Dryden suit rarement les règles de l’équité dans ses Comédies ! […] » Quelques lignes auparavant ce sont des grossièretés encore plus crûes et semées de quelques sales bassesses : assaisonnement ordinaire de la Comédie. […] Pour Térence, il ne produit point de Prêtres sur le Théâtre ; il ne fait pas même mention d’eux dans ses Comédies. […] Représenter l’Eglise dans une Comédie, c’est le moyen de tourner en Comédie cette Eglise même, de convertir en Roman le Christianisme, et de persuader au vulgaire ignorant que les objets les plus sérieux ne sont que des plaisanteries et des visions. […] Aussi ces Comédies sont-elles les productions d’une Muse expirante que M.
Celle de la Comédie est plus vive, plus naturelle. […] Dans la Comédie ou dans la Tragédie, les événemens aboutissent tous, pour ainsi dire, au premier Acteur ; comme on voit les rayons du soleil se rassembler au centre d’un miroir concave. […] Il serait plutôt permis de tripler l’action dans une Comédie, que de la rendre un peu confuse dans un Poème du nouveau genre. […] Du dénouement de la Comédie & de la Tragédie. […] Le Tartuffe accablé de se voir, démasqué, n’est nullement alors un personnage de Comédie ; je voudrais qu’il se promit d’être plus heureux une autre-fois, ou que sa punition fut telle qu’il put en rire.
Corneille, & les excellentes Comédies de Molière. […] Il aida Molière à triompher de ses ennemis, & cette admirable Comédie fut représentée. […] C’est-à-peu-près celle que les dévots faisoient autre fois contre la Comédie de Tartuffe. […] C’est un non-sens perpétuel, aussi bien que leurs Comédies, dont rien n’égale la licence, grace à la censure des Chanceliers, qui ne craignent que la raison. […] En effet, la représentation d’une Tragédie, d’une Comédie, est une manière de publier ses pensées.
Bien plus, il donne au Théâtre François le titre d’académique, jugeant la Comédie Françoise digne d’être érigée en Académie Royale. […] Les Tragédies sont sanglantes & remplies d’impiété, les Comédies sont lascives, elles inspirent tantôt la prodigalité, tantôt l’amour des richesses ; vous y rencontrez l’aiguillon des passions & la théorie de tous les crimes. […] Ces autorités ne vous persuaderont pas, Mademoiselle, vous les prendrez pour des déclamations vagues, qui ne portent point sur les représentations de la Comédie Françoise : ainsi je dois leur donner pour appui un principe que vous ne puissiez contester.
Il semble que les Enfans soient tous nés Comédiens, tant on trouve de facilité à leur enseigner le Mimisme : en effet, cet âge est celui des Jeux & des Ris ; tout est prestige, tout est illusion dans cet âge charmant ; & tout ce qui est imitation & faux-semblanta des attraits pour lui : la Comédie, qui n’est qu’une image des mœurs par son intrigue, est aussi la peinture des actions par ses Imitemens, comme elle est celle des manières par ses Modelemens ; cet Exercice doit être par-là doublement utile à la Jeunesse, qu’il prépare à remplir réellement dans la Société, ce qu’elle a feint sur la Scène. […] Ainsi l’on créerait un genre nouveau, utile à l’humanité commençante, de la même manière que la Grande Comédie l’est aux personnes faites. […] Il ne remplacera ni les Comédies, ni l’Opéra, ni la Tragédie, précisément parce qu’il tiendra de tous ces genres. 6.
Et puisque la vertu cherche le jour, et désire d’être vue ; serions-nous méprisables d’étaler notre marchandise devant ceux qui n’en sauraient tirer que tout honneur et profit, et nous la louange de les servir, et nous évertuer de rappeler l’antiquité, imitant les plus capables d’entre les Grecs et les Romains ; comme un Euripide, un Néviusd, et dix mille autres qui charmaient les oreilles des spectateurs, par la naïve représentation de leurs comédies, trop plus agréables que les grands jeux Olympiques et Romains, où les plus ignorants pouvaient mériter le prix d’une insigne victoire. Ce Comédien Romain était si naïf en ses personnages, et si violent en ses actions, qui semblaient requérir quelque affection, qu’il tua d’un coup de Sceptre un importun sur le Théâtre, rendant la comédie tragique, ou la tragédie plus funeste.
L’absurde et l’obscène sont à la farce ce que le ridicule est à la comédie. […] [NDE] Comédie de Jean-Baptiste Gresset.
Et, quoi qu’on nous cite cette Actrice qui reparut sur la Scène dans une grande vieillesse, je n’assurerais pas que ce fut une Actrice de la Tragédie, ou de la Comédie Latine ; et je serais plus porté à croire que c’était une Actrice des Pantomimes, ou des Farces Atellanes. […] Je conviens, sans peine, qu’il y a eu des temps où les mœurs étaient moins respectées sur le Théâtre qu’elles ne le sont à présent dans nos Comédies ; mais il n’est pas moins vrai, pour cela, que dans le Théâtre, tel qu’il est actuellement, il reste encore bien de la corruption.
Epître du premier livre écrivant à Eucratius, montre assez en quelle horreur et détestation les Chrétiens avaient anciennement les Bateleurs et joueurs de farces, Comédies et Tragédies, et autres choses semblables, jusqu’à priver de la sainte Communion ceux qui s’adonnaient à cet art : Il déclare le semblable en cette Epître, que le Chrétien doit fuir tous Spectacles et Jeux publics, de quelque sorte que ce soit : où de premier coup il s’attache à ceux qui abusaient des témoignages de la S. écriture pour approuver telles folies : puis discourant par toutes les espèces des Spectacles, en fait le diable auteur, et l’Idolatrie mère : rappelant les Chrétiens à contempler plutôt les œuvres de Dieu, et les saintes écritures, comme les vrais spectacles des vrais enfants de Dieu. […] Les autres jeux ont été institués pour amassert le peuple, lorsque la famine avoit saisi la ville, comme Comédies, et Tragédies, et ces jeux furent puis après dédiés à Cérès et Bacchus, et aux autres Idoles et morts. […] Des comédies, et Tragédies.Que dirai-je du soin et fâcherie inutile des personnes, que l’on introduit ès Comédies ? […] Des comédies, et Tragédies.
C’est de mettre notre histoire de France en comédie. […] La comédie Françoise le couronna à sa maniere, elle fit graver son portrait, le sit vendre dans les loges & les coulisses, & donna la comédie gratis au peuple en son honneur, comme le grand Thomas arrachoit les dents gratis à la convalescence du Roi. […] Autre singularité théatrale, l’Heureuse Pêche, comédie pour les ombres. […] M. de la Flotte rapporte qu’il a vu deux sortes de comédies fort différentes, une en Portugal, l’autre à la Chine. A Rio-Janeiro, dit-il, j’assistai à une comédie bourgeoise où plusieurs Moines donnoient la main à de fort jolies pénitentes.
Je vois où vous voulez venir, vous allez faire le Prédicateur, et nous répéter ici tout ce qu’on a dit contre les Comédies. […] Il ne vous reste plus qu’à dire que c’est un péché d’aller à la Comédie. […] Mais pour en revenir à ce que vous disiez, que c’est un péché d’aller à la Comédie, je n’ai rien à vous dire là-dessus. […] Je le crois ainsi, si vous considérez la Comédie en soi, et non pas dans les circonstances qui la peuvent rendre dangereuse, quand elle sert d’occasion de péché ; car non seulement la Comédie, mais toute autre assemblée est dangereuse en ce sens-làl : je dis donc qu’à ne considérer la Comédie que comme un Spectacle, c’est l’amour seul qui la rend mauvaise. […] [NDE] Prince de Conti, Traité de la Comédie et des Spectacles, Paris, L.
Mais si le cœur humain est si susceptible, si, jusque dans les Couvens, jusqu’aux pieds des Autels, il sent & se développe à lui-même un penchant vicieux, que sera-ce de cette jeune personne à la comédie, au milieu des décorations & des Actrices, écoutant, méditant, goûtant les développemens des pieces de M. de S. […] Est-il bien difficile dans les comédies les moins licencieuses, que des Acteurs & des Actrices, qui sont le libertinage même, ajoutent de leur chef des obscénités ? […] Il en donne une excuse plaisante, il dit qu’ayant vu dans le magasin de la comédie Italienne des décorations qui lui parurent singulieres, on lui dit qu’elles avoient été faites pour une comédie qui n’avoit pas été jouée ; il imagina d’en faire une sur ces décorations, comme M. […] C’est beaucoup moins de temps que le grand Moliere, pressé par l’ordre du Roi, n’en mit à la comédie qui lui en coûta quinze. […] idée qu’il a répétée dans la comédie des Hommes.
Cyprien, que la comédie est une école d’impureté, et le lieu où l’on prostitue la pudeur. Salvien Evêque de Marseille dit, que de son temps on faisait faire au Baptême une particulière renonciation d’aller à la comédie. […] Augustin : la raison qu’il en apporte, c’est, que ceux qui vont à la comédie, contribuent et participent au péché de ceux qui la jouent. […] Mais pourquoi blâmer la comédie ? […] Et quoique toute la France ait l’obligation à feu Monsieur le Cardinal de Richelieu, d’avoir épuré et purifié le théâtre de la comédie, et d’avoir réformé jusqu’aux habits, et aux gestes de cette courtisane effrontée.
Allez, Monsieur, à la Comédie la première fois qu’on jouera cette pièce : ne vous occupez nullement du spectacle, donnez toute votre attention aux Spectateurs, et vous jugerez par les épithètes dont ils honorent Atrée presqu’à chaque vers qu’il prononce, de l’effet que produit en eux son caractère. […] Avant de m’être procuré l’honneur de connaître M. de Voltaire, la mode de fronder tous ses ouvrages, établie dans tous les cafés de Paris, la commodité d’y recueillir des épigrammes pour en enrichir le texte d’une critique, la rage enfin d’être Auteur et de me faire imprimer, me firent faire une lettre très plate, très ridicule et très sifflable contre la Comédie de Nanine cd. […] Tel qui leur accorde sa bienveillance en sortant de la Comédie, ne mérite assurément celle de personne dans la société. […] Je n’aurai pas plus de peine, je crois, à démontrer que la Comédie a les mêmes avantages : c’est ce que je vais m’efforcer de faire dans le Chapitre suivant. […] [NDE] Aristote, Poétique, Chapitre II, 1448a 17-19 : « [C’est la même différence qui permet à la tragédie de se distinguer de la comédie :] l’une entend en effet imiter des hommes pires, l’autre meilleurs que les contemporains. » [trad.M.
Les Indiens, les Chinois, les Japonais, qui depuis bien des siècles ont des comédies, n’ont jamais vilipendé la religion jusqu’à mettre leurs Dieux, leurs Bonzes, leurs Mandarins sur la scène. […] 307.), appelle pieux et savant Jésuite, Mariana, qui a écrit aussi contre la comédie, croit que c’est un moindre mal de laisser représenter aux Comédiens des pièces profanes et galantes, que des pièces tirées des livres saints. […] Caffaro en faveur de la comédie et sa solennelle rétractation étaient l’entretien de tout Paris et la matière de beaucoup d’ouvrages. […] Sur plus de trente pièces qu’il a composées pour l’opéra, l’opéra comique ou la comédie, il s’est avisé d’en faire une sur un sujet pieux. […] La comédie, qui ne cherche qu’à s’amuser de dévotion, comme de tout le reste, est demeurée en possession de ce chef-d’œuvre, non par piété, ce qui lui est fort indifférent, mais parce que le public, qui l’admire avec raison, y apporte de l’argent.
Il n’y a pas deux avis là-dessus ; les Casuistes même relâchés qui pourraient souffrir qu’on aille à la comédie, n’ont jamais toléré le métier de Comédien. […] Dans les premiers siècles, comme remarque Salvien, la rigueur et la précaution allaient jusqu’à faire promettre solennellement à tous les Catéchumènes, avant que de les baptiser, qu’ils n’iraient jamais à la comédie. […] Son crédit procura l’entrée à la comédie à son jeune amant, unique ressource dans son extrême misère, dit M. […] La comédie ne finit point là. […] La chose en elle-même est assez indifférente : les Imprimeurs font afficher tous les jours à la porte de la Comédie, aussi bien qu’aux portes de l’Archevêché, un mandement d’Evêque et une annonce d’une pièce de théâtre.
D’où vient, Madame, que vous me faites l’honneur de vous adresser à moi, pour vous gendarmer contre la Comédie ? […] Pour moi, qui ne crois pas qu’un certain nombre de mots et une rime au bout, soient des Vers, je ne crois pas aussi que tous ceux qui parlent à la Comédie soient Comédiens : Pour bien faire des Vers il faut les savoir tourner comme fait Racine ; et pour être ce qu’on appelle des Comédiens, l’être comme Baron et Raisin. En un mot, Madame, pour avoir un plaisir parfait à la Comédie, il y faut de bonnes Pièces, et qu’elles soient bien représentées : et c’est ce que vous n’y trouvez plus.
Je n’ai pas entièrement suivi ce que dit Pamélius dans l’argument de ce livre ; parce qu’il n’est pas vraisemblable que les gentils proposassent jamais à un chrétien la comédie, ou les autres spectacles ; comme un moyen propre pour s’instruire à braver la mort. […] Les jeux Mégaliens où l’on représentait des comédies, comme il paraît dans Térence, étaient consacrés à Cybèle, que les poètes nomment la grand-mère des dieux, et en grec Μεγάλη. […] Dans ces derniers, on représentait des comédies de la dernière indécence, comme je le dirai plus bas.
Ce sont des tragédies & des comédies muettes. […] Le dernier rayon de la gloire de Mignard, c’est d’avoir été grand ami de Scarron, ce bouffon célebre, auteur de plusieurs mauvaises comédies, qui amusa le monde sur son grabat, comme Scaramouche sur ses tréteaux. […] Les salles de l’Opéra & de la Comédie Françoise à Paris ne sont gueres moins magnifiques. […] L’histoire du Théatre fourniroit à la Comédie autant de matiere, & une matiere aussi intéressante que l’histoire grecque & romaine en fournissent à la Tragédie, & la mythologie à l’Opéra. […] La composition de ses comédies, la direction de son Théatre ne lui en laissoit pas le temps.