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284. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Plusieurs riches ont même les entrées gratis, ce qui retombe sur les pauvres, comme le port des lettres franches reflue sur le public, qui en paie davantage pour remplir le vide que laissent les privilégiés.

285. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

La qualité d’enfans de Moliere n’est pas honorable, on ne lui connoît d’enfans que la fille qu’il épousa ; qui voudroit avoir pour sœur la fille & femme de Moliere, qui par ses galanteries, remplit ses jours d’amertume ? […] A ces mots, tous les comédiens qui remplissent le théatre & les coulisses, s’empressent au tour de Moliere, c’est à-dire, de son buste, l’embrassent, c’est-à-dire, le pied d’estal, se jettent à genoux, le baisent, l’encensent, le parfument, le couronnent de lauriers ; les actrices ne font pas moins les empressées & les caressantes, quoique bien fachées de n’embrasser qu’un buste.

286. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Tout ce beau systeme de morale théatrale s’évanouit à la lumiere de l’Evangile, sur l’idée que Dieu nous donne de la vertu véritable ; héroïsme chimérique, qui remplit de vanité, d’amour du plaisir, & corrompt le cœur qu’on veut qu’il éleve. […] En particulier est ce bien remplir le vœu de Louis XIII, & renouvellé par Louis XV ?

287. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Nous apprenons au Collége ce cathéchisme païen, nous remplissons quelques mauvais vers de ces traits d’écolier dont nos régens font l’éloge. […] Il y peut-être cinq ou six pieces de bonnes, tout le reste de ses œuvres, qui, avec les notes dont on a eu la bonhommie de les enrichir, remplit plusieurs volumes, auroit dû pour sa gloire demeurer dans l’obscurité à laquelle il l’avoit condamné.

288. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Eschyle étoit à la fameufe bataille de marathon, qui répandit une terreur si grande chez les Perses, qui causa l’étonnement de la Grece elle-même, & inspira aux Athéniens ces sentimens de grandeur & de fierté dont Eschyle a rempli toutes ses pieces, & particulierement sa piece des Perses, qu’il donna sous l’Archonte Menon, huit ans après le fameux combat naval de Salamines, où commandoit Léonidas à la tète des Lacédémoniens, secondés des Athéniens, sous la conduite de Thémistocle : combat qui fut suivi des journées célèbres de Platée & de Mycale, qui délivrerent entierement les Grecs de l’inondation des Perses. […] On exerce quelquefois divers talens, on remplit différentes fonctions, mais jamais deux métiers, ni deux professions en même tems.

289. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Au reste un serment mis en œuvre n’est pas une médiocre ressource pour quantité de nos Dramatiques : c’est ce qui remplit le vide de la pensée, ce qui renfle une expression plate, ce qui donne de l’harmonie et de la rondeur à la période ; ce qui apprécie enfin l’éloquence et le mérite de ceux qui se signalent en l’art de jurer. […] Hercule paraît dans une Machine, et fait connaître sa glorieuse destinée à Philoctète : il lui dit qu’elle est la récompense de la vertu et le prix du mérite ; et lui recommande d’être fidèle à remplir les devoirs de la Religion.

290. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Là certains hommes débauchés, appelés enfants sans souci u, ayant pour but de remplir leur bourse, pour servir leur20 ventre, enseignés par ce maître des arts inventif et industrieux, ramassent et rassemblent en un lieu, tous les instruments des plaisirs et voluptés, par lesquels ils estiment, et non sans raison, qu’ils détiendront et captiveront les esprits des hommes. […] Si quelque solennité Ecclésiastique et les jeux publics se rencontrent en même temps, comme souvent il advient, je demande à la conscience de tous, lequel lieu sera plus rempli de Chrétiens, où il se trouvera plus grand nombre de Chrétiens, ès places des jeux publics, ou ès parvis de Dieu ; et si tous préféreront le Temple au théâtre ; feront plus d’état des paroles des Evangiles que de celles des bateleurs, des paroles de vie, que des paroles de mort, des paroles de Christ, que de celles d’un farceur ? […] L’Eglise est vide ; le lieu Comique rempli. […] Il est vrai que lors en plusieurs lieux on nourrissait les acteurs de ces déshonnêtes voluptés : mais tout était rempli et gorgé de biens.

291. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Il n’a rien négligé pour remplir l’idée que les Ecrits périodiques avoient donnée de son Ouvrage, en l’annonçant comme un arsenal où l’on trouve des principes de mœurs pour tous les états, & de quoi dissiper les sophismes que le goût du monde corrompu accrédite non seulement contre la Religion, mais même contre la raison. […] Ainsi on sort du Spectacle le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs & les mêmes sacrifices que l’on a vu si bien représentés sur le Théatre ». […] N’est on pas forcé d’admirer ces jeunes gens d’un naturel heureux, qui n’emploient la vigueur de l’âge qu’à remplir tout devoir avec plus de force, & qui, possédant en même temps toute la prudence de la vieillesse, s’interdisent ce qu’ils seroient un jour obligés de quitter ? […] Cette maxime est fort belle, lorsqu’on l’applique aux efforts que l’on est dans le cas de faire pour remplir mieux son devoir, & non à la témérité de ceux qui se permettent tout ce qui peut irriter les passions. […] Ne voilà-t-il pas une Tragédie qui a bien rempli son objet, & qui a bien appris aux Spectateurs a surmonter les foiblesses de l’amour ?

292. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Passons à ces Comediens qui remplissent la scene d’impuretez & d’ordures ; sans mentir, i’ay honte d’estre icyleur accusateur, & la bien-seance de ma profession me défend de rapporter tous leurs discours, leurs abominations, & leur adresse à bien ioüer toutes sortes de personnages, on y commet mille ordures, on y apprend les intrigues dans les amours, les détours & subtilitez des amants dans leurs poursuittes, les finesses des adulteres pour abuser, le peu de resistance des femmes pour ne l’estre pas, les lasciuetez, les petits discours, les rendez vous, les messages, toutes ces momeries authorisées de l’agreement des impudiques, & ce qui m’estonne le plus, de la presence des plus affairez, des peres de famille, qui quittent froidement leur mesnage pour se treuuer au Spectacle, pour y folastrer, pour y faire les gaillards, & pour y donner à connaistre qu’ils n’ont pas encor esteint les feux de la ieunesse, bien qu’ils ne soient la plus-part que des souches à demi pourries, des stupides, & des hommes pour beaucoup de raisons, sans pudeur & sans honnesteté : Mais ce qui est plus admirable, c’est d’y voir toutes les conditions extremement maltraitées dans les discours, & de n’y voir personne qui en témoigne du ressentiment, qui ne se treuue au Spectacle, & qui ce semble ne tiene à gloire d’y estre ioüé par des insolents.

293. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Enfin, munis de tous les secours que pouvoit leur fournir la Théorie, ils desireront d’y joindre la Pratique, & se présenteront avec une modeste assurance, pour remplir les places auxquelles leur naissance les appelle.

294. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

La bénédiction apprend à respecter, comme sacré, une union qui, quand elle ne seroit pas un vrai Sacrement, est du moins une action religieuse & sainte ; elle obtient des graces de Dieu, si necessaires pour remplir les devoirs de ce nouvel état, & engage à s’y préparer par la priere & les bonnes œuvres.

295. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Fenelon, Louis de Grenade, & cent autres, en ont rempli des volumes, & loin d’en épuiser les merveilles, les ont à peine ébauchées.

296. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Auguste, qui la connaissait bien, s’en moquait, et regardant ce peuple immense qui remplissait l’amphithéâtre : Les voilà, disait-il, ces hommes faits pour gouverner : « Romanos rerum dominos gentemque togatam !  

297. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

C'est une folie de se déguiser de mille manières les plus étranges, les plus grotesques, en Chinois, en Iroquois, en Turc, en furie, en démon, en Arlequin, en Pierrot ; c'est une folie de se donner pour ce qu'on n'est pas, ce qu'on rougirait d'être, pour Alexandre, pour Oreste, pour Jupiter, Vénus, Messaline, Cartouche ; c'est une folie de se remplir de folies, de débiter des êtres de raison, de se repaître de fantômes.

298. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

La Danse qui au commencement était toute naturelle, comme on la voit parmi les gens de la campagne et dans le petit peuple, reçut cent agréments qui la polirent : on la remplit de cadences réglées : on en mesura les pas avec des paroles et des instruments : elle devint un art dont tout le monde n’étant pas capable, il n’y eut plus que des gens choisis, qui ne trouvant pas autour des Idoles assez de quoi se dédommager de leurs peines, exerçaient leur adresse partout où on voulut bien les défrayer : Et de cette sorte, au lieu que d’abord tout le monde était de la partie, l’Assemblée se trouva partagée en deux, dont l’une était des Acteurs, et l’autre des Spectateurs. […] puisqu’il enseigne que la vertu d’Eutrapélie, ce grand bouclier dont se sert l’Amateur des Comédies, lui permet tellement de se répandre en des paroles et des gestes agréables, qu’elle lui défend de perdre la gravité de son âme, et d’interrompre le moins du monde cette harmonie et ce concert de vertus, qui doit remplir tout le temps de sa vie et les heures de sa journée : puisqu’enfin dans l’Article suivant, saint Thomas condamne de péché mortel le ris et la joie immodérée. […] Un personnage à faire, occupe tout entier celui qui en est chargé ; il remplit tout son temps, et ne souffre plus qu’il soit le maître de son imagination, pour l’arrêter à point nommé : Si un Acteur a le personnage d’un Amant disgracié, ou d’un autre qui réussit dans ses poursuites ; il y pense jour et nuit ; il songe aux moyens de s’exprimer d’une manière vive et touchante : et pour cela, il faut qu’il ressente des mouvements et des passions que nous n’oserions même admettre dans notre esprit pour un moment avec une attention volontaire, sans nous croire coupables devant Dieu.

299. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il ne faut point juger du péril qu’il y a en général d’aller à la Comédie, par les dispositions toutes singulières qui se peuvent trouver dans un très petit nombre de personnes ; mais par la multitude de ceux à qui l’expérience a fait connaître qu’on ne peut aller à ces assemblées du grand et du beau monde, sans un extrême danger de la pureté, de la piété et du salut ; et par conséquent sans crime, car je veux que la pièce soit si innocente, si modeste et si honnête, qu’on la pourra avoir et entendre sans que la pureté des yeux, des oreilles et de l’esprit en ressente aucune maligne impression (quoique cela soit très difficile dans la pratique) ce sera la pompe du siècle, l’empressement pour la satisfaction des sens et pour les plaisirs ; l’ardeur pour se remplir l’esprit et le cœur de l’estime et de l’amour de ce que le monde a de plus charmant et de plus propre à faire oublier Dieu et l’éternité, qui feront tout le mal, dit le P. […] Ou peut être, c’est que le cœur est si fort rempli depuis longtemps de ces sortes de plaisirs ; que les nouveaux n’y sauraient plus trouver de place : ou bien c’est une marque que Dieu a abandonné une âme.

300. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Pourvu que le peuple s’amuse cet objet est assez rempli. » J’en conviendrai avec vous, lorsque je serai affecté comme vous, lorsque je ne voudrai envisager les choses que du côté désavantageux ; mais lorsque je voudrai les peser au poids de l’équité, je dirai que la dévise du Spectacle doit être et; est effectivement, Utile dulci. […] Nos Auteurs modernes nous ont fait connoître que cette espéce de Spectacle pouvoit très-bien être rempli par des Scenes nobles, touchantes et; qu’on pouvoit faire une bonne Comédie sans provoquer les éclats de rire par des plaisanteries. […] « Si les Grecs, dites-vous, supportoient de pareils Spectacles, c’étoit comme leur représentant des antiquités nationales, qui couroient de tout tems parmi le peuple, qu’ils avoient leurs raisons pour se rappeller sans cesse, et; dont l’odieux même entroit dans leurs vues. » Voilà encore une fois les Grecs disculpés, et; nous qui apportons les tempéramens les plus scrupuleux pour ôter toutes les horreurs dont leur Théatre étoit rempli, nous qui souffrons à peine le recit de ce qu’ils y mettoient en action, nous sommes condamnés. […] Il auroit au contraire été plus raisonnable, il n’auroit pas rempli le caractere que l’Auteur lui donne. […] Je puis me tromper, mais j’imagine avoir suffisamment rempli la tâche que je m’étois prescrite, quand j’ai mis la main à la plume pour convaincre mes lecteurs que la Comédie est honnête, utile, nécessaire même.

301. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Outre cela quelque honnêtes qu’elles soient, il dit encore qu’elles sont dangereuses, qu’elles détournent de la dévotion, qu’elles empêchent l’âme de se remplir de pieux sentiments et de courir après Dieu, et qu’enfin c’est un mal de s’y affectionner. […] Quelles grandes fatigues de corps ou d’esprit ont souffert tant de Dames mondaines qui vont y remplir les loges ? […] Mais pour ces jeunes gens qui y font foule, qui fatigués des plaisirs de toute sorte, ne cherchent dans la volupté que de nouveaux ragoûts ; pour ces Dames mondaines, dont la vie est une oisiveté continuelle, qui n’ont d’autre occupation que celle d’idolâtrer leur corps, de le satisfaire dans tous ses désirs, de s’ajuster et de faire parade de leur vanité depuis le matin jusqu’au soir ; pour ces coquettes, dont l’esprit n’est rempli que d’intrigues ou de commerces, qu’elles cherchent ou à commencer ou à entretenir à la Comédie ; pour ces fainéants de profession, ces batteurs de pavé, dont la présence à la Comédie est la fin d’une journée inutile et pour eux et pour le public, tant d’autres enfin de ce caractère dont la Comédie est remplie : quel besoin ont-ils, je vous prie, de chercher à la Comédie à délasser leur corps ou leur esprit ? […] Ou si on ne peut pas s’imaginer qu’il les ait ignorés, qui pourra l’excuser d’en avoir été si peu pénétré, et d’avoir eu l’esprit plus rempli de Comédies que de l’Evangile et des Epîtres de Saint Paul, qu’il faudrait que je copiasse, si je voulais rapporter tout ce que ce grand Apôtre a dit pour établir ces vérités fondamentales de la Religion ? […] C’est ce que font les Chrétiens, qui les Dimanches et les Fêtes n’abandonnent leurs occupations ordinaires que pour être assidus au Service divin, dans lequel même ils trouvent du soulagement pour leur corps et leur esprit, et de nouvelles forces pour remplir leurs emplois.

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