Sans elles l’habilité, le merite, la hardiesse, la memoire & toutes ces parties ensemble, qui sont les principales & les essentielles de la profession, sont comme des forces desarmées, & des talens decreditez.
Il est donc évident que ceux-là pèchent grièvement qui vont aujourd’hui au bal, et qui fréquentent la danse, à cause des dangers qui en sont inséparables, et auxquels ils s’exposent : car quand il pourrait se rencontrer quelque bal où l’on n’appellerait que les seuls parents, ou les seuls amis ; néanmoins il est vrai de dire absolument qu’il n’y peut avoir aujourd’hui aucune assemblée pour la danse où il n’y ait du danger, à cause de la corruption du siècle et des mauvaises coutumes qui s’y sont introduites, ne se tenant plus aucun bal où la jeunesse ne se rende, et où elle n’entre de gré ou de force ; et cet usage a si fort prévalu, que si on fait quelque assemblée pour la danse où on veuille faire ce choix des personnes honnêtes, parentes ou amies, et fermer la porte aux étrangères, on heurte insolemment, et on fait mille outrages et mille affronts au maître de la maison.
: Prenez garde de pas tomber dans l’erreur, mes très chers frères ; vous avez les constitutions des apôtres et des hommes apostoliques, vous avez les saints canons, jouissez-en, mettez-y toute votre force, prenez plaisir à les lire, considérez-les comme vos armes, afin que par leur secours et par le soin que vous prendrez de les avoir toujours devant les yeux et de les suivre avec ferveur, ils vous servent d’armes capables de vous défendre contre toutes les attaques des ennemis de votre salut ; car ce serait une chose tout à fait indigne d’un évêque ou d’un prêtre, de refuser de suivre les règles que l’Eglise, où est le siège de Saint-Pierre, suit et enseigne. » On voit que ce souverain pontife s’écrie que ce serait une chose tout à fait indigne d’un évêque ou d’un prêtre de refuser de suivre les règles de l’Eglise ; Or, il est manifeste, cependant, que les évêques et les prêtres ont enfreint ces lois et ces règles, et que le chrétien, dans l’amertume de son cœur, voit l’Eglise désertée par les chefs propres de sa milice ; car tous les canons que je viens de citer et qui font la base constitutive de la discipline des ecclésiastiques, sont totalement inobservés, et peut-être méconnus !
Combien serait-elle au-dessus des forces de l’homme, sans la toute-puissance de la grâce !
Tous les Pères ont expliqué avec tant de force les périls où s’exposent ceux qui vont aux spectacles, qu’il est impossible, quand on cherche sincèrement la vérité, de former le moindre doute sur leur sentiment.
Il jugera beaucoup plus avantageux pour sa bourse d’en revenir aux bouquins b ; alors force sera à quelques littérateurs de chercher un usage plus lucratif de leurs ciseaux, et à quelques libraires d’aller à pied comme Barbinc.
Il est difficile de faire un ouvrage où l’on instruit en amusant, où l’on couvre l’aridité du savant des charmes d’une diction élégante, où l’on enchaîne le raisonnement & les images de Vénus. » Ils appellent ces explications galantes, cette lecture amusante ; en cela bien différente de celle de son concurrent, grave, sérieuse, profonde, qui traite fort peu galamment Vénus de prostituée, & son culte un tissu de prostitution publique en son honneur : ce que le galant abbé combat de toutes ses forces. […] Si, par quelque intrigue, les pieces de ce genre prennoient faveur, nos dramatiques n’auroient plus qu’à fouiller dans les greffes des parlemens, pour trouver une foule de sujets de cette force, & même encore plus piquans : c’est une mine abondante que nous leur offrons à exploiter. […] Comme la force de la vérité entraîne ! […] Un enfant n’étudie point les fables par goût, on l’y force ; & après avoir reçu la petite récompense de son travail, il n’y pense plus, & n’y pensera de sa vie.
Saint Charles Borromée fit ordonner, dans un concile provincial, que les prédicateurs reprendraient avec force le déréglement de ces plaisirs publics, que les hommes, séduits par une coutume dépravée, mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal ; qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du théâtre, et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils, et qui sont contraires à l’esprit du christianisme ; qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, saint Cyprien, saint Chrysostôme et Salvien1 ; qu’ils développeraient avec soin les suites et les effets funestes des spectacles ; et qu’enfin ils n’oublieraient rien pour déraciner ce mal et faire cesser cette corruption. […] Le prince de Conti, Traité de la comédie et des spectacles, selon la tradition des Pères ; Nicole, Essais de morale, tome 3 et tome 5, pensées sur les spectacles ; Bossuet, Maximes et réflexions sur la comédie, on a vu avec quelle force Bossuet s’élève contre le théâtre ; Desprez-de-Boissy, Lettres sur les spectacles ; Concina, théologien dominicain, de Spectaculis theatralibus ; Gérard, comte de Valmont ; enfin, une foule de théologiens français, comme Fromageau, Pontas, etc.
Il y a cent traits de cette force & d’une aussi bonne morale. […] Il y en a peu qui l’ignorent entierement, mais il n’y en a aucune à qui le théatre ne le dévoile ou ne donne des forces.
Se peut-il qu’il ait oublié que sa fille est parmi les Vestales, puisqu’il l’y a mise par force ? […] Ce Pontife trouve le séducteur dans le lieu saint qui lui étoit interdit ; il est témoin de la violence avec laquelle il le force, des attentats d’une troupe de jeunes insensés dont il se fait suivre, il entend les blasphemes contre tous les Dieux, contre cette même Vesta dont il venge l’honneur par le sang de sa fille.
Ce n’est pas connoître la danse de la regarder seulement comme une suite réguliere des pas cadencés, qui amusent par leur légèreté, leur adresse, leur force, leur régularité, telle qu’elle est dans la grossiereté du peuple, ou la simplicité d’un enfant qui exprime la joie, ou dans un Maître qui apprend à danser ; ce n’est que la partie méchanique. […] Ces danses religieuses ne sont que des traits de force & de fureur.
Toutefois Diodore affirme, qu’il fut caché, et non dévoré, et que depuis il fut trouvé de sa femme Isis, et inhumé en un sépulcre magnifique, avec force senteurs et odeurs, Typhon ayant été saccagé, et tous ses complices coupables du meurtre, sans qu’aucun d’eux échappât. […] Et Platon entre les quatre divines fureurs qu’il met, divination, mystère, amour, il ajoute pour la quatrième, Poésie, pour montrer que les Poètes font quelque chose outre les forces de nature.
Qu’on lise leurs ouvrages, où l’éloquence prête de nouvelles forces à la vérité ; & que l’on avoue après ce que l’on aura ressenti.
Tout Dieu qu’il est, il reconnoît la force de la Nécessité à laquelle on ne peut résister Αηαγκης ἀδηριτον οθενος.
Je ne veux point examiner la force de ce raisonnement que je renvoie à nos Docteurs de Médicine, il me suffit de dire que Luceïa et Galéria ne furent jamais deux Comédiennes ni Tragédiennes, car les troupes des Comédiens et des Tragédiens n'avaient point de femmes qui parussent sur la Scène, et n'employaient pour en représenter les personnages que de jeunes hommes, comme nous voyons dans Plutarque un jeune homme raillé par le Chorague ou l'Entrepreneur des Jeux, de ce que représentant une Princesse, il ne voulait pas venir sur le Théâtre, sans avoir beaucoup de femmes à sa suite ; « An melior cum Thaïda sustinet, aut cum Uxorem Comœdus agit, vel Dorida nullo Cultam palliolo, mulier nempe ipsa videtur.
Ne vous trouvez pas souvent avec une femme qui danse, et ne l’écoutez pas, de peur que vous ne périssiez par la force de ses charmes.
Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même.
Je ne dirai rien de moi sur ce sujet, me contentant de faire parler ceux qui en ont écrit avec tant de force et de justice : écoutez-donc, mon cher Lecteur, quel a été le sentiment de saint CyprienEpist. ad Donat., lib. 2 [Epître à Donat, livre 2].