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562. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Il parle du Théatre, il ne pouvoit guere s’en défendre, en faisant venir son Héros à Athenes, mais ce n’est qu’en passant, & comme d’un mal que bien des gens jugent nécessaire, par un ancien préjuge, que je crois faux, mais qu’il est presque impossible de déraciner dans une capitale opulente & voluptueuse, où la plupart des gens oisifs & frivoles ne savent que faire de leur temps. […] On croiroit de la dignité d’y dresser un Théatre. […] On croit se faire honneur, & par la difficulté de fournir des vers à tous ces mots, souvent bizarres, montrer de la facilité & de la fécondité de génie. […] Qui auroit cru qu’on en fît l’aveu ?

563. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Je renonce, dit-on en se faisant baptiser, au Diable, à ses Pompes, à ses Spectacles, et à ses œuvres: et l'on ajoute aussitôt après, je crois en Dieu le Père Tout-puissant, et en Jésus-Christ son fils. L'on renonce donc premièrement au Diable, afin que l'on croie en Dieu, d'autant que quiconque ne renonce pas au Diable ne croît pas en Dieu ; et partant quiconque retourne au Diable, méprise et quitte son Dieu: Or les Démons se trouvent dans les Spectacles et dans les Pompes solennelles, de sorte que quand nous y retournons nous quittons la Foi de Jésus-Christ: Le mérite des Sacrements de notre Religion se perd en nous; tout ce qui suit dans notre Symbole est choqué, et tout ensemble affaibli ; Car le moyen de s'imaginer qu'une chose puisse demeurer debout quand son appui est à bas : Dis-moi donc, ô Chrétien, qui que tu sois, ayant perdu par tes mépris et par ta rébellion les principes de ta croyance, comment pourras-tu faire état de sa suite ?

564. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Mais passer les bornes de cette gradation, aspirer à tout ce qui est de plus brillant, prodiguer les bijoux pour en faire un fastueux étalage, en nourrir sa vanité, se repaître de cette grandeur imaginaire, s’en croire fort supérieur à ses semblables, en prendre droit de les mépriser, de les opprimer, d’en exiger des adorations & des bassesses ; c’est un orgueil & une tyrannie contre laquelle la Religion, la raison, l’humanité ont toujours réclamé, & qu’aucun prétexte n’autorise. […] Croyez-vous qu’il soit aisé de ranger un panier, un pli, une manche sous les loix du bon goût ? […] Après cette brillante apologie, le Médecin gazetier fait un traité du fard qu’il croit une partie essentielle de la Médecine appelée cosmétique qui consiste comme toutes les autres à ôter le superflu & ajouter ce qui manque, à retablir la déperdition de notre triple substance, à faire la régénération des chairs consommées, la réunion des parties disjointes par la solution de continuité, & réduire à une meilleure conformation les dépravations d’icelles , &c.

565. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Ce n’est pas sans doute le coup d’essai de la jeune actrice, elle a plus d’une fois brillé au spectacle, pour avoir si bien le ton, les allures, l’esprit des coulisses, sur-tout du théatre comique, connu & choisi ces deux pieces ; elle s’est plus d’une fois exercée sur les théatres de société ; elle doit avoir appris en perfection la poësie, la musique, la danse, l’art dramatique, pour composer des prologues charmans ; sur-tout elle doit bien connoître le goût de son pere, pour avoir cru lui plaire, en lui souhaitant la bonne année par des farces ; & le pere qui a souffert ces exercices, ces assemblées d’acteurs & d’actrices, qui a fait la dépense de ce théatre, qui a permis & approuvé ces vers galans, & les a fait mettre au Mercure, qui a souffert les assiduités de ce poëte amoureux, les parens & les amis qui ont célébré cette fête, tous ces gens-là sont bien enthousiasmés du Théatre. […] Mais les comédiens n’ont pas cru devoir porter si loin leur sensibilité, les Théatres n’ont point vaqué. […] On assure que c’est celle de quelques pasteurs : je ne veux pas le croire.

566. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Je crois même très-déplacé de mêler des danses aux pieces saintes du nouveau Testament, comme Polieucte, &c. […] Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] Je crois même que le respect pour le lieu saint doit éloigner les danseurs des lieux circonvoisins des Eglises.

567. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Le Comédien qui est maître absolu de son rôle, croit l’être de toute la pièce.

568. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Outre que toutes ces Festes furent infectées de tant de licences & de tant de saletez, si du moins on en croit quelques HistoriensDion. in Ner.

569. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

On se croirait aujourd’hui reporté à cette époque de rébellion religieuse et régicide, qui se souilla de tant de crimes et s’arma de poignards parricides pour verser le sang des rois.

570. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Nous aurons soin, et tâcherons d’appuyer tout ce que nous avancerons sur l’autorité de ceux qui ont droit, et obligation de régler les fidèles ; afin qu’on ne croie pas que nous disions rien de nous-mêmes.

571. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

Pour moi je suis bien éloigné du jugement qu’il en porte ; car non seulement je ne crois point qu’Angélus ait été excessivement sévère ; mais j’ose dire qu’il a fait tort à la vérité, et qu’il a été très hardi de vouloir limiter ainsi par son interprétation particulière l’obligation que les Canons imposent sans restriction aux fidèles.

572. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Je crois y avoir autant de droit que ceux qui ont écrit sur les monnaies, les finances, le commerce, la noblesse, la guerre, l’agriculture.

573. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

N’y a-t-il pas été lui-même aussi injustement que grossierement insulté dans l’Écossoise, & ailleurs, sous le nom de Vasp, qui en Anglois signifie frêlon, guêpe, par une allusion & un jeu de mots que le siecle passé, quoique moins poli, n’eût pas trouvé ingénieux, & dont pourtant le bel esprit du siecle (Voltaire) a cru devoir enrichir le recueil de ses œuvres. […] On crut en arrêter la licence en défendant de nommer personne ; mais à la place du nom, les Acteurs portoient les habits de ceux qu’ils jouoient, comme Moliere prit ceux de M.

574. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Ne serions-nous pas réduits aujourd’hui à regretter ces temps de simplicité, où l’on ne raisonnait pas, mais où l’on croyait ? » Cela est juste, et je suis entièrement de l’avis de cet excellent historien, en ce temps, on ne raisonnait pas, on ne croyait pas profaner, on avait la foi, toute la foi : mais depuis ce temps, on a raisonné, et la raison du prince, la raison des législateurs, ont distingué, reconnu des profanations scandaleuses dans les représentations des mystères, et elles ont été défendues, d’une manière impérative ; mais depuis ce temps, on s’est reporté sur la propre législation ecclésiastique, et l’on a trouvé des canons des conciles, qui, depuis les premiers siècles, interdisent tous déguisements, toutes mascarades, non seulement aux gens d’Eglise, mais encore aux séculiers. […] On y croit que Jésus-Christ, après son entrée à Jérusalem, donna la liberté à l’ânesse ou à l’ânon qui lui avait servi de monture, et que cet animal, après avoir voyagé quelque temps en Palestine, traversa la mer à pied sec, et vint se réfugier à Vérone, où il mourut. […] Ailleurs encore : « Per aurem imprœgnatum, Beata quæ credidit, Concepit et edidit Summi patris filium : Nec pudor amissus est, Nec dolor admissus est, Per hoc puerperium. » Heureuse celle qui a cru, qui a conçu et mis au monde le fils du Père tout-puissant, engendré par l’organe de l’ouïe ; la pudeur n’a point souffert, la douleur n’a point été ressentie dans cet enfantement. […] Car ce n’est pas punir un moine que de l’envoyer d’une maison dans une autre de son ordre, sans autre châtiment, parce que les moines, en quelque endroit qu’ils soient, sont toujours chez eux. » Avant de quitter la ville d’Orléans, je crois utile de mentionner une supercherie qui fut employée par les cordeliers de cette cité, et qui ne le cède en rien, ou pour mieux dire, qui surpasse toutes celles qui sont employées sur nos théâtres.

575. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Ils affectent un ton si insinuant, si persuasif, qu’en ne les connoissant pas, on les croit pénétrés de ce qu’ils disent.

576. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

« Qui croiroit, dit l’Auteur des Dégoûts du Théatre, que l’Œdipe de M. de Voltaire, c’est-à-dire, une de nos meilleures piéces, fût d’abord refusée ?

577. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Ce mêlange monstrueux de bien & de mal, de folie & de sagesse, d’absurdités & de bonne morale, est commun dans les pieces de théatre, où il est ordinaire de voir une sentence à côté d’un propos licencieux : ou croit que l’un sert de passeport & d’excuse à l’autre.

578. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Un Prince n’oseroit faire le Comedien, un simple Bourgeois croit qu’il y a des divertissemens indignes de sa condition, un Religieux se rendroit infame en se divertissant comme la plus grande partie des Chrêtiens ; & un Chrêtien se persuade qu’il n’y a rien de meseant à un si grand Nom, il n’a point de honte de se divertir en Païen.

579. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Qu’on ne nous croie donc point trop sévères, si dans un siècle si corrompu, et dans l’état où sont les bals, et les danses de ce temps, nous n’osons point excuser de péché ceux qui les fréquentent, puis qu’Alexandre de Halès Auteur célèbre, Parte 4. citat.

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