Le Grand-Maréchal de la Couronne, qui ne goûte aucune de ces permanences, s’y est vivement opposé : de vive voix & par écrit, il a présenté des notes comme les ministres des Puissances copartageantes, fait des oppositions, des protestations, occupe plusieurs seances, suspendu toutes les affaires pour terminer celle-ci : efforts inutiles.
Un caractère vif, malin, brusque, libertin, qui aime la débauche, se plaît dans l’ordure, & s’endort aux fades déclarations des Rolands, des Atis, des Amadis, &c.
Et comment, si tout est détruit dans le monde, se trouve-t-il dans le même instant & le même endroit des statues si parfaites, lesquelles excitent les plus vives passions ?
Le premier Théâtre des Baladins est sans contredit celui de Nicolet : les Tours-de force que l’on y voit, la Danse-de-corde, les Sauts-périlleux peuvent donner ce plaisir vif qui naît de la surprise, de l’étonnement, unis à la crainte du danger auquel le Baladin s’expose.
Cette sainte Mère des fidèles quitte ses Cantiques de joie et ses beaux ornements, pour en prendre de tristes et de lugubres ; afin de donner à ses enfants une preuve sensible de sa douleur, et pour leur faire avoir un vif ressentiment de leurs péchés, qui ont donné la mort à son divin Epoux.
Il faut quelque chose de grand et d’élevé selon les hommes, et au moins quelque chose de vif et d’animé, ce qui ne se rencontre point dans la gravité et la sagesse chrétiennes. », Traité de la Comédie, éd. cit., §XV.
Que l’Etat soit perdu, que ma perte le suive, pourvu que mon amante vive… Les Rois ont des sujets, et n’ont point de parents »… quels sentiments !
Jamais le cœur n'est plus abattu que dans le moment qui suit les plus vifs transports de l'amour : emporté, brusque, de mauvaise humeur, personne n'est moins gai qu'un homme qui revient de la comédie ; il est aigre, mordant, caustique, mais l'aigreur et la causticité sont très sérieuses et très affligeantes.
La Musique & la Danse, deux sœurs que la cadence a toujours unies, furent d’abord employées, comme la Poésie, à exprimer d’une maniere plus vive les transports du respect dont les hommes étoient pénétrés pour Dieu, & la joie qu’ils ressentoient de ses bienfaits. […] La volupté étoit presque le seul arbitre qu’on consulta sur l’usage qu’on devoit faire de l’une & de l’autre ; & le Théatre devint une école de toutes sortes de vices, d’autant plus dangereuse qu’en perfectionnant l’imitation, l’on s’étoit mis en état d’y peindre ces mêmes vices des couleurs les plus vives & les plus capables de porter la contagion dans les cœurs.
Il est vrai que les portraits sont fort ressemblans, que son pinceau est vif, piquant & énergique. […] Le prévenu conduit par la Troupe au bord du Théatre, à genoux & la corde au cou, dira au parterre, avec une vive douleur : Méchamment & calomnieusement j’ai couvert la Comédie Françoise d’infamie & de ridicule.
Sera-ce donc en vain (p. 21.) que tant de sources sacrées couleront autour de nous, que tant de vives lumières brilleront à nos yeux ? […] dont les lumières, l’exactitude, l’attachement & la fidélité aux principes de la Religion, aux maximes de sa morale & au bien de l’Etat, sont à l’abri de tout soupçon & d’une autorité irréfragable, en ont fait un examen aussi attentif que solide… leur avis a été communiqué en mille manières, de vive voix & par écrit : il n’y a donc plus qu’à prendre telles conclusions….
Enfin, quand par mille sentiments divers & mille mouvements contraires, qu’on aura eu l’art d’exciter ; même malgré vous, dans votre cœur, on aura su vous intéresser pour le héros le plus passionné ; sous prétexte de punir le vice & de récompenser la vertu, quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la passion la plus ardente & la plus vive, rien de puni que l’insensibilité & le défaut d’ardeur !
Croyez-vous que votre ame, ébranlée par des mouvemens si violens, n’en devient pas plus foible dans des tentations analogues à ces mouvemens même ; qu’elle n’en est pas plus disposée à concevoir pour un objet réel cette vive tendresse qu’une fiction a su vous inspirer ?
Ne peut-on pas dire aussi, il faudroit fermer les yeux, & n’ouvrir que les oreilles ; l’un & l’autre est vrai, & faux à divers égards : le pas pantomime ne rend que la moitié de l’action ; on sent bien mieux quand on entend les paroles, si les gestes, les mouvements, l’attitude, les yeux, la phisionomie rendent la pensée & les sentiments ; combien de tableaux de nuance perdus ou incertains, si la parole ne donnne le mot de l’énigme, aussi le ton, l’inflexion de la voix, la lenteur & la rapidité de la diction ajoutent les traits les plus vifs, ce sont les couleurs de l’oreille, pour ainsi dire.
L’homme meurt à tout moment en détail ; les odeurs lui en donnent les plus vives leçons.
Au lieu d’éclater en reproches vulgaires, il reçoit ses caresses avec un transport aussi vif & aussi sincere.
J’ai dit plus haut que l’impression que fait sur nous la Musique est causée, non par les paroles que nous entendons chanter, mais par l’Harmonie des tons, & la beauté de la voix, & que cependant cette impression n’étoit pas ordinairement assez vive pour nous faire verser des larmes.
En côtoyant les rues basses, je tirai mille conjectures des derniers mots du commissionnaire, lorsqu’arrivé au boulevard de Bonne-Nouvelle, jadis si sombre dans son renfoncement, et que, pour plus d’une raison, le commissaire du quartier eût dû, depuis longtemps, faire éclairer, surtout au coin de l’escalier, projeté vis-à-vis la rue Hauteville, un vif éclat de lumières me fit doubler le pas ; oh !