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451. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Le Concile de Laodicée dit qu’il ne faut point que ceux qui servent à l’Autel, ni qu’aucun Clerc se trouve jamais aux spectacles des Noces, et des Comédies. […] Et c’est pour cela que le Canon du Concile de Laodicée défend ces mêmes Exercices de la danse, et la Comédie à tous les Ecclésiastiques sans distinction ni restriction.

452. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Les Lacédémoniens ne voulurent jamais écouter ni Tragédie ni Comédie, disant qu’il n’étoit pas permis d’entendre même par amusement, ceux qui contredisoient les Loix. […] En quoi elle est opposée à la Comédie, qui est une imitation d’objets gays & risibles. […] Je ne prétens pas que ceux de nous qui vont tous les jours à la Comédie, soient plus doux, plus humains, plus charitables, que ceux qui n’y vont jamais. […] Ceux qui ont dit que le Théâtre d’Athenes étoit une Ecole de Vertu, en ont eu trop bonne opinion : il étoit, quand on jouoit les Comédies d’Aristophane, une Ecole de Libertinage & d’Impiété. […] Bacchus, dans une Comédie d’Aristophane, va aux Enfers chercher un des Anciens Poëtes Tragiques, parce que, dit-il, les Athéniens ont grand besoin de conseils.

453. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Cette comédie à Varsovie & à Londres fait sentir le prix & la gloire des statues & des portraits. […] Il ne manque que d’établir des chaires de professeurs, des cours d’études, des dégrés : cette cinquieme Faculté dans les Universités ne seroit pas une comédie indifférente. […] La comédie fait beaucoup plus de mal jouée la nuit que jouée le jour : de-là vient que des arrêts du Parlement ont autrefois ordonné de jouer après midi & au grand jour. […] Une comédie vaut mieux que tous les Offices de Ciceron & les Epîtres de Séneque. […] La scène changea de face, la Mythologie prit la place de l’Evangile, la licence fut substituée à la vertu : les anciennes comédies sont révoltantes.

454. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

) Sempronius répudia la sienne, parce qu’elle avait été à la comédie à son insu (Valer. […] C’était aussi abuser de la grâce, que de laisser mettre toutes les débauches sous la sauvegarde de la comédie (L. mater, de adulter. […] C’était la veuve d’un riche Marchand, qui aimant beaucoup la comédie, avait donné un appartement chez lui à cet Auteur, dit Ménage (Menagiana. tom. […] On fit plusieurs mauvaises épigrammes sur le refus de la Chambre des Comptes, dont la pointe consistait dans l’équivoque du mot Auditeur, quoique fort mal à propos, puisqu’on dit Spectateur, non pas Auditeur de Comédie. […] Les comédies de Plaute et de Térence sont pleines de ces traits, toujours les verges à quelque esclave.

455. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Cependant à Paris même, les Comédiens éprouvèrent en corps de pareils affronts lors de leur établissement ; ils furent chassés successivement de quatre différents quartiers où ils avaient acheté des maisons, et obligés de s’en défaire avec perte, jusqu’à ce qu’enfin ils trouvèrent le moyen de s’accommoder avec les habitants de la rue des Fossés, appelée aujourd’hui de la Comédie, où ils ont bâti leur Hôtel. […] Les vignettes, les culs de lampe qu’on voit sans nombre à l’Opéra, au théâtre Italien, tragédies, comédies, ballets, etc., offrent toujours quelques figures immodestes, et malheureusement les copies ne rendent que trop fidèlement les originaux, et ne multiplient que trop les scandales des habitants de Cythère. […] Huerne Avocat la Clairon ose avancer qu’« il faut l’agrément du Roi pour quitter la comédie », et se retirer même à titre de piété, et que « cet agrément n’est pas toujours facile à obtenir ». […] C’est beaucoup de tolérer la comédie ; ceux qui la jouent, doivent-ils s’attendre à des faveurs ? […] La Comédie n’en peut tirer qu’un fort petit avantage, ou plutôt cette loi se tourne contre elle.

456. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

La bonne et mauvaise Poésie … Les effets de la Comédie. […] La Comédie plaît. […] Mais ne peut-on voir la Comédie et l’Opéra sans se gâter ? […] Mais faut-il que mon fils apprenne la Philosophie avant que de lire Virgile et Horace, les Comédies de Térence, et les Tragédies de Sénèque ?

457. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Tout en est mauvais et pernicieux (de la Comédie), tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et les plaisirs même du Comique étant fondés sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. […] « Y a-t-il rien de plus odieux, de plus choquant, de plus lâche, qu’un honnête homme à la Comédie, faisant le rôle d’un scélérat, et déployant tout son talent pour faire valoir de criminelles maximes, dont lui-même est pénétré d’horreur ? […] [NDE] Comédie de Delisle de Drevetière, représentée par les Comédiens italiens en 1722.

458. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Je ne prétends pas condamner absolument toutes les Comédies, non plus que ceux qui y assistent, étant vrai qu’il s’en peut faire, et s’en est fait plusieurs, desquelles on est sorti sans être aucunement souillé ni blessé par les paroles qu’on y a entendues, ni par les actions qu’on y a vues, parce que tout y était fort honnête, et fort retenu ; ni celles qui ne sont que pour donner quelque récréation à l’esprit, et qui sont hors de tout péril. […] la pratique était en France, qu’aux renonciations qui se font au saint Baptême, on y ajoutait celle des spectacles et des Comédies lascives. […] On apprend l’adultère en le voyant ; et avec la douceur de l’autorité publique, la personne qui était entrée chaste à la comédie, s’en retourne chez elle toute impudique.

459. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Ceux qui dansent, et qui vont au bal, et à la comédie au temps dans lequel, suivant l’ordre de l’Eglise, les Chrétiens doivent spécialement vaquer à la pratique de la pénitence, ou s’occuper aux exercices spirituels, et à la dévotion, ne sauraient être excusés de péché mortel. […] Ce que nous avons dit touchant le temps de la Pénitence, c’est-à-dire dans lequel les Chrétiens doivent suivant l’ordre et la discipline de l’Eglise, s’exercer dans la mortification, est confirmé par un passage de saint Augustin rapporté par Gratien ; où ce saint Docteur dit, « Que celui qui veut obtenir la rémission de ses péchés par l’esprit, et par les œuvres d’une sincère pénitence, doit fuir les jeux, les bals, et les Comédies.

460. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Mais enfin soyons équitables, la comédie n’enseigne-t-elle pas aux valets de tromper leurs maîtres, aux femmes de se jouer de leurs maris, aux enfans de désobéir à leurs parens ? […] La politesse interdit ces propos grossiers (qui pourtant se réfugient encore dans plusieurs comédie) la langue Françoise les proscrit, ils sont méprises des honnêtes gens. […] le même que dans la piece : mêmes douceurs, mêmes sentimens, toute leur vie n’est que l’exécution de la scène, une sorte de comédie, de délire perpétuel. […] Tout cela sans doute a été fait à bonne intention ; mais assurément c’est mal s’y prendre pour élever de jeunes filles ; que d’en faire des Actrices & les accoûtumer à regarder le théatre comme une bonne chose, les histoires de l’Écriture comme des comédies. […] Berruyer, & que les comédies données dans les Collèges des Jésuites, qui ont préparé leur chûte & contribué à la corruption de la jeunesse.

461. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

La Comédie est peut-être la vraie preuve de ce que j’avance. […] Celui qui va souvent à la Comédie, doit apprendre là façon de parler des gens du monde, & se former un langage honnête & poli. […] D’Aubignac semble déclarer en termes éxprès, que c’est avec raison que notre nouveau Spectacle employe le langage de la populace, car ce qu’il dit de la Comédie est plus analogue au Spectacle moderne. « La Comédie qui n’a que des sentimens communs & des pensées vulgaires, ne rejette point les entretiens des Cabarets & des Carrefours, les proverbes des Porte-faix, & les quolibets des Harangères, à cause que tout cela contribue à la bouffonnerie39. » Je demande s’il n’est pas plus naturel d’appliquer ces paroles de d’Aubignac à l’Opéra-Bouffon, plutôt qu’à la Comédie ?

462. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Mais il n’en est pas ainsi de la comédie, dont les mœurs ont avec les nôtres un rapport plus immédiat, et dont les personnages ressemblent mieux à des hommes. Tout est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les spectateurs ; et, le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que, plus la comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. […] C’est une chose incroyable, qu’avec l’agrément de la police, on joue publiquement au milieu de Paris une comédie, où, dans l’appartement d’un oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la pièce, s’occupe, avec son digne cortège, de soins que les lois paient de la corde. […] On y apprend à ne couvrir que d’un vernis de procédés la laideur du vice, à tourner la sagesse en ridicule, à substituer un jargon de théâtre à la pratique des vertus, à mettre toute la morale en métaphysique, à travestir les citoyens en beaux esprits, les mères de famille en petites maîtresses, et les filles en amoureuses de comédie. » Aussi, dit Houdar de La Mothead, « nous ne nous proposons pas en composant des pièces de théâtres d’éclairer l’esprit sur le vice et sur la vertu, en les peignant de leurs vraies couleurs ; nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mélange de l’une et de l’autre, et les hommages que nous rendons quelquefois à la raison ne détruisent pas l’effet des passions que nous avons flattées. […] Après avoir vu la tendresse conjugale tournée en ridicule dans un grand nombre de comédies, une femme rentre-t-elle donc chez elle bien pénétrée des devoirs de son état et des sentiments qu’elle doit à son époux ?

463. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Il a fréquenté les spectacles dans un temps où l’idolâtrie détruite par Constantin et ses enfants, ne régnait plus sur le théâtre, et où leurs lois chrétiennes en avait réformé les abus et les scandales ; dans ces temps, où les Magistrats Chrétiens qui donnaient ces jeux ou y présidaient, et par vertu, et par intérêt, pour ne pas déplaire à leur Prince, n’auraient pas souffert ces indécences prétendues, dont on veut se faire une excuse pour sauver nos comédies, et que même les Païens n’y souffraient guère ; dans ces temps en un mot, où le spectacle était tel qu’il est parmi nous. […] C’est sur le théâtre, direz-vous, et il est vrai que vos comédies et vos tragédies sont châtiées et ce qu’il y a de plus tolérable dans votre religion : « Et hæc sunt tolerabiliora comediæ et tragediæ nulla verborum obscenitate compositæ. » (Voilà notre théâtre.). […] Quel est celui que la comédie n’a pas osé attaquer ? […] A Dieu ne plaise que nous vous disions : Dieu ne veut pas vous perdre, réjouissez-vous, mangez, buvez, allez à la comédie, il n’y a point de mal, Dieu est miséricordieux. […] La miséricorde de Dieu est si grande, qu’il reçoit à pénitence les plus grands pécheurs, non seulement ceux qui vont à la comédie, mais les Comédiens même.

464. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

) Ce dernier a même encore ses Perfidies à la mode, Comédie cinq Actes en vers, qui doivent être jouées…. quand…. […] Alors si nous avons le malheur encore de perdre un de ces Poëtes, son ombre en descendant aux Champs Élisées pourra apprendre à l’illustre Auteur de Caliste & d’Astarbé, que sa Comédie se joue enfin ; mais ce ne pourra être qu’en 1779, encore… encore… L’établissement du second Théâtre Français ne se faisant pas, quelques Poëtes Dramatiques, las d’attendre cinq à six ans, firent jouer leurs Piéces sur les Théâtres de Province ; entr’autres M. […] Qu’il me permette une comparaison, quoique toute comparaison cloche, les premieres Comédies de Moliere sont-elles ses meilleures ?

465. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

152 L’Article trois distingue nos Comédies en treize classes. […] 379 La Note [B] fournira des détails instructifs sur la Comédie en particulier. […] Par ce moyen les deux Comédies causeraient moins d’embarras qu’aujourd’hui ; les Théâtres auraient des emplacemens convenables à ces sortes d’Edifices, & se suppléeraient plus facilement.

466. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

[NDA] La Comédie Italienne. […] [NDE] Muse de la Comédie. […] [NDE] Jeanne-Catherine Gaussem, (1711 - 1767), dite Mlle Gaussin, actrice française, sociétaire de la Comédie Française.

467. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Il paraît bizarre, que dans un Etat Chrétien, on prêche et on écrive contre la Comédie, qu’on déclare excommuniés ceux qui font profession de monter sur le Théâtre, et qu’une foule de Chrétiens ne laisse pas de s’assembler presque tous les jours pour applaudir à ces excommuniés. […] On dira peut-être que la Comédie, bien loin d’exposer comme les Tournois, à un péril certain, empêche un grand nombre de désordres, c’est une excuse frivole. […] Que veut-on qu’elle fasse, qu’elle fulmine, qu’elle excommunie tous ceux qui vont à la Comédie ?

468. (1707) Lettres sur la comédie « Lettres sur la Comédie » p. 271

Lettres sur la Comédie

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