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58. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

***  Combien d’Auteurs connus, qu’on passe sous silence, De leurs prédécesseurs parfaits imitateurs ; Même de leurs défauts discrets admirateurs, Etalent sous nos yeux de beautés, de science ! ***  Poursuivons notre éloge et laissons ces grands hommes, Ces modèles parfaits et ces Maîtres de l’art Qui connaissent de tout, et qui dans tout ont part ; Je les laisse à regret.

59. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Elles sont d’un homme sage, vertueux, éclairé, instruit par une expérience de quarante années, courageux, qui ose connoître & dire la vérité, quoiqu’avec beaucoup de modération. […] Sur plus de deux mille pieces qui ont paru depuis Rotrou & Corneille, à la renaissance du théatre, il ne parle que de cinquante-trois des plus connues, des mieux accueillies. […] En voilà assez pour faire connoître le goût & le système de Riccoboni. […] Voici les règlemens qu’il propose. 1.° Aucun Acteur ne sera reçu qui ne soit homme d’honneur, connu & avoué de sa famille, dont il rapportera des certificats en forme. […] Il ne faut qu’étudier les vivans, pour bien connoître les morts.

60. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Si le péché est connu, il doit en priver devant les hommes ; Dieu l’a expressément ordonné : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. » Le pécheur en est indigne, et ce serait un scandale de voir ainsi profaner les sacrements. […] Ce sont des pécheurs publics d’un ordre singulier, au plus haut point de la notoriété : un concubinaire qui entretient publiquement une femme, ou allant chez elle, ou la tenant chez lui, comme sont la plupart des Acteurs et des Actrices, est moins connu. […] Sa notoriété n’est pas une sentence, ce n’est que le péché connu. […] Je les rapporte, mais en peu de mots, parce que quoique communs parmi les Théologiens, ils sont fort peu connus des amateurs du théâtre. […] Ils ont fait depuis ce qu’ils auraient dû faire d’abord, s’ils avaient connu le noble désintéressement des Comédiens ; ils ont acheté le droit de faire des dialogues.

61. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Parcourons les principaux genres de Drames qu’on voit au Théâtre, & commençons par la Comédie, qui , selon les apparences, fut la prémière représentation en règle connue des hommes. […] L’Avare rit de la peinture qu’on fait de lui-même, & croit se moquer de son voisin ; la Coquette applaudit à son portrait, & dit tout haut à l’oreille de cinq ou six personnes discretes, qu’elle connaît bien là son amie ; le petit Maître sourit à l’esquisse de ses ridicules, & s’écrie, que le Marquis un tel est peint à ravir. […] Il ne faut point se transporter dans les tems reculés de l’histoire, ni parcourir de vastes contrées, pour mieux connaître les Hèros qu’elle fait agir ; ses Personnages sont copiés d’après des originaux qui vivent parmi nous : on croit voir agir & entendre parler des personnes que l’on fréquente chaque jour.

62. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Qui saurait connaître ce que c’est en l’homme qu’un certain fond de joie sensuelle, et je ne sais quelle disposition inquiète et vague au plaisir des sens qui ne tend à rien et qui tend à tout, connaîtrait la source secrète des plus grands péchés. […] Si l’on ne connaît de maux aux hommes que ceux qu’ils sentent et qu’ils confessent, on est trop mauvais médecin de leurs maladies.

63. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

On le soupçonne de ne pas connaître les circonstances qui favorisèrent, en France, l’empiètement et l’usurpation de la puissance ecclésiastique sur la puissance séculière. […] Je ne puis m’imaginer enfin, par quelle raison M. de Sénancourt, que je n’ai pas l’honneur de connaître, m’a attaqué si gauchement et avec si peu d’esprit. […] L’article assez mal écrit de cet auteur, ne présente point une analyse claire de mon ouvrage, et n’en fait point connaître les parties principales.

64. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Je n’en connais qu’une seule. […] Pourquoi ne nous point faire connaître l’amour sous une forme estimable ? […] Tout à coup l’objet change, ce n’est plus une conjuration, c’est une intrigue amoureuse ; sans à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se résout à s’écarter d’une histoire connue en faveur d’une épisode qui détruit le fonds de son sujet.

65. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

  Adjuration de la profession de comédien, exigée par le clergé, page 75 ; ne peut avoir lieu à l’égard des comédiens du troisième âge, qui sont institués par la puissance séculière, pag. 127 ; c’est un délit que commet le clergé de l’exiger, et les procureurs du Roi doivent en connaître, pag. 132, 134. […]   Langres, les évêques de Langres donnent des statuts à la société connue sous le nom de Mère Folle à Dijon, et en recoivent des brevets qui sont dignes des Ribauds les plus caractérisés, 323. […] Procureurs du roi, furent chargés de la censure de nos premières comédies, pag. 108 ; ils doivent connaître du délit que le clergé commet en demandant l’abjuration de la profession de comédien, instituée par nos lois civiles et par les diplômes du prince et en faisant le refus de sépulture, pag. 134, 138 et 143 ; les comédiens n’étant point excommuniés dénoncés ne sont pas passibles des anathèmes, pag. 182 ; ils doivent surveiller la conduite des ecclésiastiques de leur arrondissement, pag. 339. […] Sepulture (refus de) fait par le clergé aux comédiens, pag. 75 ; est un délit à l’égard des comédiens du troisième âge, qui sont institués par les lois civiles, et les diplômes de nos rois, les procureurs du roi doivent en connaître, pag. 134, 135 et 182.

66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Le Lapon qui vit sous la neige, & l’Africain brûlé par le soleil, connaissent les charmes de l’harmonie. […] Il suffit aussi de lire nos bons Poètes pour connaître que notre langue sait même très-souvent peindre les choses qu’elle èxprime. […] J’entreprends maintenant de marquer en quoi notre musique en général diffère de celle des Italiens ; c’est-à-dire que je veux éssayer de les faire connaître l’une & l’autre, de manière qu’on puisse les distinguer. […] On peut aussi connaître les divers genres de nos Compositeurs de musique enjouée. […] Le second morceau que chante Lubin, lorsqu’il arrive sur la Scène, dans l’espèce de Pastorale si connue d’Annette & Lubin, remplit toutes les conditions.

67. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Si on voulait y réfléchir on y apercevrait des dissonances choquantes, qu’on pourrait en quelque sorte comparer à une espèce de hurlement et d’aboiement, d’autant plus remarquables, qu’ils tendraient à faire connaître les différentes nuances de l’hypocrisie et de la corruption du cœur humain. […] C’est une espèce de commérage sous la direction de confesseurs curieux qui ont ordre de questionner adroitement les maris et les épouses, les enfants et les valets ; ils savent tout ce qui se passe dans l’intérieur des maisons et connaissent les actions et surtout la manière de penser de chaque particulier. […] Il n’en connaissait pas le prix et ne fut pas digne d’en être inspiré. […] Je vais, en attendant, terminer mon esquisse sous le point de vue dans lequel j’ai placé le portrait que j’ai voulu faire connaître, et dont j’ai été à portée d’observer l’original, par moi-même et de très près, pendant plusieurs années. […] Je suis bien éloigné de partager l’aveugle acharnement de tous les partis, qui veulent renverser les ministres actuels ; on connaîtra mes motifs en lisant la Notice que j’ai placée à la fin du présent chapitre.

68. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

On force la prison de Zaraès, on y massacre Iphis, au lieu de ce Prince, qui avoit ravagé l’Egypte pendant plusieurs années, qui y avoit été vaincu & jetté dans les fers, & n’étoit cependant connu de personne. […] Zaraès revient ensuite, se fait connoître, dit au Roi que c’est la scène du poignard tombé des mains d’Alzaïde en sa présence, qui a rompu ses desseins.

69. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Qui ne connaît la comédie des Plaideurs du doucereux Racine ? […] Quoique à la vérité les poètes Magistrats sont en petit nombre, on n’en connaît qu’un de quelque nom assez distingué d’ailleurs pour n’avoir pas besoin de chausser le cothurne. […] Débarrassés de la gênante décence de leur profession, n’étant point connus, et se flattant de ne pas l’être, ils s’y permettent impunément tout ce que la passion inspire, que le théâtre enseigne, que la mauvaise compagnie applaudit, que l’incognito autorise. […] On a cru qu’il valait mieux pour l’honneur de l’Etat, les cacher dans la foule ; n’étant point affichés ni souvent connus, les affronts et les fautes ne retombent point sur le corps, et ne scandalisent pas le public, qui est censé les ignorer. […] Les connaît-on, les souffrirait-on à la comédie ?

70. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Oui, ma chère, dissimule : puisque tu connais ta Rivale, étudie-la, pénètre-la, copie-la, surpasse-la ; & crois que pour regagner entièrement un cœur sur le point de t’échapper, le moyen le plus sûr est de prendre les grâces de ton ennemie, de paraître plus aimable qu’elle : s’il est d’autres routes non moins sûres, il t’est permis de les suivre. […] C’est avec cette créature qu’ils goûtent tous leurs plaisirs : ceux d’une union légitime sont devenus sans piquant & sans saveur ; ils ne sont plus connus que d’un petit nombre d’honnêtes gens, assez heureux pour avoir rencontré de ces femmes rares tendres sans fadeur, plus propres que magnifiques, belles sans hauteur, caressantes sans importunité ; qui, faites pour le plaisir, sont aussi réservées & plus vertueuses que les froides.

71. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Rousseau,1 vous tâchez non seulement de justifier l’imputation que vous avez faite aux Théologiens de Genève, en les accusant de ne plus croire ni à la Divinité de Jésus-Christ, ni à l’éternité des peines de l’Enfer ; mais vous rendez ensuite la proposition générale, en disant que ces sentimens sont une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante : que, si les Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que vous leur connoissez doit naturellement les y conduire, ou les laisser à moitié chemin. […] Ce qui m’intéresse plus particulièrement, & la seule chose qui m’a mis la plume à la main, c’est le procès que vous intentez à la Religion Protestante en général, en assurant que la logique que vous connoissez à ses Ministres les conduit naturellement au Socinianisme. […] Mais je vous prierai de considérer que cette même philosophie & cette logique que vous nous connoissez, & dont vous faites éloge, au lieu de nous éloigner de ces dogmes si précieux & si consolans, ne font que nous y confirmer.

72. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

L’Auteur s’est fait connoître, s’est placé, & ses vues sont remplies, au moins dans la partie essentielle. […] « Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens. […] Combien cela ne paroît-il pas extraordinaire aux étrangers, qui font gloire de connoître & de fréquenter ceux qui cultivent les Sciences & les Arts ? 

73. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Monseigneur, Si j’avais l’honneur d’être mieux connu de Votre Grandeur, je prendrais la liberté de l’aller voir au lieu de celle que je prends de lui écrire, pour la supplier très humblement de me regarder comme le seul coupable de l’impression d’une Lettre que j’ai mise au devant de quelques Pièces de Théâtre que j’ai données au Public, (si toutefois il y a du crime à mettre au jour les sentiments des Pères de l’Eglise, touchant les Spectacles qui peuvent être permis, et ceux qui doivent absolument être défendus). […] Tous ceux qui se sont déchaînés contre elle ne sont pas plus connus qu’ils l’étaient auparavant, ou s’ils le sont ce n’est pas à leur avantage. […] Si malgré toutes les précautions que je prends pour ne rien laisser échapper à ma plume qui me puisse brouiller avec la Pudeur la plus délicate, il plaît à Votre Grandeur de m’employer à quelque chose de plus sérieux, mon obéissance à ses Ordres lui fera connaître avec combien de soumission et de respect je suis, Monseigneur, De Votre Grandeur, Très humble et très obéissant serviteur.

74. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Collier, lequel est estimé l’un des plus beaux esprits de de-là la mer, et passe pour connaître à fond les grâces propres de sa langue. […] C’est ce que leur reproche l’ingénieux Auteur qui vient de donner au public un Recueil de ses Poésies, et dont le mérite est trop connu par ses Poèmes, de l’Art de Prêcher et de l’Amitié, pour que je ne craigne pas de le rabaisser par tout ce que j’en dirais de plus avantageux. […] Collier ne s’en formalisera point, lui qui connaît toute la délicatesse, et du langage et du génie Français.

75. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Descartes et Gassendi ont découvert des vérités qu’Aristote ne connaissait pas : Corneille a trouvé des beautés pour le Théâtre qui ne lui étaient pas connues : nos Philosophes ont remarqué des erreurs dans sa Physique : nos Poètes ont vu des défauts dans sa Poétique, pour le moins à notre égard, toutes choses étant aussi changées qu’elles le sont. […] Je ne veux pas comparer la Pharsale à l’Enéide ; je connais la juste différence de leur valeur : mais à l’égard de l’élévation, Pompée, César, Caton, Curion, Labienus ont plus fait pour Lucain, que n’ont fait pour Virgile, Jupiter, Mercure, Junon, Vénus, et toute la suite des autres Déesses et des autres Dieux. […] Aristote connut bien le préjudice que cela pourrait faire aux Athéniens, mais il crut y apporter assez de remède en établissant une certaine Purgation que personne jusqu’ici n’a entenduei, et qu’il n’a pas bien comprise lui-même à mon jugement : car y a-t-il rien de si ridicule que de former une science qui donne sûrement la maladie, pour en établir une autre qui travaille incertainement à la guérison ?

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