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55. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

On voit fort clairement, par tout le discours de la vieille, qu’elle ne jugerait pas si rigoureusement des déportements de ceux à qui elle parle, s’ils avaient autant de respect, d’estime et d’admiration que son Fils et elle pour M. […] À peine ont-ils parlé quelque temps de leurs affaires communes, que le mari arrive avec un papier en sa main, disant qu’« il tient de quoi les faire tous enrager ». […] Toutefois le Bigot ne se trouble point, conserve toute sa froideur naturelle, et, ce qui est d’admirable, ose encore persister après cela à parler comme devant. […] Je sais que le principe que je prétends établir a ses modifications comme tous les autres ; mais je soutiens qu’il est toujours vrai et constant, quand il ne s’agit que de parler comme ici. […] Je n’en dirai pas davantage, la chose parle d’elle-même.

56. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Il peut en avoir parlé. Quand j’avance qu’il n’en a point parlé, l’on aurait tort de me croire à la lettre, il est très-possible qu’il l’ait connu. […] Celle que le Sphinx proposait au Peuple de Thèbes, Qui fut cause qu’Œdipe eut la douleur amère De faire des enfans à Madame sa Mère11, doit baisser pavillon devant l’espèce d’énigme dont je parle. […] On appelle le genre d’Énigmes dont je veux parler Calembours ou Charade.

57. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Mon ami, sans ma première faute, mon cœur, à l’heure que je te parle, mon faible cœur, serait égaré. […] Parle ? […] Je sais que vous êtes instruite, Madame, de tout ce qui se passe ici : Madame D’Alzan m’a parlé de sa sœur, sans la nommer ; & d’ailleurs, je savais qu’elle ne fait rien, sans l’avoir consultée. […] Tu n’auras qu’à mon retour le travail de ton tendre, de ton généreux Amant (c’est à l’Actrice que je parle) : je te trouve assez occupée… Je gagerais que tu reviendras plus d’une fois au joli portrait… Ma sœur, quelle situation !

58. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Il en parla souvent en chaire. […] Gresset, dont nous avons parlé plus haut, renonça à travailler au théâtre et répondit, par une lettre imprimée, à ceux qui l’accusaient de trahir les intérêts de la république des lettres. […]  » Il serait trop long de citer tous les mandements des autres évêques de la Belgique, qui parlent dans le même sens. […] Si on parlait ainsi du théâtre du siècle de Louis XIV, où trouver les expressions pour flétrir le théâtre de nos jours ? […]  » Voilà comme parle un législateur, un homme du monde.

59. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Je ne parle pas ici d’un autre genre de séduction que l’on devine facilement. […] On se figure aisément tout l’attirail de la vanité et des dangereux appas de ces femmes, semblables à ces sirènes dont parle le prophète Isaïe, qui font leur demeure dans les temples de la volupté. […] Collet parle dans le même sens : « Comœdiorum actioni, quæ grave est peccatum, indubiè cooperantur (assistentes) ; tolle enim spectatores, sustuleris et actores ». […] Nous ne parlons ici que des personnes qui assistent au spectacle et non des acteurs, etc. […] Il est vrai, ces saints docteurs parlent sur la comédie, comme saint Thomas, et dans le même sens et aux mêmes conditions que saint Thomas ; mais ils ne parlent que de la comédie et non des comédiens, et par conséquent ils ne disent pas s’ils sont excommuniés ou non ; ou, s’ils parlent des comédiens, c’est pour déclarer, avec tous les théologiens et conséquemment avec Mgr Gousset lui-même, qu’on ne peut absoudre un comédien même à l’article de la mort, s’il ne renonce à sa profession.

60. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Le fameux Patricius, Evêque de Gaiète, parle des spectacles en plusieurs endroits de ses beaux traités de politique (L. […] Voici comme elle en parle dans les Mémoires de la Baumelle (Tom. […] les Français ne sont-ils donc que des Comédiens, et ne savent-ils parler que par la bouche d’un Comédien ? […] Il s’en montre si éloigné qu’il recommande de ne pas même en parler, mais de faire rouler la conversation sur des choses décentes et honnêtes. […] Il dit : Ce n’est pas une nécessité d’aller au théâtre ; si tu y vas par occasion, ne fais point des exclamations, des éclats de rire ; quand tu en seras revenu, n’en parle pas.

61. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

 » Il serait du moins à souhaiter que tous ceux qu’ils consulteront leur parlent avec autant de sincérité que le Théologien qui parle à la tête de six Comédies, et que leur apprenant les voies détournées qui mènent au relâchement, ils ne leur cachent pas les foudres dont l’Eglise les menace. […] Charles bien des gens parlaient de la Comédie comme quelques-uns en parlent encore aujourd’hui, pro nihilo putant ? […] Le Carême ne se passe point qu’ils ne parlent souvent avec beaucoup de force contre les spectacles ; et si quelqu’un s’avisait de faire un Sermon en faveur de la Comédie, il pourrait bien s’assurer qu’il ne remonterait en Chaire que pour réparer la faute qu’il aurait faite. […] Hé que signifient donc ces manières de parler si modestes ? […] Il est certain qu’on croit communément que dans les livres même, où la Comédie se trouve dénuée de tous ces attraits du Théâtre qui parlent si vivement aux passions, elle ne laisse pas d’être dangereuse à plusieurs personnes.

62. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Dans les premiers on ne parle que Latin, & on ne void point de femmes. […] Ils ont de la peine à soûfrir qu’vne Soubrete pour cacher qu’elle a parlé à vn Galant, dise à sa Maîtresse qui l’en soupçonne, Qu’elle prioit Dieu ; parce qu’on l’a oüi parler dans sa chambre, & qu’on supose qu’à moins de quelque trait de folie, on ne parle pas haut quand ont est seul. […] Quelquefois sans parler luy mesme, il fait donner cet áuis par quelqu’vn de ses amis. […] C’est ce qui doit aisement persuader, qu’ils sont d’aussi ancienne origine l’vn que l’autre, & que dés qu’ils s’est parlé au Monde de Comedie, il s’est parlé de Poëtes & de Comediens. […] I’ay parlé au Liure precedent de ces trois articles.

63. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Ce qui fait dire à Quintilien que les Orateurs parlaient délicatement, et que les Histrions dansaient élégamment. C'est pourquoi Lucian écrit que la danse est une science de contrefaire toutes choses, un art d'imitation, qui dépeint tout par les gestes, en sorte que le Spectateur puisse entendre celui qui danse, encore qu'il ne parle point. […] mains signifie quelquefois beaucoup de choses, ajoute que les Histrions, c'est-à-dire les Mimes, donnent des signes par les mouvements de toutes les parties de leurs corps à ceux qui les entendent, et qu'ils parlent à leurs yeux. […] , dansa seul sans instruments et sans chansons toute la fable de Vénus et de Mars; Après quoi Démétrius lui dit, que non seulement il se faisait voir et se faisait entendre, mais qu'il lui parlait des mains. […] , célèbres en son temps, qu'ils parlaient, non pas en ouvrant la bouche ; mais d'un geste éloquent, des genoux, de la jambe, d'un signe de tête, et en se roulant.

64. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

En voici un, Religieux, Professeur en Théologie dans son Ordre, Directeur des âmes, qui suspend l’exercice de ses emplois pour parler en faveur de la Comédie. […] Je parlerais sans deviner : mais le respect dû au public ne me le permet pas. […] Ne suffit-il pas pour en connaître le crime de consulter la loi qui nous parle au fond du cœur ? […] Nos prédicateurs qui parlent comme les Pères ne « savent pas vivre ». […] Notre Théologien croit sans doute parler à des gens de l’autre Monde.

65. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Aujourd’hui les Auteurs sont médiocres, je parle de ceux qui le sont en effet, & les plus supportables Acteurs égalent à peine les moindres du tems passé. […] Remplissez vos scènes, non d’idées difficiles à combiner, à sentir, non d’expressions qui ne parlent qu’aux oreilles, mais de faits qui ébranlent l’ame, qui subjuguent le cœur ; mais de ces sentimens qui frappent les spectateurs, & s’emparent d’eux avec une douce violence. […] Ou l’on moule, pour ainsi parler, une Pièce sur un seul Acteur, ou tous les rôles sont ajustés au jeu de plusieurs. […] Les autres affectoient le ton le plus bas, parloient d’une voix d’homme, & leurs tons étoient rauques & lugubres. […] Si vous avez en vûe quatre ou cinq de ces jeux, pour les employer dans la représentation de votre Poëme, il arrivera infailliblement, ou que vous mettrez trop près l’un de l’autre des objets qu’il auroit fallu éloigner, ou que vous en séparerez d’autres qui devoient se rapprocher ; ou enfin que pensant sans cesse à ces divers jeux, vous ferez mal parler un personnage qui refroidira l’action.

66. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches. […] C’est donc des spectacles infâmes où l’on ne voit, et on n’entend que postures méfiantes et déshonnêtes, et paroles équivoques, quelquefois même brutales, dont j’ai eu dessein de parler ; et c’est encore sur ceux-là mêmes sur lesquels, mon cher Lecteur, je veux vous faire entendre derechef les sentiments de ceux qui les ont regardés dans l’esprit de Dieu. […] Je n’en veux pas dire davantage sur ce sujet, en ayant parlé ci-devant assez amplement, joint que les deux Auteurs que je viens de produire, Salvian et Tertullien s’en sont suffisamment expliqués, pour faire connaître à un chacun que les spectacles et les théâtres ne doivent jamais passer chez les vrais Chrétiens pour divertissements, puisqu’ils traitent ceux qui y assistent d’apostats, de prévaricateurs des Sacrements, de gens qui retournent vers le diable leur premier maître, qui préfèrent le démon à Dieu, qui font banqueroute à la foi de Jésus-Christ, qu’ils sont plus criminels que les païens, qu’ils sont sans Religion, qu’ils ne cherchent qu’à repaître leurs yeux adultères ; gens enfin qui se jettent volontairement dans le fort et la citadelle où se commettent toutes sortes d’impuretés. […] ne confesserez-vous pas au contraire, que c’est par là que l’on profane les Dimanches et les Fêtes, en quittant criminellement les Eglises et les Autels, comme parle Salvian, pour aller aux jeux publics, et autoriser les théâtres.

67. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

La seconde remarque, est que c’est une figure ordinaire de faire parler les gens selon leurs mouvements intérieurs, et d’exprimer ainsi, non ce qu’ils disent, mais ce qu’ils pensent, ou plutôt ce qu’ils ont dans le cœur, ce qui donne lieu de leur attribuer des discours qui seraient ridicules s’ils s’en servaient effectivement. […] Ce n’est pas qu’il y ait des méchants qui parlent ce langage aux autres, mais c’est qu’ils parleraient de la sorte s’ils parlaient selon le fond de leur cœur, que ces paroles nous représentent.

68. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

La réputation de la Celestine, Piéce Espagnole dont parle Marot, se répandit dans l’Europe : elle fut traduite en Latin & en François. […] Je ne vante point sa fécondité, parce qu’après avoir parlé de Lopes de Vega, on ne peut appeller fécond un Poëte de Théâtre qui n’a composé que huit cent Piéces. […] c’est de vous dont on parle. […] Mais je ne veux parler ici que de ces Piéces Dramatiques entiérement chantées, qui ont été nommées Opera. […] Je parlerai dans la suite de cette Piéce ; & à l’égard du succès de la Merope sur les Théâtres de l’Italie, je rapporterai ce qu’en a écrit Riccoboni, qui y contribua beaucoup par son talent pour la Déclamation tragique, talent devenu très-rare dans le Pays de Roscius, parce que, dit-on, le Peuple en Italie n’a jamais aimé les Spectacles tristes.

69. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes. […] Vous connoissez Madame *** elle a de l’esprit, & elle s’en pique, quand, disoit-elle, quelque chose de la nature porte au peché, on ne peut pas en user librement sans peché ; cela parle de soi sans autre preuve à un esprit, qui a seulement un petit raion d’intelligence : est-ce que la Comedie, qu’on represente ici, donne de soi-même quelque penchant au peché ? […] Je me trouvai l’autre jour chez vôtre ami Monsieur *** Nous parlâmes sur le fatal present de la Comedie qu’on a fait à la ville : cependant, me dît-il, les fauteurs de la Comedie soûtiennent, que saint Thomas leur est favorable, en ce qu’il semble dire, que la profession des Comediens n’est pas mauvaise de sa nature, & que l’on peut même contribuer à leur subsistance, pourvû que ce soit d’une maniere moderée : j’aurois souhaité, que nôtre cher ami nous eût donné la solution à cette objection ; car quoique je sois convaincu, que cet Ange de l’Ecole n’a jamais approuvé les Comedies, telles qu’on les représente aujourd’hui ; cependant il faut le montrer à ces gens, qui se saisissent de toute couleur pour couvrir leur passion.

70. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Quelque Personnage qu’Homere amene, homme ou femme, tout Personnage parle suivant ses Mœurs & son Caractere : car tout a son caractere chez Homere. […] Quand il a fait parler d’Amour les Héros de l’Antiquité, il les a fait parler comme on parle d’Amour par tout, comme tous les Héros profanes en doivent parler. […] Pline l. 35, parle d’un tableau de deux Enfans, où l’on admiroit la simplicité & la sécurité de l’âge, spectatur securitas & ætatis simplicitas. […] Un Spectateur quand il est en larmes n’examine point si les Vers qui le font pleurer sont harmonieux ou bien rimés, ni même si l’on parle en Vers, & la Poësie Dramatique n’est faite que pour être représentée. […] Joas parle souvent de Dieu, & ne le nomme jamais l’Eternel, comme il est nommé par Abner dans le premier Vers de sa Piéce : ce stile n’eût pas été celui d’un Enfant.

71. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Ainsi ont parlé du bal M. […] Il ne parle pas mieux de la religion Catholique que du trone. […] Ainsi parle-t-il au Marquis d’Argens. […] Aucun Prince ne souffriroit qu’on parlât de lui-même avec autant de licence qu’on parle de Dieu, de son gouvernement, de sa religion, de ses œuvres divines. […] Il parle sans doute en Prophête de l’invasion de la Pologne.

72. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Dans la Pièce dont je parle, ce dernier n’est-il pas l’honnête homme?  […] Destouches est mort et je crains bien que, pour votre satisfaction, l’art de bien faire parler des valets ne soit dans la tombe avec lui. […] Il n’y a rien de plus aisé, que ne parlez-vous ? […] Or il y a beaucoup d’Alcestes dans le monde : n’en seriez-vous pas un, vous qui parlez ? […] Vous croiriez la faire parler naturellement, quand tout le monde lui trouverait la grossièreté des halles et la brutalité des Portefaix.

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