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246. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

quelques lieux communs, quelque sentence triviale, tournée en jargon poétique, dont l'expression, le tour, l'harmonie, les rimes, les pointes, les antithèses, décèlent le bel esprit qui veut briller, mais ne feront jamais soupçonner le zèle qui veut instruire, l'homme de bien qui est persuadé.

247. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Sophocle enfin donnant l’essor à son génie, Accrut encor la pompe, augmenta l’harmonie, Intéressa le chœur dans toute l’action ; Des Vers trop raboteux polit l’expression, Lui donna chez les Grecs cette hauteur divine, Où jamais n’atteignit la foiblesse Latine. […] Théodoric le félicite sur la victoire qu’il venoit de remporter près de Tolbiac, en 496 ; & il ajoute : Nous vous avons envoyé un Joueur d’instrumens, habile dans son art, qui joignant l’expression du visage à l’harmonie de la voix & aux sons de l’instrument, peut vous amuser ; & nous croyons qu’il vous sera d’autant plus agréable que vous avez souhaité qu’il vous fût envoyé.

248. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Les differents visages demandent des traitemens différents, pour embellir la nature, ou réparer ses disgraces, concilier le ton de la chair avec la couleur de l’accommodage ; comme un peintre il faut connoître les nuances, l’usage du clair obscur, la distribution des ombres, pour donner plus de vif au teint, & d’expression aux graces.

249. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Cet effort met en mouvement toute la machine ; beaucoup de danses ne sont précisément que le tableau, l’expression du désordre, & de la satisfaction du vice.

250. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Le sage, l’honnête homme, disent les saints, ne doit avoir d’autres odeurs que celles de la probité : Viros solam probitatem olere debere , expression qui approche de celle de S.

251. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Le fleuve suivit la pente & reprit son cours, la comédie devint intolérable ; toutes les nations où elle se produisit furent indignées ; les ordonnances des Rois, les plaintes réitérées des États généraux, les arrêts des Parlemens, le châtiment, le bannissement, la suppression de différentes troupes, enfin les idées communes, le langage ordinaire, qui par un consentement unanime de tous les peuples & de tous les siècles, depuis la Chine & le Japon jusqu’en Portugal & en Écosse, a fait du nom de Comédien une injure proverbiale, une expression de mépris, de folie & de vice, peuvent en convaincre les plus incrédules.

252. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

S’il est quelqu’un qui ne rende pas justice à ses talens, c’est qu’il en est qui ne connoissent que les graces pointues & bouffies (expression neuve) ; il faut la vue bien nette & bien purgée pour découvrir cette secrette lumiere, &c.

253. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Elle est éprise des Essais de Montagne, livre qu’une éducation chrétienne ne mettra jamais entre les mains de la jeunesse ; les obscénités, l’irréligion, l’égoïsme, la liberté des pensées & des expressions sur les choses les plus respectables, lui feroient acheter trop cherement quelques traits frappans, quelques termes énergiques, quelques naïvetés réjouissantes, que le vice fait dévorer avec avidité & prononcer avec enthousiasme, mais qui n’auroient pas dû chez une femme si sage être mis au rang des livres classiques d’une fille.

254. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

il ne craint rien tant que d’être démasqué : expression proverbiale, qui en peint vivement le danger & le mal : Qui male agis odit lucem.

255. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Son style boursouflé est celui d’un homme extasié, hors de lui-même, qui ne voit, n’entend, ne connoît que la grandeur, à qui il rapporte tout, comme à son principe & à son centre ; toujours monté sur le ton de dignité, toujours bouffi dans ses expressions, il ne laisse pas respirer un moment.

256. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Quelles expressions !

257. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Ils n’ont pas de vrais besoins, et ils sont indignes de vos largesses, tandis qu’ils le font volontairement : « Da bono, et non recipias peccatorem. » Ce serait favoriser leur désordre et y participer, et vous rendre comptable des innombrables péchés qu’ils occasionnent : ce serait doublement y participer, « in crimine criminoso », selon l’expression des Canonistes, que d’acheter les plaisirs dangereux qu’ils procurent, en assistant à leurs pernicieuses représentations.

258. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Mais si, quand il faut de puissans remèdes, on nous donne des palliatifs ; si l’on veut ménager encore les prétentions arbitraires, & cet empire de l’habitude, cette autorité des anciens usages ; si l’on se contente de remplacer un Gouvernement absurde par un Gouvernement supportable ; si l’on ne fait que perfectionner le mal, pour me servir de l’expression du vertueux Turgot ; si, quand il faut établir une grande constitution politique, on s’occupe de quelques détails seulement ; si l’on oublie un instant que les loix doivent également protéger tous les Ordres de Citoyens, que toute acception de personne ou d’état, est une chose monstrueuse en législation, que tout ce qui ne gêne point l’ordre public doit être permis aux Citoyens, & que par une conséquence nécessaire, il doit être permis de publier ses pensées, en tout ce qui ne gêne point l’ordre public, de quelque manière, sous quelque forme que ce soit, par la voie de l’Impression, sur le Théâtre, dans la Chaire & dans les Tribunaux ; si l’on néglige cette portion importante de la liberté individuelle ; la France ne pourra point se vanter d’avoir une bonne constitution : les ames fières & généreuses, que le sort a fait naître en nos climats, envieront encore la liberté Angloise que nous devions surpasser : nous perdrons, peut-être pour des siècles, l’occasion si belle qui se présente à nous, de fonder une puissance publique ; & les Philosophes François, écrasés, comme autrefois, sous la foule des tyrans, seront contraints de sacrifier aux préjugés, ou de quitter le pays qui les a vu naître pour aller chercher une Patrie ; car il n’y a point de Patrie sans liberté.

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

L’expression n’est point indécente par elle-même : l’indécence n’est ni dans le mot ni dans la chose, elle est dans le cœur.

260. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Peres (expression basse & indécente, mais propre à son style frondeur), frappées d’anathême par les Papes, & abolies par nos Rois, parce qu’elles précipitoient dans une licence effrenée.

261. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

L’ivresse, la fureur, les convulsions furent l’essence primitive (& très-fatigante) des danses de Bacchus ; on les métamorphosa en expressions de volupté.

262. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Car si le plaisir doit faire le fondement de la Comédie, il faudra bien à quelque prix que ce soit obtenir cette fin : dès là qu’un expédient, quelque illicite qu’il soit d’ailleurs y pourra contribuer, on ne le rejettera jamais : on étalera les plus scandaleuses expressions : on profanera les choses les plus saintes, on convertira en amusements dramatiques le plus graves objets de la Religion : comme si le mauvais penchant des Spectateurs devait être flatté par-dessus tout, leur folie entretenue, et leur Athéisme favorisé.

263. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Ce savant homme appelle les Professeurs les Evêques des écoles, les Prélats de la jurisprudence, « Antistites juris, Antistites scholarum » ; expression singulière qui en marquant la sainteté des lois et celle de leurs interprètes, soit en les enseignant, soir à plus forte raison en les faisant exécuter, leur enseigne combien ils doivent se respecter eux-mêmes, et s'éloigner de toutes les folies du théatre.

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