusieurs Magistrats s’en sont déjà déclarés.