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439. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Juvénal n’est pas supportable dans quelques-unes de ses Satires : souvent il coule de sa plume des traits si libres que c’est encore une question ; si l’état des mœurs de Rome, ou le reproche de ces mœurs, si le siècle d’alors ou le satirique du siècle étaient plus licencieux : ce Poète prêche le vice même contre lequel il devrait invectiver, et parle moins en nourrisson des Muses qu’en partisan de la débauche. […] Tout bien examiné : les Poèmes d’Eschyle et de Sophocle sont formés sur le plan de la vertu ; ces deux Tragiques savent allier l’innocence au plaisir, et tendent par le concert de l’utile et de l’agréable, à la perfection des mœurs.

440. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Du moins ces Académies ont un objet utile ; mais qui se seroit attendu qu’on érigeroit des corps académiques pour apprendre à danser & à dire des chansons, objets les plus frivoles, de pur amusement, d’ailleurs très-dangereux pour les mœurs, & par eux-mêmes, & par les agrémens qu’il donnent au théatre, l’école publique la plus pernicieuse du vice ? […] Il est précédé d’une préface qui a fourni au Mercure de janvier 1769 des traits singuliers où la religion & les mœurs sont peu respectées : Le ballet solemnel que Moyse fit exécuter après le passage de la mer rouge, &c.

441. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

La Tragédie de Géta est une Pièce excellente pour le Théâtre quant aux mœurs ; mais je ne crois pas qu’on puisse se dispenser d’y faire la correction que j’ai indiquée. […] Cette raison pourrait être bonne pour ceux qui sont les esclaves des règles ; mais je crois qu’elle ne vaut rien pour les partisans de la raison et des bonnes mœurs.

442. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Car enfin quelque austerité que l’on ait dans les mœurs, on ne peut pas dire, qu’écouter precisément des Acteurs qui récitent un poème où l’on fait voir le crime puni et la vertu recompensée, où il ne s’agit que d’un amour vertueux et légitime, qui n’aboutit qu’à un lien sacré ; quelque sévère, disent-ils, que l’on soit, on ne peut pas dire que ce soit un péché en soi-même.

443. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

rapporte le reproche que faisoit à ses disciples le plus fameux Orateur & Maître d’éloquence de Rome, qui joignit aux plus rares talens la gravité, l’autorité & les bonnes mœurs. […] L’Esprit Saint, qui pour le bien de l’homme daigne s’abaisser jusqu’à parler son langage, & entrer dans le détail de ses mœurs, nous avertit du danger de cette tentation, & nous fournit des objets pour les combattre.

444. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

il n’y a point de mal, on y apprend à vivre dans le monde ; mais prenez garde qu’il n’y a rien d’innocent dans ces divertissements qui sont souvent des occasions prochaines de péché à ceux qui s’y trouvent, sans avoir mauvaise intention, parce que les comédiens d’aujourd’hui sont semblables à ceux dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous le beau prétexte de les reformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement et avec artifice dans les esprits des spectateurs, et qui voulant corriger les hommes en les divertissant, les perdent en les faisant rire, et meurent par cette fausse joie, comme ceux qui ont mangé de l’herbe Sardoniquec, selon la remarque des Naturalistes. […] Voilà ce que la Foi nous apprend, voilà ce qu’elle nous découvre par ses lumières, et qui assurément n’approchent pas de la réalité ; car on manque de pensées et d’expressions pour donner un portait au naturel, et pour faire une peinture vive et parlante de ce divertissement, qui est aussi ridicule qu’il est honteux ; car si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs ; nous appellerions folie ce qu’on nomme gentillesse.

445. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Si tous les hommes étaient sages naturellement, rien de plus inutile, j’en conviens, que le Théâtre ; rien de plus inutile que tous les écrits des Pères, que l’Evangile même : mais si la plupart des hommes ne sont rien moins que sages, et que leur conduite et leurs mœurs prouvent que la nature et la raison ne leur ont pas encore fait trouver la Vertu assez aimable, pour n’avoir pas besoin de peintres qui leur en fassent remarquer les attraits ; si la vue de ces peintures les porte à faire plus d’attention à l’original, comme le portrait d’une jolie femme fait désirer d’en connaître le modèle à ceux qui ne l’ont pas vue ; il est donc probable que le Théâtre peut opérer les mêmes effets et que le coloris agréable qu’il prête aux charmes de la Vertu, altérés quelquefois par les pinceaux austères des Pasteurs ou des Philosophes, peut faire désirer de la connaître et de la pratiquer. […] Je ne me suis pas contenté de vous prouver que la Tragédie n’était rien moins que dangereuse, je crois vous avoir prouvé qu’elle est encore utile à la correction des mœurs.

446. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Il s’agit d’examiner si Alceste est un galant homme tourné mal à propos en ridicule ; si la pièce, comme vous vous l’imaginez, est contraire aux bonnes mœurs ; si un homme qui dit durement son avis sur tout, qui ne s’embarrasse jamais de mortifier personne, qui prend le Dé à tous coups, et s’établit orgueilleusement le Juge et le Précepteur du genre humain, qui joint l’insolence à la brusquerie, n’est pas un homme vicieux et blâmable ; et si la probité est un titre qui exclue la politesse et la modestie. […] , p. 49 : « Tout en est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs […] » cl.

447. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

La gloire de le perfectionner, de le rendre un Poème complet, était réservée à un siècle éloigné des anciens Romains, à des dèscendans reculés, qui n’ont ni leurs mœurs ni leur courage ; mais qui sont en récompense doux, honnêtes, bons dévots & grands Musiciens. […] Le genre des talens de Lully, & les mœurs graves de son siècle, en furent apparemment la cause. […] La jalousie, la fureur, agitent ceux qu’elles doivent enflammer ; l’amour y fait sentir ses loix à des cœurs dont il est vraisemblable qu’elles soient chéries : en un mot, je défie qu’on me montre le moindre sentiment mal placé ; c’est-à-dire, la perfidie dans l’âme d’une amante ; la férocité parmi des mœurs douces, &c.

448. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Sages de l’antiquité, qui regardiez les Lettres comme le plus solide fondement des sociétés, comme l’œil universel de la sagesse, le thrône des mœurs, & un lien sacré du genre humain.

449. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Examinez Chrétiennement ses mœurs et ses Livres.

450. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Voilà des privilèges manifestement favorables aux mauvaises mœurs.

451. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

in Hexameron, condamne de même les Chansons de l’Opéra : « Ils vont , dit-il, avec ardeur, écouter certaines chansons qui ne respirent que la mollesse, et qui ne tendent qu’à corrompre les mœurs, et qui font naître dans l’esprit des auditeurs déjà assez déréglés d’eux-mêmes, toute sorte d’impuretés, d’une manière qu’ils ne peuvent jamais se rassasier de ces chansons.

452. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Depuis que la corruption des mœurs eut perdu les peuples long-temps vertueux, on en répandit sur tout le corps, & il y en avoit particulier pour chaque partie, les pieds, les mains, les cheveux, le visage, le sein, &c. […] Mais ils n’ont eu garde de parler du ridicule, des excès, du danger pour les bonnes mœurs d’une marchandise qu’ils ont intérêt de vendre ; ils n’ont parlé qu’en charlatans des plaisirs qu’on y trouve.

453. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Est-il de ligne dans l’Evangile qui ne lance la foudre sur des empoisonneuses publiques qui, après avoir perdu les mœurs, ne cherchent qu’à les faire perdre à tout le monde ? […] Si la licence des discours corrompt les bonnes mœurs, combien plus les corrompt la licence des nudités !

454. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Il en est tout autrement des gens d’Eglise, dont les obligations sont plus serrées, tant pour leurs propres mœurs, que pour l’édification qu’ils doivent. […] Ce ne sont que les péchés graves contre la religion, les mœurs, &c. qui rendent abominable : Non induatur mulier veste virili, nec vir veste fœminea ; abominabilis enim est coram Deo qui facit hæc.

455. (1674) Le Theâtre François pp. -284

La Comedie est vne representation naïue & enjoüée d’vne auanture agreable entre des personnes communes ; à quoy l’on ájoûte souuent la douce Satyre pour la correction des mœurs. […] Voudroit on encore condamner l’Imprimerie & les Imprimeurs pour quelques mechans liures qui courent, qui sont sales & impies, qui attaquent la Religion & les bonnes mœurs, qui décrient vn Estat, & celuy qui le gouuerne ? […] Mais enfin pourquoy en la matiere dõt il s’agit se montrer plus delicat en France qu’en Italie & à Rome méme, où l’Inquisition est en vigueur pour le soûtien de la Religion & des bonnes mœurs ? […] C’est a dire qu’on ne va guere les voir que pour le pur diuertissement, & qu’on n’en remporte que peu d’instruction pour les mœurs, parce qu’ils ne s’attachent pas fort à cet article. […] Quoy que leurs mœurs & coûtumes soient pareilles, & qu’elles obseruent les mémes loix, elles n’ont point d’Amphictions ny de Conseil General, comme les sept Villes de la Grece ; en vn mot ce ne sont pas des Estats Confederez, ny qui se veuillent beaucoup de bien l’vn a l’autre.

456. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Si celui-ci n’a pas eu tout le succès qu’il en attendoit, parce qu’apparemment il n’est pas assès dans nos mœurs, on ne doit pas moins lui sçavoir gré de son zèle pour la gloire du Théatre François, qu’il a d’ailleurs enrichi de plusieurs belles inventions.

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