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424. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Le gros de la nation au contraire refuse de voir autre chose que le talent dans l’homme qu’il distingue, & borne à l’estime qu’il doit à l’art, tous les sentimens sur l’artiste. […] Divers traités du théatre, de l’amphitéâtre, des regles de l’art dramatique dont on fait usage en Italie. 3°. 

425. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

A peine la connoissoient-ils, les arts, le luxe, le rafinement de la volupté, les délicatesses de la poésie, la pompe des décorations, le jeu de la représentation, étoient pour les Visigots & les Vandales, ce qu’ils sont pour les Hurons & les Iroquois. […] Le second jour Herode Agrippa vint de bon matin se montrer sur le théatre avec un habit magnifique, dont le fonds étoit d’argent, & travaillé avec tant d’art, que lorsque le soleil levant le frappa de ses rayons, il éclata d’une si vive lumiere, qu’on en étoit ébloui.

426. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Il n’est point de qualité théatrale qu’il ne trouve à sa maîtresse : finesse de jeu, ton plaisant, malin souris, graces, beauté, il est dans l’enchantement ; surpris à l’excès que, dans un âge si tendre, sans autre maître que son esprit & son cœur, sans avoir aucune teinture de la scène, elle ait porté la perfection dramatique à un degré que l’art le plus accompli n’auroit pu lui apprendre . […] Ce n’est pas sans doute le coup d’essai de la jeune actrice, elle a plus d’une fois brillé au spectacle, pour avoir si bien le ton, les allures, l’esprit des coulisses, sur-tout du théatre comique, connu & choisi ces deux pieces ; elle s’est plus d’une fois exercée sur les théatres de société ; elle doit avoir appris en perfection la poësie, la musique, la danse, l’art dramatique, pour composer des prologues charmans ; sur-tout elle doit bien connoître le goût de son pere, pour avoir cru lui plaire, en lui souhaitant la bonne année par des farces ; & le pere qui a souffert ces exercices, ces assemblées d’acteurs & d’actrices, qui a fait la dépense de ce théatre, qui a permis & approuvé ces vers galans, & les a fait mettre au Mercure, qui a souffert les assiduités de ce poëte amoureux, les parens & les amis qui ont célébré cette fête, tous ces gens-là sont bien enthousiasmés du Théatre.

427. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Les Journaux, qui tous auraient dû s'élever contre cette pièce pour l'intérêt de la vertu, parmi tant d'éloges peu mérités dont ils la comblent, la donnent pour une heureuse découverte, et une nouvelle branche de l'art dramatique, qui en étend la sphère par un nouveau genre de pathétique qu'on appelle le sombre tragique, comme on a depuis peu imaginé le comique larmoyant. […] Dira-t-on avec Boileau : « Il n'est point de serpent ni de monstre odieux Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux.

428. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Pendant que des personnes éclairées travaillent à perfectionner les Arts, à éclaircir les vérités essentielles, à faire triompher la Religion du libertinage, on voit des hommes hardis, remplis de l’esprit du Monde, ou pleins d’eux-mêmes, qui prennent le parti des sens et des passions, et fournissent ainsi des armes aux sensuels et aux superbes. […] Les Païens qui n’avaient rien qui les rappelât à la raison, qui n’avaient nulle connaissance de leur état, qui corrompaient toute l’idée que chacun a de la perfection, qui se fabriquaient des Religions uniquement propres à entretenir les passions, ont excellé dans cet art ; et regardant l’homme ou par l’excellence de sa nature, ou par le ridicule de sa conduite, sans pénétrer jusqu’à la source de nos maux, ils ne débitaient que des bouffonneries, ou des vertus chimériques.

429. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Et par là finit l’Acte, qui laisse, comme on voit, dans toutes les règles de l’art, une curiosité et une impatience extrême de savoir ce qui arrivera de cette entrevue ; comme le premier avait laissé le Spectateur en suspens et en doute de la cause pourquoi le mariage de Valère et de Mariane était rompu, qui est expliqué d’abord à l’entrée du second, comme on a vu. […] Or c’est ce qui se trouve merveilleusement dans notre Hypocrite en cet endroit : car l’usage qu’il y fait des termes de piété est si horrible de soi, que quand le Poète aurait apporté autant d’art à diminuer cette horreur naturelle, qu’il en a apporté à la faire paraître dans toute sa force, il n’aurait pu empêcher que cela ne parût toujours fort odieux : de sorte que, cet obstacle levé, continuent-ils, l’usage de ces termes ne peut être regardé que de deux manières très innocentes, et de nulle conséquence dangereuse, l’une comme un voile vénérable et révéré que l’Hypocrite met au-devant de la chose qu’il dit, pour l’insinuer sans horreur, sous des termes qui énervent toute la première impression que cette chose pourrait faire dans l’esprit, de sa turpitude naturelle. […] Je sais encore qu’on me dira que le vice dont je parle étant le plus naturel de tous, ne manquera jamais de charmes capables de surmonter tout ce que cette comédie y pourrait attacher de ridicule : mais je réponds à cela deux choses ; l’une, que dans l’opinion de tous les gens qui connaissent le monde, ce péché, moralement parlant, est le plus universel qu’il puisse être ; l’autre, que cela procède beaucoup plus, surtout dans les femmes, des mœurs, de la liberté et de la légèreté de notre nation, que d’aucun penchant naturel, étant certain que, de toutes les civilisées il n’en est point qui y soit moins portée par le tempérament que la Française : cela supposé, je suis persuadé que le degré de ridicule où cette pièce ferait paraître tous les entretiens et les raisonnements, qui sont les préludes naturels de la galanterie du tête-à-tête, qui est la dangereuse ; je prétends, dis-je, que ce caractère de ridicule, qui serait inséparablement attaché à ces voies et à ces acheminements de corruption, par cette représentation, serait assez puissant et assez fort pour contrebalancer l’attrait qui fait donner dans le panneau les trois [qu]arts des femmes qui y donnent.

430. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Sont les joueurs artisans mécaniquesaa, comme cordonniers, savetiers, crocheteurs de grève, de tous états et arts mécaniques, qui ne savent lire ni écrire et qui onques ne furent instruits ni exercés en théâtres et lieux publics à faire tels actes, et davantage n’ont langue diserte, ni langage propre, ni les accents de prononciation décente, ni aucune intelligence de ce qu’ils disent, tellement que le plus souvent advient que d’un mot ils en font trois, font point ou pause au meilleur d’une proposition, sens ou oraison imparfaiteab, font d’un interrogant un admirantac ou autre geste, prolation ou accents contraires à ce qu’ils disentad, dont souvent advient dérision et clameur publique dedans le théâtre même, tellement que, au lieu de tourner à édification, leur jeu tourne à scandale et dérision.

431. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

) : « Il n’y a point d’art si mécanique ni de si vile condition (même de Comédien), où les avantages ne soient plus sûrs, plus prompts et plus solides, que dans les sciences et les belles lettres.

432. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le naturel, la naïveté même qui déclare ses sentiments sans art et sans détour, peut être respectueuse. […] Que sera-ce d’un art qui, par principe, se moque de tout et ne s’étudie qu’à se réjouir aux dépens de tout le monde ?

433. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Ie ne puis souffrir que les Chrestiens, au lieu de condamner ces spectacles y donnent leur attention ; & ils ne sçauroient sans faire tort à leur condition, porter la veuë sur les actions bouffonnes de certains charlatans qui ont appris des Grecs l’art d’imiter toutes sortes de voix pour le plaisir des oreilles ; quel agreement y a t’il dans ces sots exercices.

434. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Les beaux arts en tirent toutes leurs beautés.

435. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

« Tu modo Pompeia lætus spatiare sub umbra,  Cùm sol Herculei terga leonis adit. » (De Art. amand.

436. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Leur Cicéron louant un certain Comédien nommé Roscius, n'a-t-il pas dit qu'il était si habile dans son art, qu'il n'y avait que lui seul qui fut digne de monter sur le Théâtre; et que d'ailleurs il était si homme de bien, qu'il n'y avait que lui seul qui n'y dût point monter, marquant par-là, en termes bien exprès, que le Théâtre est si infâme, que plus un homme est vertueux, plus il doit s'en éloigner.

437. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Saint Martial évêque de Limoges, autrement appelé l’Apôtre des Gaules, l’un des septante-deux Disciples, dans une Epitre qu’il écrit à ceux de Bordeaux, après les avoir exhortés des devoirs spirituels, les conjure de s’exempter de la fréquentation de ces profanes, comme étant une école de l’idolâtrie, en effet les Païens s’en servaient pour rendre des louanges à leurs Dieux, par Hymnes et Cantiques ; c’est de là que la poésie a été estimée le plus digne de tous les Arts, à cause de la noblesse de son origine, et fut même appelée le langage de la Divinité, car si nous considérons l’histoire Romaine, nous trouverons que les Oracles, ne répondaient autrement qu’en vers.

438. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Et au théâtre public, où tout manque, où tout le contraire est rassemblé avec le plus d’art, le cœur sera-t-il plus en sûreté, le Clergé plus à sa place, et sa réputation à couvert ?

439. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Gardons-nous d’irriter ce perfide ennemi, Dans le cœur le plus froid il ne dort qu’à demi ; Et périsse notre art, que nos lyres se taisent, Si c’est à l’amour seul que les hommes se plaisent. » Mais en voilà bien assez pour montrer à quoi aboutit tout ce qu’on apprend aux spectacles, et pour faire rougir le prétendu Théologien, qui mérité si justement ces reproches de l’Ecriture Isaïe 5. 20.

440. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Vous avez prétendu que la culture des Sciences et des Arts est nuisible aux mœurs ; on pouvait vous objecter que dans une société policée cette culture est du moins nécessaire jusqu’à un certain point, et vous prier d’en fixer les bornes ; vous vous êtes tiré d’embarras en coupant le nœud, et vous n’avez cru pouvoir nous rendre heureux et parfaits, qu’en nous réduisant à l’état de bêtes. […] Je prendrai, Monsieur, pour vous répondre, l’exemple même que vous apportez de la Tragédie de Bérénice, où Racine a trouvé l’art de nous intéresser pendant cinq actes avec ces seuls mots : « je vous aime, vous êtes Empereur et je pars » ; et où ce grand Poète a su réparer par les charmes de son style le défaut d’action et la monotonie de son sujet.

441. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Il me semble qu’eux-mêmes s’en expliquent assez, et qu’ils font consister tout leur art et toute leur industrie à toucher l’âme, à l’attendrir, à imprimer dans le cœur de leurs lecteurs toutes les passions qu’ils peignent dans les personnes qu’ils représentent : c’est-à-dire à rendre semblables à leurs héros, ceux qui doivent regarder Jésus-Christ comme leur modèle, et se rendre semblables à lui.

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