Est-il donc si nécessaire qu’il y ait des Spectacles publics ? […] leur deshonneur deviendrait public ; le crime serait aussitôt puni que commis. […] Les Prêtres seuls représentaient en public. […] Voila donc la Comédie publique née en Sicile. […] L’autre, célébrait de même des réjouissances publiques ; mais content d’en jouir, il se soucia très-peu d’en transmettre la mémoire.
On s’y servira beaucoup moins de certaines représentations bouffonnes très indignes du Christianisme, et que l’on ne voit et que l’on ne souffre qu’avec peine dans les Places publiques, telles que de Arlequins et semblables travestissements. […] Nous défendons absolument et très étroitement de se servir de lieux saints ou consacrés par la célébration de nos saints mystères, pour la représentation de ces Tragédies à quelque point que l’on les réduise, mais beaucoup plus étroitement encore si on y joignait quelqu’une des choses que nous venons de défendre dans le précédent Règlement : et si ce scandale arrivait, comme cela nous paraîtrait une profanation publique de ces lieux, et une espèce d’abomination dans le lieu saint, Nous défendons très expressément à tous Prêtres du Clergé ou Réguliers d’y célébrer la S. […] Que l’on connaisse que c’est une instruction pour les enfants, et non un divertissement qu’ils veulent donner au public. […] Nous défendons aussi de mêler des paroles profanes et qui sentent le libertinage du siècle, dans la Symphonie si on en emploie, et dans les Programmes qui restant dans les mains du public peuvent faire un mauvais effet s’ils ne sont exacts.
On a beau dire que c’est son caractere, on ne doit, ni en public, ni en particulier, blesser les loix de la pudeur. […] qui réunit contre lui les traits de la supercherie & de l’ignorance, en dessillant les yeux du public. […] Son ouvrage, quoique avec des défauts, n’est pas indigne de l’accueil que lui a fait le public. […] Elle y rapporte tous les bruits publics, les nouvelles de France, de Flandres & de Hollande. […] Ils le sont en effet : il n’y a point de danse publique, point de bal où il ne se commette mille péchés ?
En douter, c’est faire injure au Public. […] Le Public ne vaut-il pas bien la peine que vous limiez ce que vous osez lui présenter ? […] et; qui doit connoître mieux qu’un Comédien tout le respect qu’on doit à ce Public ?
ag Par toutes ces autorités, après avoir modéré les divertissements qu’un pénitent peut se permettre en particulier pour le relâchement de l’esprit et la société, il lui défend tous les spectacles publics et tous les exercices qui dissipent ; cependant le dissertateur trouve en cet endroit, qu’on peut entendre la comédie « tout le carême » (ce sont ses mots)Pag. 54. [« Lettre d’un théologien », page 54]., sans que cela répugne à l’esprit de gémissement et de pénitence dont l’église y fait profession publique ; et voilà ce qu’il appelle répondre « avec les propres paroles de Saint Thomas ». […] C’est toute la restriction qu’il apporte ici, laquelle ne regarde point les jeux publics, puisqu’il ne retranche rien de la défense des spectacles, qu’il laisse par conséquent en son entier, comme portée expressément par tous les canons où il est parlé de la pénitence, ainsi qu’il l’a reconnu dans le passage qu’on vient de voir sur les sentences. Qu’on ne fasse donc point ce tort à Saint Thomas, de le faire auteur d’un si visible relâchement de la discipline : c’est assez de l’avoir fait sans qu’il y pensât, le défenseur de la comédie ; sans encore lui faire dire, qu’on la peut jouer dans le carême, quoiqu’il n’y ait pas un seul mot dans tous ses ouvrages qui tende à cela de près ou de loin ; et qu’au contraire il ait enseigné si expressément que les spectacles publics répugnent à l’esprit de pénitence que l’église veut renouveler dans le carême.
De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. […] Mais cela paraît particulièrement dans le luxe de leurs Habits, dans la magnificence de leurs Festins, et dans la pompe de leurs Spectacles : Car quand ils se montrent à leurs Sujets dans quelques occasions extraordinaires, ils doivent prendre ces ornements qui semblent être consacrés aux cérémonies publiques ; Ils sont obligés d’emprunter l’éclat des Perles et des Diamants pour éblouir les yeux des Spectateurs, et de ne rien oublier de tout ce qui peut entretenir la Majesté de leur Personne, et l’admiration de leurs Sujets. […] Ce grand exemple autorise la pompe des Rois, et les oblige à ne se montrer jamais en public qu’ils n’imitent la magnificence de Dieu : Mais au milieu de cette cérémonie, ils doivent se ressouvenir que les habits sont les peines du péché, que dans l'état d’innocence, l’homme n’était revêtu que de la Justice originelle, que cette robe précieuse était à l’épreuve de toutes les saisons, et que comme il n’avait point encore offensé Dieu, il ne craignait point aussi la honte ni la douleur dans sa nudité, Cette pensée retiendra les Princes dans la modestie au milieu de leur Triomphe, et leur persuadera que les plus riches habits sont les reproches et les supplices de notre ancienne désobéissance. […] Mais comme les Théâtres font une partie de ces réjouissances publiques, je me vois contraint d’examiner en ce lieu-ci la Comédie, et de rechercher si ce plaisir est aussi permis qu’il est devenu commun.
Les Nouvelles publiques de 1774 rapportent un fait singulier. […] C’est se jouer du public, de dire que la comédie donne des leçons de vertu. […] Eloges, apothéoses, éditions nouvelles, estampes, papiers publics, tout retentit de ce nom. […] De là elle passoit au public à qui on l’abandonnoit ; & on ne manquoit pas le même jour de l’aller jouer dans les places publiques dans différens quartiers de la ville. […] Le Price regardoit comme au-dessous de lui d’aller aux spectacles publics, comme d’aller manger chez des particuliers.
C’est le soin qu’on a apporté dans les spectacles de n’exposer aux yeux du public que de bonnes piéces. […] Par ce moyen on sauve au public l’horreur inséparable de tout ce qui est contre nature. […] Leur état est à la vérité de paroître, mais c’est en public, et; non dans le particulier. […] Qu’a donc de commun la Comédie avec la liberté publique ? […] En interdisant la Comédie, vous voulez multiplier les fêtes publiques.
Nous y avons été forcés en quelque sorte, pour entrer dans le détail des usurpations qu’ils ont faites sur le public, sur les Auteurs & sur le Théatre. […] Là le Négociant, victime d’une apparence illusoire, perd son bien s’il reçoit ces monnoyes, & la confiance publique, s’il les échange contre des valeurs réelles. […] Mais comment concevoir que leur vanité en ayant adopté une plus honorable, celle-ci serve de prétexte au public pour confirmer leurs prétentions ?
ce n’est pas non plus pour exciter l’indulgence du Public que je mets une Préface à la tête de cet Ouvrage : non, je n’ignore pas que j’en aurais besoin : jeune encore, c’est le premier que j’ai osé livrer à l’Imprimeur ; que de raisons ! […] Si cette Brochure est bien traitée, le Public judicieux à qui seul je cherche à plaire, & dont je chéris les suffrages, ne me ravira pas le légitime salaire que mes travaux méritent : s’il la trouve faible, je le conjure de m’honorer de ses conseils. […] Pour se rendre le Public favorable, il affecte des sentimens religieux, grossière amorce des lâches, heureusement trop usitée pour faire des dupes.
; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics : on les exclut des ordres sacrés comme des personnes infâmes : par une suite infaillible la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] Mais de là il ne s’ensuit pas, qu’il faille autoriser les périls publics : si les hommes ne les aperçoivent pas, c’est aux prêtres à les instruire, et non pas à les flatter : dès le temps de Saint ChrysostomeHom. 38. in Matt. […] n les défenseurs des spectacles « criaient que les renverser c’était détruire les lois » : mais ce Père sans s’en émouvoir disait au contraire, que l’esprit des lois était contraire aux théâtres : nous avons maintenant à leur opposer quelque chose de plus fort, puisqu’il y a tant de décrets publics contre la comédie que d’autres que moi ont rapportés : si la coutume l’emporte, si l’abus prévaut, ce qu’on en pourra conclure, c’est tout au plus que la comédie doit être rangée parmi les maux dont un célèbre historieno a dit qu’on les défend toujours, et qu’on les a toujours.
Mais nous avons vu tout au contraire le mal qui y est ; Et d’ailleurs, il est tout notoire que notre Ordre public les défend très expressément. […] Leur avis serait qu’on y laissât un chacun à sa volonté, et qu’on s’en tût en public. […] A l’opposite, Combien que le péché soit moindre, s’il enveloppe un grand nombre, et est tout public, c’est là que la répréhension de nécessité doit être publique. De là vient donc, qu’en ce fait particulier des Théâtres, les Pasteurs font des censures publiques, et fortes, à ceux qui y courent si opiniâtrement, tandis qu’ils ne censureront pas ainsi en public des particuliers qui auront commis ces autres péchés. […] Chaudière, 1589, mais peut-être celle de Jean Le Blond, De l’Estat et maniement de la chose publique, Paris, C.
Recevez, je vous prie, mes remercîmens avec ceux du Public vertueux, &c. […] Ils sçavent que, pour attirer le Public, il faut flatter la corruption du cœur. […] Y avoit-il alors des Théatres publics ? […] Ces Histrions n’avoient point de théatres publics. […] Tout, jusqu’aux jeux scéniques, dans les beaux jours d’Athenes, se rapportoit à l’utilité publique.
La parole de Dieu est faite pour être méditée, prêchée, adorée, non pour être jouée ; elle est trop respectable pour fournir le fond d’un divertissement public. […] Le peu qu’ils en savent, ne l’accommodent-ils pas à leur goût et à celui du public ? […] Tout cela ne fût-il dangereux que pour un petit nombre de personnes faibles, devrait-on souffrir ce scandale public donné sans discernement à tout le monde ? […] Le public n’est pas courtisan : la pièce parut froide, la texture commune, la versification prosaïque, les personnages sans intérêt ; elle tomba pour ne jamais se relever. […] Le public y applaudit, quand il fut livré au théâtre.
.° Les lois défendent aux Magistrats et aux personnes en place d’épouser des Comédiennes, ni même leurs filles, non plus que des personnes publiques (dans les lois ces deux choses vont de pair). […] Il est vrai que les autres paroisses n’ont pas la même attention pour l’Opéra, les Italiens, etc., non plus que dans les autres villes du royaume où il y a des théâtres publics, Lyon, Bordeaux, Marseille, etc. […] quelles cautions de leurs mœurs et de leur religion, que des pécheurs publics, des maîtres publics du vice, qu’elle ne met point au nombre de ses membres, à qui elle ne peut accorder les choses saintes sans les profaner ! […] « Les Curés doivent refuser la bénédiction nuptiale aux Comédiens, comme à des pécheurs publics, à moins qu’ils ne renoncent publiquement à leur profession criminelle. […] Mais le bien public prescrit aux Tribunaux extérieurs, même aux Officialités, de suivre les règles de précaution que les lois ont jugé nécessaires pour prévenir les désordres.
Et ce qu'il y avait de plus au Théâtre, était un plaisir et une satisfaction publique, qui par un charme secret tirait du fond des cœurs et du battement des mains une approbation volontaire et manifeste de l'honneur qu'on y rendait aux Ministres de l'Enfer. […] des dérèglements publics, il faut écouter Saint Cyprien son Disciple, qui parle comme lui. […] Enfin après y avoir renoncé dans le Baptême, il renonce à Dieu, dans ces Jeux publics. […] « Combien avons-nous, dit-il, employé de discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres et les désordres qui s'y font, sans qu'ils en aient rien fait ; Ils ne laissaient pas de courir aux Danses publiques qui leurs sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l'Eglise de Dieu. […] , écrit Lactance, et les Jeux publics, afin que rien ne nous détourne de Dieu : car la célébration de ces Jeux sont les Fêtes des faux Dieux ; Ils sont institués pour honorer leur naissance, pour la consécration de leurs Temples : la chasse de l'Amphithéâtre que l'on nomme des présents, est dédiée à Saturne, les Jeux Scéniques à Bacchus, ceux du Cirque à Neptune, et enfin tous à quelque Divinité.
« Vous serez sûrement le premier Philosophe (M. d’Alembert) qui jamais ait excité un Peuple libre, une petite Ville, et un Etat pauvre à se charger d’un Spectacle public. […] « L’opinion n’en dépend point (du Théâtre), puisqu’au lieu de faire la loi au Public, le Théâtre la reçoit de lui. […] Précisément ce qu’il voudrait trouver partout, des leçons de vertu pour le Public, dont il s’excepte, et des gens immolant tout à leur devoir tandis qu’on n’exige rien de lui. […] « Je voudrais qu’en général, dans les bals que je propose, toute personne mariée y fût admise au nombre des spectateurs et des juges, sans qu’il fût permis à aucune de profaner la dignité conjugale en dansant elle-même : car à quelle fin honnête pourrait-elle se donner ainsi en montre au public ? […] Calomnie atroce, qui attaque par un écrit public tous les peuples policés !
Suivez-les dans ces asyles de la misere publique ; qu’ils y versent quelques bienfaits ; qu’on voie un de ces personnages illustres soulager ce vieillard mourant ; celui-ci croit qu’un Envoyé du Ciel vient lui ouvrir les portes de l’Éternité : & tous ceux qui contemplent tant de piété, étonnés, ravis, sentent diminuer leurs peines. […] La Religion & les vertus des Grands produisent sans cet héroïsme, d’heureux effets pour le bien public. […] quel coup funeste porté au bien public ! […] Que les Personnages de la Scene touchés de l’estime publique, soient pour les mœurs des Maîtres irréprochables. […] Les Personnages les plus recommendables ont regardé le Théâtre comme étroitement lié à l’ordre public.