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71. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Il m’en coûte, je le confesse, de montrer, dans tout son jour, la faiblesse de mon adversaire ; je. n’aurai aucun mérite à prouver que, loin de me réfuter, il me donne gain de cause, et, par amour propre autant que par charité chrétienne, il me faut user de ménagemens : Je saurai n’en point manquer. […] N’est-ce pas vous qui, dans les conférences du soir, avez soutenu une controverse d’autant plus pénible que vous défendiez, au moins en apparence, la cause la plus faible, celle de l’incrédulité ; controverse d’autant plus difficile encore, que vous étiez réduit à des questions extrêmement laconiques, et que, par les longs développemens, auxquels se livrait le saint homme chargé de faire entendre la parole de Dieu, vous étiez réduit au silence et obligé de reconnaître qu’il n’avait jamais tort ? […] Vous prouvez que dans une cause désespérée toutes armes sont bonnes.

72. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Car l’imagination est à cette Poësie, ce que la cause est à l’effet ; & ces deux choses ne doivent jamais être prises l’une pour l’autre ; quoique ce qui est cause dans un cas, puisse devenir effet dans un autre. […] Ce discours est rempli d’images & de peintures, & c’est à notre imagination, qu’il parle contre l’abus de l’imagination. » C’est donc elle qui est la source des images, & non la Poësie de style : Celle-ci n’est donc pas la cause du plaisir qu’on éprouve à la lecture d’un Poëme ?

73. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Enfin, le torrent de la corruption, dont la comédie fut la principale cause, y entraîna les sénateurs mêmes, & coula à grands flots jusqu’à ce qu’il eût englouti la république dans l’abyme des plus grands désordres. […] Leur conduite ne peut que rendre très-suspecte la cause dont ils sont les champions. […] La vertu ne plaida jamais la cause du vice.

74. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Le théatre s’est souvent approprié ce spectacle dans plusieurs comédies & tragédies, où l’on fait plaider & prononcer des jugemens les plus fameux sont le Cid & Horace où Corneille, fait comparoître le vainqueur devenu coupable, devant le Prince qui doit le juger, & où il plaide sa cause, au risque de voir flétrir ses lauriers par une mort infame, & quelques fois dans les Opéras, faisant venir Minos, Æacus, Radamante pour juger les ombres. Mais il est un autre tribunal qui n’a rien que de risible, qu’on peut appeller la Parodie du Palais, quoique les auteurs qui y vont humblement plaider leur cause ne le redoutent pas moins, que le prévenu, sur la scellette, redoute l’arrêt de la Tournelle ; c’est le tribunal des Comédiens, où l’on juge souverainement de la vie poétique, de l’honneur dramatique ; & du profit de la représentation d’un poëte qui présente une piece nouvelle ; l’un des grands abus du théatre ; c’est l’empire souverain qu’on a laissé prendre aux comédiens, sur les auteurs & sur les piéces. […] On sifle, on baille, on s’ennuye, on cause, on s’endort, & on renvoye le patient avec des huées, avec des leçons, des exhortations à mieux faire ; trop heureux encore si on y joint quelque politesse, & quelques lueurs d’espérance.

75. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Mais comme il est inouï de dire que l’on attaque une personne à cause qu’elle a du mérite, et que l’on cherche toujours des prétextes spécieux pour tâcher de l’affaiblir, voyons de quoi s’est servi l’auteur de ces Observations. […] Il n’en dit pas deux mots de suite, il ne veut pas que l’on lui en parle, et si l’auteur lui a fait dire que « deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit i », ce n’était que pour faire reconnaître qu’il était athée, pource qu’il était nécessaire qu’on le sût, à cause du châtiment. […] « Il devait pour le moins, continue ce dévot à contretemps, en parlant de l’auteur du Festin de Pierre j , susciter quelque acteur pour soutenir la cause de Dieu et défendre sérieusement ses intérêts. » Il fallait donc pour cela que l’on tînt une conférence sur le théâtre, que chacun prît parti et que l’athée déduisît les raisons qu’il avait de ne croire point de Dieu.

76. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre VIII. Qu’il n’est point permis aux particuliers de faire des Assemblées pour la danse, ni pour toute sorte de sujet. » pp. 33-35

Ils jugent même, que quoique la danse soit de sa nature indifférente, elle est néanmoins mauvaise en tous les autres cas, où ces causes raisonnables ne se rencontrent point.

77. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Lors qu’à l’ouverture d’un Drame, les personnages sont animés par la joye, par la douleur, ou par d’autres causes, l’intérêt en devient plus-vif, il se répand un je ne sçai quoi qui ébranle & attache l’ame des Spectateurs. […] Le terme d’action a changé maintenant de signification ; & notre nouveau Spectacle en est la cause. […] Il arrive aussi que le Spectateur est tout étonné de voir représenter avec ce qu’on lui a promis, des choses aux quelles il ne s’attendait pas ; ce mêlange de choses qui n’ont que peu de rapport les unes aux autres, est cause qu’il ne fait où fixer son attention. […] Le Père, la Mère, ou le tuteur, ne veulent pas consentir à l’hymen des jeunes Amans ; ils s’intéressent en faveur d’un autre : Lorsque le Drame est parvenu à sa juste longueur, ils permettent enfin leur union, sans qu’on voie d’autre cause d’un changement si subit de volonté, que l’obligation où se trouve le Poète de terminer la Pièce.

78. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Car à quoi aboutira le soin qu’il prendra de nous étaler avec emphase les infamies du Théâtre pendant le règne de l’Idolâtrie, et de répéter fort souvent que l’Eglise ne condamnait la Comédie, qu’à cause qu’on y blasphémait le nom de Dieu, qu’on y voyait des ordures abominables et qu’enfin « les Pères ne condamnaient pas absolument les danses, les chants Page 18. […] Serait-ce à cause du grand monde et des femmes qui s’y rencontrent et qu’ils doivent fuir ? […] 4°, Que comme le péché que commettraient les Ecclésiastiques en allant à la Comédie serait un péché de scandale qui les rendrait responsables de plusieurs autres péchés, où tomberaient ceux qui auraient cru pouvoir suivre leur exemple ; de même aussi les Laïques qui font profession de piété, et à qui la Comédie ne ferait aucune mauvaise impression ne laisseraient pas d’offenser Dieu, et d’être coupables de bien des péchés, parce que plusieurs esprits faibles pour qui la Comédie est un poison mortel ne se déterminent quelquefois à y aller, qu’à cause qu’on y voit aller des personnes qui passent pour pieuses. […] Que l’Eglise pour éviter de plus grands maux, tolérant quelquefois diverses choses qu’elle n’approuve pas, c’est lui insulter, que de conclure qu’elle approuve la Comédie à cause qu’elle ne fait pas arracher les affiches des Comédiens, comme si l’on pouvait ignorer cette maxime tant répétée dans Saint Augustin, « Ecclesia multa tolerat quæ non probat.

79. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

L’on sait le bruit qu’il y eut à Paris dans la Paroisse de saint Germain l’Auxerrois en 1657. au sujet des Comédiens Italiens, que M. le Curé tâchait de faire sortir de dessus sa Paroisse, à cause des Pièces impies et scandaleuses qu’ils représentaient. […] exhorte les parents d’éloigner leurs enfants de toutes les occasions où ils sont en danger de perdre le précieux trésor de leur innocence, et surtout de les empêcher d’aller aux spectacles ; comme on empêche une servante, dit-il, de porter une chandelle allumée en des lieux où il y a de la paille, de peur que lorsqu’on y pense le moins, il ne vienne à tomber une étincelle de feu dans cette matière combustible, et ne cause un embrasement entier de toute la maison. […] que la Comédie est la perce des jeunes gens, dans lesquels la concupiscence est plus vive et plus forte et qu’elle y cause de funestes ravages dès qu’elle en trouve la moindre occasion. […] Que si par hasard on la mène à une bonne Prédication, et si elle entend quelque chose qui lui cause des scrupules, le diable a grand soin de les lui ôter promptement de l’esprit. […] Que si l’on vient à examiner quelle est la source et la première cause de tous ces désordres, on trouvera que c’est sans doute la Comédie.

80. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

En voici deux, rapportées dans les Causes célèbres (Tom. […] Cochin, quoique son défenseur, frappé de l’infamie du métier de Comédien, ne peut s’empêcher de conclure en ces termes : « Tout est de droit public dans cette cause, par la qualité des parties (Comédiens). […] Laverdi, fameux Avocat, qui à en juger par son plaidoyer, rapporté dans les Causes célèbres, mérite bien autant que M. […] C’est une des questions de la cause, s’ils étaient unis par un engagement légitime, ou si l’exercice d’une même profession et les nœuds de la débauche avaient formé entre eux une conjonction illicite qu’ils cherchaient à déguiser sous le nom d’un mariage. » Ils firent mauvais ménage. […] De tous les faits de la cause il n’y avait de bien certain que la débauche des parties.

81. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VI. Elle le donne pour une foiblesse : mais on veut qu’il y régne. » p. 12

Mais si on n’oseroit faire un tel aveu ; si on sent le coup qu’il porteroit à la Religion ; qu’on juge de là au moins dans quel embarras on se met, quand on veut plaider une si mauvaise cause.

82. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 11

Chrysostome, si vous êtes marié, elles sont cause que voyant d’autres femmes qui ont meilleure grâce, qui vous semblent mieux faites, mieux parées et plus agréables que la vôtre, vous la méprisez, vous ne la regardez plus de bon œil, et elle, de même, vous dédaigne parce qu’elle a vu d’autres hommes qui lui reviennent mieux que vous.

83. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Ceux-même qui prennent parti pour elle, & malgré l’assurance qu’ils affectent, leur conscience plaide la cause de la vérité. […] La question morale, est-il permis d’aller à la comédie, n’a intéressé personne, en occident, depuis la chute de l’Empire Romain, dont le théatre fut une des principales causes : il périt avec lui. […] La cause est trop mauvaise pour espérer que d’habiles Avocats daignent s’en charger & s’exposer au ridicule du mauvais succès. La cause de la vertu se soutient d’elle-même, elle est assurée de tous les suffrages, même de ceux qui la contredisent, dont elle réveille les remords & arrache l’aveu secret. […] L’Avocat, son auteur, homme d’esprit & de mérite, quoiqu’obligé par l’intérêt de sa cause de la justifier dans le for extérieur, où en effet il est toléré, se livre aussi-bien que nous à l’anathême dans le for de la conscience.

84. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

« Eloignez bien loin de vous toute tristesse, laquelle cause la mort à plusieurs, et n’apporte aucun profit » :4 Et non seulement n’apporte aucun profit, mais cause beaucoup de maux. Car 1. de là commence le dégoût, et le dédain des choses spirituelles :Les maux que cause la tristesse. […] Ce qui est d’obligation doit précéder ce qui ne l’est pas ; payer ses dettes, entretenir sa famille, oblige la conscience d’un chacun, ce qui ne se peut faire, parlant pour l’ordinaire, en jouant ces sommes excessives, lesquelles sont cause qu’au lieu de payer ce que l’on doit, on fait de nouvelles dettes, soit pour jouer, soit pour entretenir sa maison. […] ou d’être cause que les autres l’offensent : l’amour que vous devez à Dieu, vous oblige à cela, trouvez quelque excuse pour vous en exempter ; le salut de votre âme, et de votre prochain, vaut bien plus que le plaisir d’une danse, c’est folie se mettre en danger de perdre celui-là, pour jouir de celle-ci. […]  » Les maux que cause la tristesse.

85. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

La domination des Comédiens augmente du double, quand une pièce est faite pour quelqu’un d’entr’eux ; la jalousie en est une cause dans ceux qui n’y ont point de rôles. […] Nous avons expliqué dans cette premiere partie les causes de décadence, qui sont dans le Théatre, dans les Poëmes & dans les Auteurs.

86. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Madame de Nemours  » pp. -

A Madame de Nemours MADAME, Comme il vous a plu être la première cause de l’honneur que j’ai reçu d’un Prince accompli de tant de grâces qu’il ne s’y peut rien ajouter que le désir qu’elles soient perpétuelles : j’ai pensé que vous aurez agréable, Madame, que je vous en remercie très humblement, et offre pour lui donner ce discours, et ces petits vers ; si vous les rejetez, pour être éclos de mon ignorance, recevez-les étant conçus de sa perfection : et que la vôtre me pardonne, Madame, si à l’imitation de ces pauvres qui ne voulaient porter les fleurs aux Dieux, que le Soleil ne les eût rayonnées, je conjure et supplie votre vertu de les éclairer de sa lumière, leur donner l’odeur et la couleur pour les rendre offrande pure et digne de l’Autel ; le respect et la crainte m’en eussent retenuea, sans l’assurance que j’ai prise que vous imiterez ces corps célestes dont l’influence passe sur tous les Eléments, et s’arrête en la terre pour sa nécessité.

87. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur le duc de Nemours » pp. -

A Monseigneur le duc de Nemours Monsieur, Encore que ce petit discours ne soit digne de la grandeur de votre esprit, j’ai cru que vous me feriez l’honneur de l’accepter, non tant pour vous satisfaire, que pour honorer ma nécessité, qui espère que vous estimerez l’effet pour le mérite de la cause, et un pauvre don d’un riche désir : le mien n’a rien de plus cher que le respect qu’il rend en affection à vos perfections, Monsieur, qui enrichissent le monde, remplissent les âmes d’admiration, l’univers de gloire, et cette grande Princesse (vive image de la vertu de nos antiques Rois) de contentement, voyant plus louer la personne que le Prince, parce qu’il est aussi grand de mérite que de nom, en l’un la pensée manque, en l’autre la voix se perd : Et pour ne perdre cette petite œuvre, j’ai pris la hardiesse de l’appuyer du vôtre, Monsieur, jugeant qu’il n’aura faveur ni lumière que celle qu’il tirera de vous, qui portez en terre les grâces du Ciel où il éclairera ses ténèbres : Et parce qu’en l’entreprise glorieuse la faute est digne de pardon, j’ai cru que vous y serez aussi prompt, Monsieur, comme je vous ai vu libéral aux louanges de l’esprit de la Signore Isabelle, dont les Comédies se peuvent maintenir, puisque vous les avez jugées, Monsieur, un plaisir semblable aux repos des Avettes, où il n’y a souillure, pollution, ni amertume : la crainte que mes paroles en apportent aux douceurs de vos Muses, me fera finir, et en toute l’humilité que je puis, vous baiser les mains, et supplier me permettre la gloire de me qualifier, Monsieur, Votre très humble, très obéissante, et très fidèle servante.

88. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « I. Occasion et dessein de ce Traité : nouvelle Dissertation en faveur de la Comédie. » pp. 1-3

C’est un Prêtre, c’est un Confesseur qu’on introduit pour nous assurer qu’il ne connaît pas les péchés que des docteurs trop rigoureux attribuent à la comédie : on affaiblit les censures et l’autorité des Rituels, et enfin on n’oublie rien dans un petit livre dont la lecture est facile pour donner quelque couleur à une mauvaise cause.

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