On annonce que l’Ouvrage est fait pour tous les Citoyens qui en ont besoin si souvent, sur-tout dans ces tems de nuage & d’obscurité, que les contestations du Clergé élevent fréquemment contre la liberté du Citoyen fidéle,, en le rendant esclave d’une domination arbitraire .
Il me reste encore à répondre aux imputations et aux reproches injustes qui m’ont été adressés, au sujet de mes réflexions sur les prêtres et les évêques de la primitive église, et sur ceux des temps modernes.
L’unité d’intérêt (ou de mouvement), est rompue : elle est plus nécessaire encore que l’unité de temps et de lieu : Titus ne doit pas être amant38.
Indifférence pour tout avancement, consommation misérable du temps, indolence, mollesse, fainéantisse, révolte de toutes les autres passions, que l’esprit énervé, stupide, abruti n’a ni la force, ni le courage de maitriser, que l’incontinence fuit supporter à la société, & les avantages qui reviennent au monde de la continence, ne sont pas que moins évidens. […] Nous avons plusieurs fois parlé de Michel de Montagne, défenseur & panégyriste du Théatre, quoique de l’aveu de tout le monde, il fut de son temps fort licencieux ; mais par-là même analogue à son caractere, à son goût, à sa liberté, à son irréligion, à son cinisme. […] Il se tue à déchivrer ce manuscrit, à faire des notes, à remplir des lacunes, à donner un sens raisonnable à un écrit presque inintelligible, sans ordre, sans suite, sans goût, fait assez peu de cas de son temps pour y perdre deux années à rajeunir cette guenille. […] Les preuves qu’il donne de l’air le plus touchant, car personne n’est plus décidé, ses preuves ne sont que des petits contes, de bons mots de son temps, des vers de quelque Poëte, une érudition vague & incertaine qui n’est qu’une réminiscence de ce qu’il a lu, ou de ce qu’il a vu dans les diverses contrées où il a voyagé son expérience & sa propre autorité ; car il se donne pour un oracle ; personne ne fut plus infatué de soi-même ; c’est l’Egoïsme le plus universel, le plus fier, le plus ridicule ; il n’a pas même l’adresse de se déguiser, & il le dit hautement sans détour.
Paul ne pouvait donc supposer le célibat comme un état plus parfait que celui du mariage que pour ceux qui comme lui pouvaient justifier sa pensée par des qualités toutes divines et qu’il s’en faut bien que tous les Chrétiens, même de son temps, partageassent avec lui. […] Rousseau, que cet homme apporte son oisiveté dans nos salles de Spectacles et qu’il occupe à rire de ses propres vices, le temps qu’il pourrait donner à les satisfaire, il est certain que la privation du spectacle ne l’engagera pas à courir aux temples pour y consommer ses loisirs, il est donc très sage d’applaudir à un moyen tout trouvé de l’empêcher d’abuser de ce loisir, et qui le distrait assez de ses penchants, pour l’empêcher de faire du mal. […] Je fis effectivement avec assez de fermeté quelques procès verbaux à des fraudeurs expérimentés qui savaient mépriser ces sortes d’aventures et donc la subtilité les dédommageait en peu de temps du tort que la vigilance de mes Camarades et la mienne leur faisait de temps en temps, mais j’eus malheureusement plusieurs aventures attendrissantes où ma fermeté m’abandonna. […] L’oisiveté serait mille fais plus dangereuse pour vous, le temps où l’on cesse d’être occupé, est précisément celui que le Démon attend pour vous tenter. » Je crois que personne ne trouvera trop de relâchement dans cette doctrine de mon Confesseur, si ce n’est un de ces Enthousiastes qui par la rigueur de leur discipline offraient les âmes faibles, les font désespérer de leur salut, et par l’outrance de leurs maximes en font souvent des incrédules au lieu d’en faire des justes.
Page 22 Les philosophes de tout temps s’opposèrent à l’ambition, et déjouèrent les prétendus miracles des prêtres des païens. […] Page 183 La sortie virulente de ce scélérat, curé ou desservant de Blois, rappelle les temps affreux de la ligue, d’horrible mémoire, époque à laquelle les jésuites proscrivaient les Bourbons, et appelaient l’étranger en France.
Ainsi qu’ils commencèrent à lâcher leur premier pétard ou petit tonnerre jésuitique, le temps auparavant serein se brouille tout à coup, une nuée crève, une ravine d’eau s’épand et verse l’espace de deux heures durant sur les drôles du paradis et de l’enfer des loyolitess.
Augustin, Orose, Lactance, Salvien, et pour citer des autorités encore plus grandes, les Conciles ont condamné le plus justement du monde les Spectacles de leur Temps, parce qu’en effet ils étaient abominables ; et si nous en voyions de pareils je suis persuadé que les plus Libertins de notre Siècle les condamneraient aussi ; mais aujourd’hui que la Comédie est non seulement exempte de ces abominations, mais capable de donner des leçons utiles, les raisons qui avaient donné lieu aux Anathèmes fulminés contre elle, ne subsistent plus ; et s’il faut des Divertissements aux hommes pour les délasser des fatigues qui sont inséparables de la vie, c’est un de ceux que je crois le plus innocents.
Pour moi sitôt que j’appris par le Journal de Londres, la nouvelle de cette guerre littéraire, j’eus une impatiente curiosité de lire l’ouvrage qui l’avait causée : je l’attendis longtemps, et il me tomba enfin entre les mains par je ne sais quel hasard, et dans le temps que je n’y pensais plus.
Le temps est tout ensemble et trop lent et trop vite pour l’amour que les hommes portent aux affaires de ce monde, car il n’en donne la jouissance, qu’après beaucoup de remises, et puis il la réduit bientôt au rang des choses passées.
Hé quel Spectateur ne croiroit, que par un enchantement subit les siécles, retrogradent, les intervalles des lieux se resserent ; & que par ce double charme il est transporté dans les climats & les temps où l’action representée sur la Scéne, s’est réellement jouée sur le Théatre du monde ; que dis-je ? […] L’Histoire est astreinte au temps, au lieu, à l’ordre des évenemens, pour les y attacher. […] Trop infortunée Melpomene, vous pleurez les malheurs d’autrui : il est tems de pleurer les vôtres. […] Aussi piquant qu’Aristophane, quelquefois aussi peu retenu ; aussi vif que Plaute, de tems en tems aussi bouffon ; aussi fin dans l’intelligence des mœurs que Terence, souvent aussi libre dans ses tableaux ; Moliere fut-il plus grand par la Nature ou par l’Art ? […] Des oisifs de toute espece, des paresseux de profession, dont l’unique affaire est de ne rien faire ; l’unique soin, celui de n’en point prendre ; l’unique occupation, celle de tromper leur ennui : passant de la table aux cercles ou au jeu, & de là aux Spectacles, pour y assister sans goût, sans discernement, sans fruit ; fort satisfaits au reste d’avoir rempli le vuide d’un temps qui leur pesoit.
Que s’il y a quelque gloire à bien faire des Comédies et des Romans, comme il y en peut avoir en mettant le christianisme à part, et à ne considérer que cette malheureuse gloire que les hommes reçoivent les uns des autres, et qui est si contraire à l’esprit de la foi, selon les paroles de Jésus-Christ, l’auteur des Hérésies imaginaires ne veut point la ravir à ceux à qui elle est due, quoiqu’à dire vrai, cette gloire consiste plutôt à se connaître à ces choses, et à être capable de les faire, qu’à les faire effectivement : elle ne mérite pas qu’on y emploie son temps et son travail ; et s’il était permis d’agir pour la gloire, ce n’est pas celle-là qu’il faudrait se proposer. […] Vous aviez besoin de quelque chose qui prouvât « qu’on a vu de tout temps ceux de Port-Royal louer et blâmer le même homme, selon qu’ils étaient contents ou mal satisfaits de lui ».
Je laisse là ces Critiques qui trouvent à redire à sa voix et à ses gestes, et qui disent qu’il n’y a rien de naturel en lui, que ses postures sont contraintes, et qu’à force d’étudier ses grimaces, il fait toujours la même chose ; car il faut avoir plus d’indulgence pour des gens qui prennent peine à divertir le public, et c’est une espèce d’injustice d’exiger d’un homme plus qu’il ne peut, et de lui demander des agréments que la Nature ne lui a pas accordés : outre qu’il y a des choses qui ne veulent pas être vues souvent, et il est nécessaire que le temps en fasse perdre la mémoire ; afin qu’elles puissent plaire une seconde fois : Mais quand cela serait vrai, l’on ne pourrait dénier que Molière n’eût bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces. […] Certes, il faut avouer que Molière est lui-même un Tartuffe achevé, et un véritable Hypocrite, et qu’il ressemble à ces Comédiens, dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous prétexte de les réformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement dans les esprits : et ce Philosophe appelle ces sortes de gens des Pestes d’Etat, et les condamne au bannissement et aux supplices.
Quelque bonne qu’elle puisse être, l’Auteur a perdu son tems.
Il n’est pas besoin d’expliquer en détail les erreurs contenues dans les trois Chapitres ; c’est assez que l’Eglise en condamne la doctrine, comme elle l’a fait au second Concile de Constantinople ; & quelle que soit la forme de ses décisions, de quelque maniere elle les prononce, étant assemblée ou dispersée, il faut y adhérer sans examen & sans reserve, parce qu’elle est dans tous les temps, la colonne de la vérité, que le Seigneur a promis son assistance jusqu’à la consommation des siécles, pour empêcher que les portes de l’enfer ne prévalent contre elle.
Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale jusqu’aux Rois dont je suis descendue, Et si Rome & le tems m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encor le courage & le sang : Dans mon sort ravalé je sçai vivre en Princesse ; Je suis l’ambition, mais je hais la foiblesse.
Or c'est un fait indubitable que ceux que l'on nommait Technites parmi les Grecs ou artisans de la Scène parmi les Romains, c'est-à-dire, les Histrions, Mimes, Farceurs, et autres Bouffons, ne jouaient point sur l'avant-scène en Grèce ; mais seulement sur l'Orchestre, dont nous avons le témoignage de Vitruve dans la description qu'il fait de tout le Théâtre fort exactement en homme intelligent et qui n'ignorait pas la construction des Théâtres, qui de son temps étaient en leur plus grande splendeur, soit pour la beauté des Edifices, soit pour l'excellence des Drames que l'on y représentait.
Je ne craindrai toutefois de dire et affirmer que de mon temps et demeure à Paris, ville beaucoup libertine et toutefois couverte d’une grande apparence et montre de la religion Catholique en cérémonies externes, je n’y en remarque chose plus professant le paganisme et blasphématrice contre Jésus Christ et sa très mémorable passion que les jeux, lesquels je désirerais que ceux de notre université eussent plus raisonnablement et louablement condamnés et fuis que imités ou tolérés les jours des saints Dimanches et autres fêtes solennelles principalement.