« Si c’est zèle d’amant ou fureur de Chrétien. » Et quoique le Saint déclare lui-même ensuite qu’il n’a agi dans cette occasion que par un motif de générosité chrétienne, cela paraît mêlé de tant de paroles tendres et passionnées, et de tant de circonstances qui tendent à détourner l’esprit de cet égard, et à le porter vers l’amour profane, que tout ce qui reste dans l’esprit des spectateurs est une haute idée pour la forte passion que cet Amant a eue pour la personne qu’il aimait.
Et quand Varron dans le jugement qu’il fait des Poëtes, attribüe la Grandeur à Pacuue, & la Mediocrité à Terence, il n’a point dessein de preferer l’vn à l’autre, ny d’estimer dauantage le Grand que le Mediocre : Il veut seulement, Monsievr, par ces deux exemples representer l’idée & la forme des deux genres differens, à sçauoir de la Poësie Tragique, & de la Comique.
Longin, dans son Traité du Sublime, exhorte les Ecrivains, qui tendent au grand, à se mettre au-dessus des idées de leur siecle, & à se représenter le jugement que la postérité la plus éloignée portera de leurs Ecrits.
Thomas, & que si l’un est sanctifié & l’autre réprouvé, pour avoir présenté les mêmes idées, c’est que l’Eglise romaine a toujours deux poids & deux mesures, & que son intérêt dicte ses décisions.
Cet homme célèbre, dont le nom seul annonce la haute idée qu’en a route l’Eglise, l’un des plus éloquens Orateurs, des plus saints Evêques, des plus illustres Pères qu’elle ait jamais eu, a été l’un des plus déclarés ennemis du théatre, & peut être en fut-il la victime.
La seconde, que Statilius Taurus a esté l’Autheur du premier Amphitheatre de pierre qui ait esté fait à Rome, & qui a duré seul de cette matiere, jusques à celuy de Tite : Car tout ce que les divers Empereurs ont medité de faire, n’ont esté que des idées & de foibles desseins, qui n’ont pas passé plus avant que le projet, ou qui ont avorté dés le commencement.
Car il est bien difficile après cela d’effacer de son esprit l’idée que le diable en imprime dans le cœur.
Donnons d’abord une idée des spectacles et de ceux qui les représentaient. Pour n’être pas obligé d’expliquer souvent les termes dont on se sert dans ce traité, il est nécessaire de donner d’abord une idée des spectacles et des divers noms qu’on a donné à ceux qui en étaient les Acteurs. […] de ces deux Tragiques au premier tome des Poètes ; et le Père Rapin a dit avec raison, « que le Théâtre serait bien plus innocent, s’il était réglé selon l’idée de l’ancienne Tragédie, parce que la nouvelle est devenue trop efféminée, par la mollesse des derniers siècles, et que le Prince de Conti, qui a fait éclater son zèle contre la Tragédie moderne par le traité qu’il en a fait, aurait peut-être souffert l’ancienne, qui n’est pas si dangereuse. […] Mais pour avoir une idée de la différence des pièces Comiques d’alors, d’avec celles d’à présent, faisons-en succinctement l’Histoire jusqu’à nos jours. […] Voici l’idée qu’il leur en donne. « Rien n’étant plus contraire, dit-il, p. 336.
Les Gouverneurs & les Précepteurs des Princes ont eu communément les mêmes idées sur les spectacles, quoiqu’ils ayent tous été obligés, selon l’usage de la Cour, d’y laisser aller & même d’y mener leurs élèves. […] Cette idée dictée par l’enthousiasme d’un amateur, cette comparaison de deux hommes grands, chacun dans son genre, sont absolument fausses, soit en comparant esprit à esprit, objet à objet, travail à travail ; il s’en faut bien qu’il faille autant de pénétration, d’étendue, de précision, de justesse, de force pour faire parler les Héros de Corneille, que pour embrasser le système du monde.
C’est de ce portrait, MONSEIGNEVR, dont mon idée a esté incessamment remplie depuis l’honneur que VOSTRE EXCELLENCE, me fit de me soufrir dans son entretien. […] Le Theâtre François dont j’ay entrepris d’écrire l’histoire dans ma solitude, n’est pas bien connu de la pluspart de ceux qui se declarent ses ennemis, & ils s’en font de fausses idées, parce qu’ils les appuyent sur de faux ráports. […] Toute nôtre jeune Noblesse n’entend pas le Latin, & ne va pas au College ; il est juste qu’elle ayt aussi sa part du plaisir & du profit de la Comedie dans la langue qu’elle entend ; & puisque dans nos Poëmes Heroïques (car c’est de ceux là dont il s’agit à present) on void éclater les plus beaux traits de l’Histoire, qu’on y void combatre la gloire & l’amour, & la gloire comme la Maîtresse l’emporter toûjours sur les passions les plus violentes ; qu’on y void enfin le crime puni, la vertu recompensée, & les grandes actions en leur plus beau iour ; qui n’auoûra qu’on ne peut enuoyer nos jeunes Gentis-hommes nez pour la guerre à vne meilleure Ecole que celle-là, & qu’en voyant ces beaux exemples de valeur & de zele pour son Prince, comme en vn Eucherius fils de Stilicon ; ces genereux sentimens d’amour & de fidelité incorruptible pour sa Patrie, comme en vn Sceuole, ces hautes idées ne s’impriment bien fortement dans leurs ames, & qu’ils ne conçoiuent des desirs ardens d’aquerir de méme de la gloire au seruice du Roy, & de se porter pour luy aux plus grandes actions. […] I’en ay connu plusieurs de ceux qui aiment passionnement la Comedie, qui souhaiteroient que l’ombre méme de l’amour criminel fust bannie des representations, qu’il n’en parust aucune demarche, & qui disent que l’idée d’vne chose qui n’est pas plaisante dans le Monde, ne sçauroit l’estre au Theâtre. […] I’entens par la Comedie, celle qui est purgée de tous sales equiuoques & de mechantes idées ; & par les Comediens j’entens ceux qui viuent moralement bien, & qui parmy les deuots, (à la Comedie pres, dont ils se declarent enuemis) passeroient pour fort honnestes gens dans le monde.
Avant de la constater, je dois vous donner une idée de cette espece de censure, pour la tirer du cahos où votre Avocat l’a noyée dans son Mémoire ; il confond tout, faute de Théologie.
Page 25 Efforts des prêtres des fausses religions, pour fatiguer l’esprit humain et pour égarer la raison par les idées théologiques les plus incohérentes, et par les mystères les plus absurdes.
L’idée semble être qu’il ne suffit pas faire une bonne œuvre si la raison pour laquelle on agit est vicieuse.
Il y a bien de l’apparence que le principe de cette confusion indécente des Sénateurs avec le peuple, c’est l’idée où l’on fut longtemps à Rome et où l’on est toujours parmi nous, que le théâtre n’est point fait pour eux, que si par hasard quelqu’un s’oublie jusqu’à y venir une ou deux fois, ce ne peut être qu’en cachette et sans conséquence.
.), parlant du Roi de Babylone : « Il ne garda pas longtemps, dit-il, la réputation d’un bon Prince ; il donna des fêtes plus longues que la loi ne le permettait, il représenta des comédies qui faisaient pleurer, et des tragédies qui faisaient rire ; ce qui était passé de mode à Babylone. » Comment ce même homme qui dans le siècle de Louis XIV fait un mérite à ce Prince d’avoir favorisé le théâtre, d’y avoir lui-même paru, et ajoute que ce serait une idée d’Attila, Roi des Huns, de vouloir le supprimer, comment a-t-il pu faire un crime au Roi de Babylone d’avoir fait représenter des comédies ?
Franchement cette idée basse que l’Auteur a des Pères montre bien qu’il ne les a point lus dans leur source, et qu’il a été de bonne foi lorsque voulant nous citer quelques mots de S.
Elle fait les plaintes les plus ameres du gouvernement, lance les traits les plus vifs contre le Ministre, & en donne les idées les plus noires. […] L’historien a une idée plaisante.
Ce berceau, ce séjour plein d’attraits, se trouvent gratifiés d’une fenêtre, que l’idée que nous nous formons des choses ne leur accorda jamais, & qui convient à peine à la cage.
César fit construire le premier sur l’idée qu’avoient donnée les deux Théâtres mouvans de Curion, dont j’ai parlé.