C’est sur le public encore que sont réparties ces exemptions ; car les Comédiens ne veulent rien perdre, on a beau leur payer le théâtre, les décorations, les habits, les machines, et leur donner des pensions, le public n’en est pas moins rançonné à la porte. […] ) : « Il n’y a point d’art si mécanique ni de si vile condition (même de Comédien), où les avantages ne soient plus sûrs, plus prompts et plus solides, que dans les sciences et les belles lettres. […] La Reine le lui rendit par un autre où les plus belles de la Cour firent le même office, la gorge découverte. » Le Journal d’Henri III ajoute que pour le repas du Roi il fut levé soixante mille livres de soie verte, que celui de la Reine revenait à cent mille livres, qu’on leva par forme d’emprunt. […] Avec ses amis et ses égaux on peut être simple et modeste ; on est ici trop mêlé avec le beau monde, pour se renfermer dans la médiocrité de sa fortune et de son état ; on rougirait de la différence, on n’épargne rien pour lutter avec eux, on goûte aisément ce qui flatte, et on se livre au luxe et à la vanité. […] Une belle nuit de la Prévôt coûta deux cents louis à son amant. » Il fait ensuite le parallèle des Actrices et des Courtisanes, et les Actrices l’emportent.
[D] Opéra : Spectacle Dramatique & lyrique, où l’on s’efforce de réunir tous les charmes des beaux Arts, dans la Représentation d’une Action passionnée, pour exciter, à l’aide des sensations agréables, l’intérêt & l’illusion. […] A quoi bon Tant de raison Dans le bel âge ?
En 1670 il vit jouer la belle pièce de Britannicus ; il fut frappé du portrait que fait Racine des folies de Néron, parmi lesquelles son amour excessif pour les spectacles lui donnait le plus grand ridicule. […] quels grands exploits, quels beaux talents l’ont illustré ? […] Il étalait ses grâces, déployait sa belle voix, se chargeait des plus indécentes parures, et après avoir fait son apprentissage, il revint à Rome pour y recevoir les plus brillantes couronnes dramatiques. […] La belle autorité en effet pour leur en imposer, et les réformer ! […] Le ridicule des Comédiens fournit un trop beau champ à la satire, pour avoir été négligé.
L’art de cet assaisonnement est le bel art des Cuisiniers & des Parfumeurs ; mais il ajoutoit que la combinaison harmonique de ces degrés & de ces nuances étoit fort difficile à saisir pour les accorder. […] L’habile Auteur qui a fait ces belles découvertes sur les saveurs n’a pas été moins heureux pour les odeurs, il a trouvé leur proportion & leur analogie ; il a composé l’échelle ou la gamme odorante, l’odeur de rose répond à l’ut, le jasmin au mi, la tubereuse au sol, & leur accord forme une harmonie délicieuse. […] Attaqué & vaincu de nouveau, il fut obligé de prendre la fuite, il fut poursuivi ; il eut beau se déguiser & se cacher, les odeurs le trahirent, il fut découvert à la trace comme le gibier dont le chien de chasse suit la piste ; il fut pris & mis à mort. […] Le beau Consul, un petit maître ! […] Le beau Ministre, dit l’Église, le beau Pasteur !
Dans une des Scènes suivantes, Pigmalion surprend sa Belle qui baise la main du jeune Elève ? […] J’eus part à ce friand morceau ; Et c’est de moi que cette belle Reçut le prémier coup de ciseau. […] d’aller trouver la belle, De lui compter de bout-en-bout L’amitié que je sens pour elle ; Et de lui demander si je suis de son goût. […] Mazet embrasse toutes les femmes, éxcepté Thérèse ; Nuto lui dit là-dessus ; Thérèse est dans l’attente… Allons, en beau chemin ne faut pas s’arrêter. […] Voici une belle Pointe ; on comprendra sans peine qu’un pauvre mari se plaint.
S’il leur faut des louanges dignes de leurs mérites, imitez ce Dieu dont vous avez la langue et l’esprit : faites-les vous-même, ainsi que d’une seule bague il ôte et envoie le sommeil, si des Grâces qui égalent celles qu’ils portent vous les devez figurer ; car c’est vous qui êtes peinte en ces beaux et rares vers, qui ont dépouillé le Parnasse de ses fleurs, et fait une Iris en terre pour recevoir l’image de votre Soleil, qui se tire lui-même ; parce qu’aucun peintre ne le peut représenter. Ainsi en ces vives couleurs vous faites briller l’éclat, le pourpre étincelant, et l’émail des vôtres, et entre mille belles fictions sentez un aise véritable de dire la vérité, qui citoyenne du ciel ne permet qu’aux Déesses la jouissance de sa conversation : Le souvenir du bonheur de la vôtre me tire ces paroles du cœur, Que je suis ravie en l’admiration des perfections, qui vous ont aussi dignement acquis mon esprit, que l’affection dont je vous veux honorer et servir, et ne me laisser non plus égaler en ce désir, que vous aux vertus qui vous élèvent au trône de la gloire, que je loue par mon silence, puisqu’il faut que le pauvre Aristée se taise lorsque le grand Apollon commence à chanter.
Que le Beau naturel est rare de nos jours. […] En éffet, de nos jours le Beau simple & le naturel ne se trouvent gueres au Théâtre. […] ………………………………………………………………………………………… Rien n’est beau que le Vrai, le Vrai seul est aimable, Il doit règner par-tout, & même dans la Fable2.
Il a beau se plaindre & réclamer ses droits, le jugement est sans appel. […] Belle tête , dit le Renard ! […] Dubois fort content ne croyoit pas payer trop cher cette belle réputation, & s’en applaudissoit. […] Le Diable n’a pas seulement un glaive au bal, mais autant de glaives que de personnes belles & bien ornées qui y sont. […] Dans la poësie lyrique un beau désordre est un effet de l’art .
On a beau dire que c’est son caractere, on ne doit, ni en public, ni en particulier, blesser les loix de la pudeur. […] Moliere n’étoit ni savant, ni noble : mais il étoit très-sensible aux galanteries & aux tracasseries de sa belle Princesse d’Elide. […] La vertu se flatteroit vainement d’allumer un si beau feu. […] Il y a dans ses romans des traits ingénieux, des portraits bien dessinés, des sentimens nobles : c’est le portrait de la Cour en beau. […] Ils avoient en effet une belle ame & beaucoup d’esprit.
C’est cependant ce que vous avez dit : cela ne m’empêche pas cependant de deviner votre intention : vous avez voulu dire que les femmes n’ont naturellement ni sens commun, ni esprit, ni génie, ni sagesse, ni beaux sentiments, que les hommes au contraire sont exclusivement pourvus de tout cela, et qu’il est absolument absurde d’aller entendre et admirer toutes ces belles qualités dans la bouche des femmes, puisqu’elles ne les ont pas, et que c’est dans le cœur des seuls hommes qu’elles ont fixé leur domicile. […] Le mari, qui voit sa femme universellement courtisée, s’applaudit de la belle cure qu’il a faite, il en reçoit les compliments avec beaucoup d’estime pour lui-même, et se regarde comme un homme envoyé du Ciel pour former les Dames, et les décrasser de la morale du couvent. […] Fous eux-mêmes, comment pourraient-ils inspirer le goût de la sagesse au beau sexe ? […] Poisson : jugez Monsieur si je devrais être l’avocat du beau sexe ; vous n’êtes, peut-être, pas plus beau Garçon que moi : ne serait-ce point là la cause de votre mauvaise humeur ? Le Renard dédaignait les beaux raisins qu’il ne pouvait atteindreet : si cela est, prenez de moi l’exemple de la bonne foi.
Ses belles qualités sont bien chimériques, si elles n’ont pas plus de réalité. […] « Déclarerai-je ce que je pense d’un beau salut, dit-il énergiquement (Chap. de quelques usages) ? […] Belle chimère d’un zèle peu éclairé ! […] Ils ont beau tâcher de s’y naturaliser, c’est l’accent, l’air, la couleur du pays, qu’on ne prend et qu’on ne perd jamais, qui les trahit malgré eux. […] Le beau saint que P.… !
Ainsi peignit-il demi-nuë la belle Marquise de Ganges, dont la fin fut si tragique. […] Un bel habit ne vaut-il pas une perruque ? […] Une salle de spectacle réunit dans le plus beau jour tous les arts. […] Est-ce-là un bel éloge du père du Théatre ? […] Belle vengeance !
Il eut beau dire qu’il n’en savoit aucun, on le mit en prison, on le fouetta jusqu’au sang, on le menace de la mort, s’il ne le découvre. […] A cela vient la belle pensée de S. […] Le beau, le saint Prédicateur qu’un Acteur, qu’une Actrice ! […] Ainsi au théatre la plus belle piece réussit ; après un certain nombre de représentations, il faut que des pieces, des décorations, des Actrices nouvelles viennent picoter le palais blasé du spectateur. […] Aussitôt vingt Dames des plus belles de son Serrail, parées en Actrices, recevoient les plats des mains des Officiers, les lui présentoient, & le servoient.
Si c’est ainsi qu’elle pense ; c’est une belle ame. […] Quel est au contraire celui qu’il n’a perverti, avec sa belle morale mise en action par la représentation ? […] Rien n’est beau que le vrai. Les chimeres ne peuvent jamais former une belle pensée. […] Quoi de plus beau que les vertus !
Ce n’est que depuis peu de tems qu’on dit avec Voltaire, le beau siecle que celui de Louis XIV ! […] Belle instruction pour la jeunesse ! […] On a beau dire, Moliere n’est point créateur, il n’est que copiste. […] Cette Princesse passoit sa vie à donner des fêtes, des divertissemens, des spectacles, dans sa belle maison de Sceaux. […] En perdant sa chaleur la lave se durcit, & devient un beau marbre.
Dans les beaux jours d’Athènes il y avoit cinq Magistrats établis pour juger de la bonté des Piéces de Théâtre, & si elles méritoient d’être représentées au Public. […] « Vous êtes admis à la Lecture, vous la faites en tremblant ; on vous juge, vous frémissez ; on recueille les voix, une seule fait pancher la balance, la Piéce est rejettée… Vous avez beau dire, ce sont ses propres paroles, que rien n’est plus ridicule que cette diversité de sentimens si opposés les uns aux autres. Vous avez beau faire voir combien il est absurde qu’un Ouvrage de génie, sur lequel les Gens de l’Art peuvent à peine prononcer après l’avoir examiné à tête reposée, soit condamné à l’oubli sur une simple Lecture faite en l’air dans une assemblée tumultueuse. Vous avez beau, &c. […] Voici donc ce qu’on lit dans son Discours préliminaire des deux Reines, Drame en quatre actes, en prose, belle édition avec gravures, 1769.
Mais c’était assez pour moi, qui ne voulais que prémunir mes Lecteurs contre le danger de n’attacher d’importance et de prix qu’aux choses de pur agrément, et de flétrir souvent d’une sorte de mépris ce qui vraiment est le plus utile à la société ; c’était, dis-je, assez pour moi d’examiner l’influence de cet art si beau, si puissant de la parole dans l’état civil, afin de montrer le grand intérêt que nous avons tous au succès comme au rétablissement de l’éloquence de la Chaire et du Barreau. […] Jetant ensuite un coup-d’œil rapide sur les malheurs déplorables dont l’Etat un jour serait la victime, si par la perte ou le trépas des Orateurs chrétiens, que la Providence a su nous conserver au milieu des tempêtes, la religion venait à perdre son plus beau lustre et son dernier appui, j’en ai conclu que rien ne nous importait d’avantage que de rétablir, dans tout leur éclat, ces maisons illustres, où le savoir et la vertu formèrent autrefois ces saints Docteurs, qui depuis ont rempli l’Univers du bruit de leurs heureux succès, et ont fait de la France le berceau comme le séjour ordinaire de la véritable éloquence. […] Alors, bénissant la main auguste et libérale qui, pour illustrer la Nation, veut désormais unir aux palmes de ses guerriers les trophées de ses orateurs, j’ai vu le Barreau français renaître dans toute sa gloire, et ramener les beaux jours de l’éloquence.
Et remarquez que Saint Paul nomme un tel discours de son plus beau nom : car il pouvait l’appeler βωμολοχία (bomolochia), qui est le mot propre que donnent les Grecs, et qu’Aristote a donné lui-même à la bouffonnerie, scurrilitas. Mais Saint Paul, après avoir pris la plaisanterie sous la plus belle apparence, et l’avoir nommée de son plus beau nom, la range parmi les vices : non qu’il soit peut-être entièrement défendu d’être quelquefois plaisant ; mais c’est qu’il est malhonnête de l’être toujours, et comme de profession.
Le fameux Patricius, Evêque de Gaiète, parle des spectacles en plusieurs endroits de ses beaux traités de politique (L. […] Le Roi craint que les plus beaux airs n’ennuyassent, dès que les paroles seraient pures. […] est-ce bien respecter la majesté royale de faire attacher un des plus beaux fleurons à la couronne de Louis XV par la main d’un Tabarin ? […] ce beau nom n’est-il donc qu’un nom de théâtre ? […] Ce Prince eut beau faire des recherches, il ne découvrit rien, l’attentat demeura impuni.