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49. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Un Patriarche déposé étoit l’objet d’une de ces Farces publiques, & l’on n’épargnoit rien pour tourner en dérision les Evêques & tout le Sacerdoce. […] Nous nous réservons aussi à demander si les plaisirs modérés sont en eux-mêmes criminels, & si notre Comédie n’est d’aucune utilité, & d’autres choses qui n’appartiennent pas absolument à l’objet que l’on s’est proposé dans ce premier Chapitre. […] Un objet dont les Ecclésiastiques se mêlent peu, & qui cependant, dans la Bourgeoisie, est d’une grande conséquence, est le juste assortiment des mariages. […] D’ailleurs, le trop grand usage des plaisirs permis est répréhensible, & peut toujours être l’objet de l’attention des Théologiens ; mais, pour le général des hommes, un honnête délassement d’esprit a toujours été reconnu absolument nécessaire. Et dire, que le mal des Spectacles réside dans la réunion de tant de gens assemblés pour un objet agréable, n’est qu’un raisonnement spécieux.

50. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Les Acteurs & Actrices ne sont pas les seuls objets séduisans que l’on doive craindre en courant aux Spectacles, les hommes & les femmes qui s’y rassemblent en foule, sont aussi, selon Saint Clement d’Alexandrie1 des piéges les uns pour les autres. […] Le premier objet est celui qui tombe sous les sens ; on est frappé d’étonnement dès que l’on ouvre un œil sur la beauté de l’Univers1. […] Ces différens objets font un groupe qu’on ne sçauroit assez admirer ; les plus beaux Théâtres du monde n’ont rien de comparable au Spectacle de la nature ; l’Or dont la main des hommes les a décorés, s’éclipse devant les feux célestes, il ne brille plus que de leur clarté refléchie. Si des choses ravissantes que l’Univers étale à nos yeux, l’on passe aux objets que la Religion nous présente, quoi de plus auguste1 & de plus sublime ! […] Vos Adorateurs sont peut-être ce qu’il y a de plus brillant dans le Royaume ; mais aussi tout ce que la Religion & l’Etat ont de moins solide, la partie la moins saine & la moins utile en tout genre ; ce sont des génies frivoles à qui la passion fascine les yeux, & qui ne voyent aucun objet en son vrai point de vûe.

51. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Quel est encore l’objet de ceux qui le représentent, & quelles peines, quels soins ne se donnent-ils pas pour jouer au naturel le jeu des passions ? […] Quel peut donc être l’objet direct du spectacle, si-non d’exciter les passions, puisqu’il ne peut plaire, qu’autant qu’il les excite ? […] Ignorez-vous que c’est toujours beaucoup nuire à son ame, que de ruiner le rempart qui la mettoit à couvert de l’impression d’objets dangereux par eux-mêmes ? […] Aimez-vous à être attendris, à voir des objets qui frappent, des morts, du sang versé ? […] Quel est l’objet des acteurs : celui même de ceux qui vont aux spectacles ?

52. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Aussi malgré ses savantes décisions, les piéces qu’il a reçues sont souvent l’objet du mépris public, & celles qu’il a le plus vantées, ont eu le moins de succès. […] Mais l’ame de l’Acteur est fermée à tout autre objet : en sorte qu’il lui seroit impossible, hors du Théatre, de rendre compte de ce qui a plu dans son action ; si l’on excepte quelques coups de Théatre, ou ces grands traits, qui ont, pour ainsi dire, leur fortune faite. […] Tous les objets qui l’y environnent sont soumis à son empire absolu. […] La présence des objets a seule ce rare privilége.

53. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

En louant à outrance la méthode qu’ils semblent avoir le plus généralement adoptée, j’ai cherché à montrer davantage le ridicule qu’il y a de représenter sur la scène des objets dégoûtans & trivials : Le bon goût a dû prescrire en tout tems de prêter une certaine noblesse à ces objets trop méprisables au Théâtre des honnête gens, lorsqu’ils sont dépeints dans toute leur bassesse ; c’est ce que doivent se proposer les Poètes du nouveau genre qui voudront faire agir des gens obscurs, pris dans le menu Peuple.

54. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

C’est l’objet de l’art dramatique, & je tire mes preuves de la nature même des productions de cet art. […] Sur quels objets cette faculté s’exerce-t-elle ? […] N’est-il pas de sa sagesse de se servir d’un art qui tire une source d’instructions d’un objet de plaisir ? […] Tous les arts dont l’objet est d’imiter les passions sont-ils méprisables ? […] L’objet presque général de tous les arts, est l’imitation des effets de la nature.

55. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Si la satire et l’injure n’étaient pas aujourd’hui le ton favori de la critique, elle serait plus honorable à ceux qui l’exercent, et plus utile à ceux qui en sont l’objet. […] Je suivrai ces trois objets avec vous, et je m’arrêterai d’abord sur le premier, comme sur celui qui intéresse le plus grand nombre des Lecteurs. […] Vous convenez que c’est l’objet de nos Tragédies ; mais vous prétendez que l’objet est manqué par les efforts même que l’on fait pour le remplir, que l’impression du sentiment reste, et que la morale est bientôt oubliée. […] » Le genre humain serait bien à plaindre, si l’objet le plus digne de nos hommages était en effet aussi rare que vous le dites. […] , p. 77 : « Le plus charmant objet de la Nature, le plus capable d’émouvoir un cœur sensible et de le porter au bien, est, je l’avoue, une femme aimable et vertueuse ; mais cet objet céleste où se cache-t-il ? 

56. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Ces belles qualitez passent pour des deffauts, pour des talens estrangers, & pour des objets ridicules dans un homme de condition. […] Encore que nous ayons pour objet principal toutes sortes d’Instrumens qui peuvent estre employez au Balet : Nous n’avons pas dessein de faire un détail de tous ceux dont on pourroit se servir. […] Il ny a que cette observation qui puisse démesler les objets, & oster la confusion que le nom & le nombre peuvent a porter à la chose. […] Pour la forme ; de la neteté du moule, & de la parfaite ressemblance avec l’Idée du Poëte, & avec l’objet de cette Idée. […] Le consens aisément au Burlesque : mais je ne puis souffrir des objets épouventables, des masques qui sont horreur : & je ne puis trouver du plaisir en ce qui me fait de la peine.

57. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Mais plus ce sens est actif, plus il a besoin de changer d’objet ; aussitôt qu’il a transmis à l’esprit l’image de ceux qui l’ont frappé, son activité le porté à en chercher de nouveaux, & s’il en trouve, il ne manque point de les saisir avidement. […] » Il faut donc nous donner quelqu’objet plus intéressant, qui nous touche de plus près : Quel sera cet objet ? […] Ce qu’on vient de lire, ne concerne que le fond des Spectacles, considérés comme objets de curiosité, ou comme peinture de nos mœurs. […] La seconde manière dont le Théâtre blesse les mœurs, résulte des accessoires du Drame, & surtout du Comédisme ou de la manière d’être de nos Comédiens : ce dernier objet est d’une si grande importance, que pour opérer une véritable réforme, on doit commencer par honester la condition & sur-tout les mœurs de nos Acteurs. […] N’est-elle donc pas blessée de voir l’objet qui l’enchante soumise aux caprices d’un Libertin ?

58. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Leur objet est pour elles l’Univers, elles y ramenent tout, il semble que tout doit en être entousiasmé comme elles ; on sent par tout le caractère de l’auteur. […] Le théatre qui n’est que le tableau des actions des hommes est semblable à la peinture ; l’un & l’autre a divers objets qui en font la diversité. […] Nous n’aurions pas tant insisté sur cette partie litteraire, si elle n’interoissoit les mœurs, qui sont notre objet principal. […] Des objets si odieux doivent-ils être présentés à des hommes ? […] Il en est ainsi de toutes les passions, les objets les augmentent, les sont naître, y font succomber.

59. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

J’Ai renversé, Mademoiselle, les moyens de votre Avocat, à mésure qu’ils se sont rencontrés sous mes pas : je n’ai laissé en arriere que ceux qui sont isolés, & qu’on ne pouvoit lier aux objets discutés, sans leur faire une sorte de violence. […] L’Académie ne s’est point arrogé le jugement de la morale chrétienne : la pureté de la langue est son objet exclusif, & je la crois aussi incompétente dans la matiere présente, qu’elle l’est touchant le stile des Prophétes qu’elle a cru barbare, sur la foi du sieur d’Alembert. […] Je ne connois pas, Mademoiselle, l’état de votre fortune, mais avec autant de célébrité que vous en avez acquise, il n’est pas à présumer qu’une sage retraite vous laissât sans ressource : dans la supposition qu’elle fût suivie de la plus triste indigence, c’est un malheur qui doit moins vous effrayer que votre situation presente ; le Théâtre est un œil qui vous scandalise, vous devez l’arracher1, c’est un pied qui vous porte au péché, vous devez le couper ; car il n’est pas raisonnable de sacrifier la vertu aux richesses, & toutes les douceurs de cette vie sont un très-petit objet, au prix du bonheur de l’autre.

60. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Vivre six mois en chrétien, sans avoir sous les yeux les objets du libertinage ! […] Un chrétien ne se permet pas un assemblage profâne de deux objets de son amour & de ses chants qui s’excluent mutuellement, le vice & la vertu, Dieu & le péché. […] On ne doit pas même regarder ces objets, selon les principes de l’Evangile. […] Si la fadeur des éloges gigantesques fait rire ; leur objet, dont l’irréligion a tant abusé, nous étonne & nous fait gémir. […] Quelle fureur d’aller choisir dans le bourbier de la mythologie, & d’étaler sur un théatre des objets qu’on ne peut traiter sans le plus grand danger, & pour le public, & pour soi-même.

61. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

L’objet de votre art, c’est de plaire ; & on ne plait qu’en se conformant aux inclinations de ceux à qui l’on parle1, en flattant leur goût, & en les entretenant des choses qui les intéressent. […] Pouviez-vous trouver mauvais qu’on cherchât à dissiper le prestige qui fascine les yeux du commun des Lecteurs, & à ramener les Lettres à l’objet de leur véritable institution. […] Ce n’est certainement point le génie qui nous manque ; nos voisins eux-mêmes en conviennent ; ce n’est que le goût des choses solides, & le talent de bien choisir l’objet de nos travaux. […] Fixez le goût du Public sur des objets vraiment intéressans, & tout rentrera dans l’ordre : bientôt nos Ecrivains, jaloux d’occuper l’attention publique, changeront de batterie, & chercheront à se surpasser mutuellement, non plus par la légereté & les graces, du style, mais par la profondeur & la vérité de leurs recherches. […] L’esprit, frappé de la grandeur d’un objet, se plaît à le considérer sous ses divers aspects, à l’analyser & à le suivre dans tous ses rapports.

62. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

Leurs joies sont vaines et frivoles, et les vôtres seront solides et véritables ; l’objet de leur joie n’est que quelque chétive créature, et l’objet des vôtres sera le Créateur, vrai océan et abîme de tout bien ; leurs joies sont détrempées de mille amertumes, d’envie, de jalousie, de crainte, de défiance ou d’autre passion, les vôtres seront pures et sans aucun mélange d’aigreur ; leurs joies ne sont que pour quelques heures, quelques jours ou quelques années, les vôtres seront sans fin, sans pause et sans aucune diminution en toute l’étendue des siècles.

63. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Non : rempli de désirs, ce jeune cœur cherche par-tout des objets qui les lui expliquent, & jusqu’aux peintures qui ornent les temples, l’instruisent. […] Mais je veux qu’on n’y ait rien défiguré, que la piece, telle qu’elle est imprimée, ne soit pas grossierement indécente, que la police en ait toléré d’autres qui méritoient encore moins d’être tolérées, n’est-il pas vrai que la piece tient toujours, avec un grand danger, l’imagination remplie des plus mauvais objets ? […] C’est une déclamation contre le mariage légitime, & un éloge du célibat voluptueux, où l’on se livre à son goût sans contrainte, en voltigeant d’objet en objet. […] est-ce une injustice à lui de mettre un frein à une passion insensée, d’ordonner de fuit les occasions du péché & les objets séduisans ? […] Non : ce sera l’amour du prochain : J’aimois, j’étois aimé ; l’amour m’a enlevé l’objet qui m’étoit si cher : non, je ne saurois me persuader que je ne le reverrai plus.

64. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Le véritable plaisir d'un Chrétien consiste à se priver de tous les plaisirs passagers ; à attacher son cœur au lieu où se trouvent les véritables délices ; et à se faire de Jésus-Christ l'unique objet de ses consolations, et de sa joie. […] Parce qu'on n'y représente que les objets de la concupiscence, et que tout ce qu'on y entend, tout ce qu'on y voit, tend à détruire l'amour de Dieu, et à faire naître l'amour du monde dans le cœur des Spectateurs. […] Une de leurs principales raisons était, qu'ils portent à la corruption des mœurs, et qu'on n'y voit que des objets de passion.

65. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

De ces quatre qualités des sens, les trois premières sont l’ouvrage du créateur : la nécessité du sentiment se fait remarquer dans les objets qui frappent nos sens à chaque moment : on en éprouve l’utilité, dit Saint Augustin, particulièrement dans le goût qui facilite le choix des aliments et en prépare la digestion : la vivacité des sens est la même chose que la promptitude de leur action et la subtilité de leurs organes. […] C’est celle-là, dit Saint Augustin, qui est l’ennemie de la sagesse, la source de la corruption, la mort des vertus : les cinq sens sont cinq ouvertures par où elle prend son cours sur ses objets et par où elle en reçoit les impressions : mais ce Père a démontré qu’elle est la même partout, parce que c’est partout le même attrait du plaisir, la même indocilité des sens, la même captivité et la même attache du cœur aux objets sensibles.

66. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Le sublime semble être sa nature ; la perfection de ses ouvrages dépend de lui ; la solitude, le travail exact, réfléchi, long et pénible, la combinaison qui arrange toutes les parties au profit de son objet, sont des secondes qualités qui sont toujours à la volonté du grand génie. […] Il aurait été à désirer qu’au milieu de tant de beautés qui composent cet Ouvrage, M. de Voltaire se fût permis de remplir son objet ; c’était la catastrophe de l’orgueil et de l’ambition ; tout annonçait un exemple terrible des précipices dans lesquels ces cruelles passions entraînent un grand homme. […] Tout à coup l’objet change, ce n’est plus une conjuration, c’est une intrigue amoureuse ; sans à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se résout à s’écarter d’une histoire connue en faveur d’une épisode qui détruit le fonds de son sujet.

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