Si c’est là, mes Pères, être, selon vous, le plus digne, d’un Archevêché, que de se jeter après et de s’en saisir, comme votre allégorie porte à croire que votre Prélat a fait, c’est selon l’Ecriture et les Pères, s’en rendre très indigne quelques belles qualités qu’on pût avoir d’ailleurs. « Jésus Christ , dit l’Apôtre, 6 n’a point pris de lui-même la qualité glorieuse de Pontife.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges. […] Ils se sont tous crus indignes de ces dignités, et ont eu de l’horreur d’en faire la moindre recherche. Et ne croyez pas, mes Pères, que ces vérités ne soient que pour les Héros de l’antiquité, l’ambition n’a jamais été la voie légitime pour monter à l’Episcopat, et ne la sera jamais.
Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. […] Vous êtes donc bien éloigné de croire que la comédie soit destinée à corriger les passions, et les mauvaises mœurs ? […] N'est-ce pas une présomption criminelle que de croire, « Præsumptio nequissima unde creata es ?
De cette sorte, si nous l’en croyons la confession même où tous les péchés se découvrent, n’en découvre point dans les théâtres ; et il assure avec une confiance qui fait trembler, « qu’il n’a jamais pu entrevoir cette prétendue malignité de la comédie, ni les crimes dont on veut qu’elle soit la source »page 40. [« Lettre d’un théologien », page 40]. […] Ils insultent aux prédicateurs qui en reprennent les femmes, jusqu’à dire que les dévots se confessent eux-mêmes par là et trop faibles et trop sensibles : pour eux, disent-ils, ils ne sentent rien, et je les en crois sur leur parole. […] N’en croyons donc pas les hommes sur leurs maux ni sur leurs dangers, que leur corruption, que l’erreur de leur imagination blessée, que leur amour-propre leur cachent.
Pour parvenir à un succès si désirable, je crois qu’il serait nécessaire d’avoir un génie neuf, élevé, nerveux, qui, ne reconnaissant de règles que son sentiment, ne bâtisse point sur le dessein d’autrui : un tel homme serait notre Démosthène ; mais la servitude et le dégoût ne le formeront jamais, et je ne cesse pas d’être étonné que nous ayons encore de si bons Auteurs. […] Je crois que le but digne de la Tragédie, est d’élever notre âme par des vertus mâles, de la rendre amoureuse du beau, de lui donner de l’émulation par des exemples d’un aimable héroïsme, et de la tirer enfin d’un certain engourdissement qui n’est à présent que trop général ; je voudrais qu’une Pièce de Théâtre engageât par amour-propre chaque Auditeur à être aussi honnête homme que Scipion, à être aussi constant qu’Hannibal. […] En nous pénétrant de leurs Romans enchanteurs, nous avons cru nous polir ; nous nous sommes affaiblis, nous nous sommes avilis !
Est-ce donc là ce fourbe que vous venez de nous dépeindre comme nous annonçant un avenir qu’il ne croit pas ? […] Tais-toi, voix sépulcrale ; Chrétiens & Citoyens, nous croyons que le sang ne doit couler que pour la Religion & la Patrie. […] ) sur des exemples dont il n’avoit pas besoin pour se faire croire. […] faisons-nous profession de croire (p. 8. […] Ecoutez, Nations entières, puissiez-vous m’entendre & m’en croire !
Je crois avoir prouvé que le sujet de l’Opéra-Bouffon est toujours peu de chose. […] Les Grecs croyaient sans doute, que les divers malheurs qu’éprouvèrent Œdipe & la maison d’Agamemnon, inspiraient plus de terreur & de surprise, qu’aucun trait d’Histoire qu’on aurait pu mettre au Théâtre. […] Il se trouvera peut-être des gens qui croiront avoir lieu de mépriser l’Opéra-Bouffon, parce que ses Drames sont, ou doivent être, la simplicité même. […] Non, j’aime mieux croire que d’Aubignac s’est trompé. […] Mais, encore une fois, l’Abbé d’Aubignac se trompe dans l’endroit de son Livre que je viens de rapporter ; il faut absolument le penser, le dire & le faire croire.
Il y a du délire à croire quelqu’un, ou à se croire soi-même un être d'importance, pour avoir un pompon. […] Par un faux air de grandeur on se croit en droit et on se fait un mérite d'agir avec les gens librement et sans se gêner, ce qui détruit l'estime et la paix. […] sait-on quelque chose quand on croit tout savoir, quand on ne sait qu'en Comédien ? […] Aime-t-on, respecte-t-on ce qu'on se croit en droit de ridiculiser ?
Mais nous avons à leur répondre que notre Auteur, par égard pour le titre primitif de son Ouvrage, a cru devoir le conserver à ce qui en étoit une suite nécessaire ; & nous ajoutons que les relations fréquentes qu’il y a entre les Lettres sur les Spectacles, & l’Histoire des Ouvrages pour & contre les Théatres, ne permettent pas de les séparer. […] Elle ne sera point assurément la derniere ; j’en crois votre zele, vos lumieres, vos recherches, ainsi que les desirs, & le goût soutenu de vos Lecteurs.
Qui pourra les en croire ? […] C’est pourquoi quand même vous seriez assez chastes pour n’être point blessés par la contagion de ces lieux, ce que je crois impossible, vous ne laisserez pas d’être sévérement puni de Dieu, comme étant coupables de la perte de ceux qu vont voir ces folies, & de ceux qui les représentent sur le Théâtre.
croit-on que la piété & les mœurs gagnent beaucoup dans la licence de la peinture ? […] Vous le croyez ; mais le croiriez-vous, si vous étiez l’enfant qu’on dépouille, la femme qu’on ruine ? […] Il y a eu en France deux ou trois exemples moins éclatans d’Actrices & d’Acteurs convertis jusqu’à entrer dans un Cloître, & je crois qu’il y a peu de Communautés Religieuses qui voulussent de pareils sujets. […] Tu serois bien sot de croire à la vertu d’une fille d’opéra ; elle joue la fille honnête, & fait son métier ; elle fait à quel filet se prennent les bonnes gens. […] Tu l’adores, & je crois, Dieu me le pardonne, que tu as pour elle du respect !
Porée, qui même croit qu’on peut en faire un art & une école de vertu. […] 23. croit que S. […] On voyoit tout cela fort indifféremment, & sans croire qu’il y eût aucun mal, pourvu qu’on n’y mêlât point de choses déshonnêtes. […] Je ne crois pas que personne ose le contester. […] ne prend-on pas le monde pour duppe, si on croit le persuader ?
… Non, je ne saurais le croire. […] Ursule n’en aura pas le courage… En vérité, je prendrais de l’humeur ; mais très-sérieusement, car je suis sûre que tu lui pardonneras tout dès la première minute… Fermeté, courage, noble fierté… vertus inconnues à ma sœur : elle est tendre, elle n’est que tendre ; elle croit avoir tout fait, lorsqu’elle a été bien tendre, bien généreuse… bien imbécille. […] Je ne crois pas que nous ayions pas plus de vertu que les Anciens ; mais nous rougissons du vice qu’ils affichaient, nous voulons qu’il se cache… Serait-ce par un rafinement de sybarisme ? […] Je ne saurais croire que les peintures de l’amour & la présence des femmes, fassent tout l’inconvénient de nos Spectacles. […] Mais, diront les Misomimes, prétendez-vous que des Baladins… Je ne veux rien qui soit contraire à la plus exacte décence : j’ai prévu vos objections ; elles m’ont paru si fortes, que je n’ai pas cru qu’on pût les lever autrement, qu’en traçant une route toute nouvelle.
Je crois devoir entretenir mes lecteurs, des motifs qui m’ont porté à placer dans le courant du présent écrit, ayant pour titre, (Encore des Comédiens et du Clergé), quelques réflexions morales, politiques et religieuses. […] Je ne veux pas parler de cette intolérance en matière de dogmes et de mystères révélés, que chaque religion est bien libre d’admettre : mais je désigne seulement l’intolérance fanatique, qui en abandonnant la morale se croit en droit d’exterminer dans ce bas monde quiconque se refuse à croire des mystères et des dogmes révélés. […] « La charité tolère tout ; elle croit tout ; elle espère tout ; elle souffre tout. […] Ils sont démoralisés par principe ; ils se persuadent que tous les crimes du machiavélisme sont des vertus et se croient en droit de les commettre sans remords, toutes les fois qu’ils les croient nécessaires à la gloire de Dieu et à celle de l’Etat. […] Cette proposition exigerait une discussion dans laquelle je ne crois pas devoir entrer présentement.
Je crois même que l’esprit comique est plus opposé que le tragique à la théorie des regles. […] Les admirateurs de Moliere voudroient faire croire qu’en analysant son théâtre & développant les prétendus mystères de l’art, qu’on y croit renfermés, on formeroit un traité complet de l’art dramatique. […] , qui sont peut-être la raison pour laquelle on a cru devoir l’arrêter. […] Je crois que notre luxe est plutôt l’ouvrage de Louis XIV. […] Qui le croiroit ?
On croiroit devoir trouver quelque ressemblance entre Heraclius & Athalie, parce qu’il s’agit dans ces Piéces de remettre sur un Trône usurpé, un Prince à qui ce Trône appartient, & ce Prince a été sauvé du carnage dans son enfance. […] Croira-t-on une mere capable de livrer son propre Fils à la mort, pour élever sous ce nom le fils de l’Empereur mort ? […] Quand ce même Enfant verra apporter en cérémonie l’épée de David, & croira qu’on va l’immoler, il sera tout prêt : Hélas ! […] On peut en croire encore un homme qui n’étoit ennemi ni de la Poësie, ni de la Musique, ni de la Volupté. […] J’ai peine à croire que Caton paroisse jamais sur notre Théâtre Lyrique.
entre autres ce que l’on doit croire des jeux et des divertissements ; et il se répond lui-même que quand ils sont modérés, non seulement il n’y croit point de mal, mais encore qu’il y trouve quelque bien, et cette vertu qu’Aristote appelait Eutrapelie (c’est une vertu, comme vous savez, qui « Volo tandem tibi parcas, etc. »Aug. […] Jusqu’à présent je l’avoue, je croyais qu’on défendit les choses parce qu’elles étaient mauvaises, et non pas qu’elles fussent mauvaises parce qu’elles étaient défendues. […] C’est donc une erreur aussi grossière que ridicule, de croire les Comédiens moins honnêtes gens que d’autres, supposé leur conduite aussi exempte de blâme que leur Profession. […] Voilà, Monsieur, ce que sans trahir la vérité, et sans croire blesser ma conscience, je puis vous répondre pour mettre la vôtre dans un plein repos. […] Je n’ay dit que ce que j’ai cru absolument nécessaire pour vous satisfaire sur vos doutes, et pour vous découvrir mon sentiment sur la Comédie, et sur les autres Spectacles de la sorte.
Je ne crois pas que les Poètes qui se consacrent à ce genre ayent plus de facilité à composer du frivole qu’à produire des ouvrages sublimes ; mais quand même ils écriraient plus volontiers d’un stile lâche & rampant, il ne faudrait pas les mépriser ; au contraire, ils mériteraient d’avantage notre estime. […] J’ai cru pendant long-tems, je l’avoue à ma honte, qu’on pouvait composer un Poème pour le nouveau Théâtre avec autant de rapidité qu’on écrit des Chansons.
y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie. […] Ils se relevèrent quelque temps après sous une autre forme dont il ne s’agit pas ici ; mais comme l’on ne voit pas que Saint Thomas en ait fait aucune mention, l’on peut croire qu’ils n’étaient pas beaucoup en vigueur de son temps, où l’on ne voit guère que des récits ridicules d’histoires pieuses, ou en tout cas certains jongleurs, joculatores, qui divertissaient le peuple, et qu’on prétend à la fin que Saint Louis abolit, par la peine qu’il y a toujours à contenir de telles gens dans les règles de l’honnêteté.