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345. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Et quelle calomnie effrontée d’appeler publiquement enchanteurs et magiciens ceux qui n’ont jamais été notése de la seule pensée d’avoir voulu minuterf et calculerg la vie de leur prince par sorts, charmes et caractères comme quelques autresh.

346. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Mais il est des vices qui ne nuisent qu’à nous, et que j’appelle les vices des dupes. […] La richesse invite à l’oisiveté ; celle-ci à la dissipation : le cercle de la société s’étend, et les hommes y appellent les femmes. […] A l’égard des avantages d’une sévère discipline, qu’on en fasse un devoir essentiel, qu’on y attache l’honneur militaire, que la négligence de ce devoir soit un obstacle invincible à l’avancement, et qu’on observe surtout avec une exacte équité des distinctions glorieuses pour les uns, et humiliantes pour les autres : j’ose répondre que les hommes ne seront pas retenus, ne seront pas même soufferts parmi les femmes, au moment où le devoir et l’honneur les appelleront aux drapeaux. […] Rousseau admet, dans les sentiments de l’homme en société, une moralité inconnue aux bêtes ; et quoiqu’il fût aisé de trancher toute difficulté, en rejetant, comme lui, l’impertinent préjugé des conditions, et toutes les conventions de la même espèce ; en donnant pour raison de ce qu’on appelle licence, ainsi l’a voulu la nature, c’est un crime d’étouffer sa voix, quoiqu’il n’y ait pas de libertinage qu’on ne pût justifier en disant comme lui : la nature a rendu les femmes craintives, afin qu’elles fuient, et faibles afin qu’elles cèdent ; en un mot, quoique, pour combattre M. […] Rousseau appelle modestement les désirs du cœur, l’amour serait un mouvement passager et périodique, comme tous les besoins, et tel que M.

347. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

J’en appelle à ceux qui en ont appris quelqu’une sans maîtres.

348. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Saint Isidore de Seville qui vivoit au VII. siécle, appelle le Théatre un lieu de prostitution, les Historiens sont, dit-il1, ainsi nommés, parce qu’ils racontent des événemens comme les Historiens ; mais ce sont des faits qu’on devroit passer sous silence : ils mettent sous les yeux du peuple2 toute la conduite d’un scélerat illustre, en la décorant des Vers plaintifs de la Tragédie.

349. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Ce sera cette femme Chrétienne, qui renfermée dans l’enceinte de son domestique, éleve ses enfans dans la crainte de Dieu, laisse au Seigneur le soin de leur destinée, les aime tous d’une égale tendresse, ne leur marque d’autre place que celle où Dieu les appellera, ne s’abandonne point aux modes de luxe & de vanité, ne se trouve point dans les cercles de railleries & de médisances, ne s’assied point dans la Chaire du mensonge, ne paroît gueres qu’au Temple, & n’y va que pour y prier & y adorer, qui ne suit point les usages, les coûtumes, les maximes du monde, & qui par son rang & ses exemples donne du credit à la vertu.

350. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Lorsqu’Achille avec ses soldats pleure Patrocle, sa Mere Thétis, au lieu d’essuyer leurs larmes, excite en eux la facilité de pleurer, ce qu’ils appellent un plaisir, Τεταρπωμεσϑα γέοιο : leurs armes sont arrosées de leurs pleurs, & le sable du rivage en est trempé, [Iliade 22.]

351. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

le ridicule, dis-je, appelle aussi l’attention du réformateur ; il doit être sagement circonscrit, et même souvent repoussé du théàtre comme punition injuste, sans proportion, et comme gratuitement cruel lorsque ses traits seront dirigés contre des défauts légers, qui n’excluent point la vertu et la sensibilité. […] L’utilité de légitimer et bien organiser cette justice intermédiaire qui n’aurait d’action que sur les justiciables de l’opinion, qui n’appellerait sur eux que la peine intermédiaire aussi de la honte et du ridicule (et tout au plus de la surveillance spéciale du ministère public qui, même dans les cas d’une certaine gravité, bornerait là son intervention, en vertu d’un pouvoir discrétionnaire ad hoc), et ferait alors concourir efficacement à la réforme ce puissant et précieux moyen de répression, dont toutefois, ainsi que je viens d’en faire le vœu, il ne serait plus fait d’application inconsidérée aux écarts et défauts légers qui n’excluent point l’honneur ou la droiture de l’âme ; l’utilité, dis-je, de cette sorte de tribunal correctionnel de première instance, qui ne décernerait ses peines morales que pour en prévenir d’afflictives et plus graves, me parait frappante dans ce temps de perversité et de dépravation générale où tant d’hypocrites de toute espèce que la loi ne peut atteindre, serpentent long-temps dans la société, et rusent paisiblement, font, comme on dit, tout juste ce qu’il faut faire pour ne pas être pendus, et deviennent ainsi des scélérats endurcis ; dans ce temps où les tribunaux existants, encombrés de coupables, suffisent à peine, et seront bientôt obligés, s’ils ne le sont pas encore, de fléchir, de fermer les yeux souvent, ou tolérer les désordres, par l’impossibilité d’en juger et punir tous les auteurs, dont un grand nombre, leur repentir, l’abîme de regrets et de douleur où on les voit plongés après leur condamnation, ne permet pas d’en douter, dont un grand nombre, dis-je, ne sont arrivés au point d’avoir encouru les peines les plus graves et infamantes, que pour n’avoir pas été arrêtés dans la route du crime, ou par l’effet, ou par la crainte d’un premier et moindre châtiment plus difficile à éviter.

352. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Cette corruption des cœurs la gata, & la fit tomber dans une maladie que les Médecins appellent Glacomanie, qui lui pervertit tous les sens, & la rendit presque folle. […] Les compagnons d’Ulysse abordent dans l’isle de Cirée, pour prendre des rafraîchissemens, & le livrer à la débauche : la maîtresse qu’on appelle Reine, leur fit, sous l’habit d’une actrice, l’accueil le plus favorable, & leur fait boire une liqueur délicieuse ; mais empoisonnée, (avec des drogues qui portent à l’impureté ;) ils sont changés en bêtes, en loups, en pourceaux, en lions, en ours, & enfermés dans une étable, d’où ils ne peuvent plus sortir ; où on les nourrit de glandes images des effets de la volupté qui transforme les hommes en bêtes, & selon leurs caractères divers, les rend immondes comme des pourceaux, voraces comme des loups, furieux comme des lions, & les reduit à la derniere misere, il faloit que le Divin Homere aimât la table ; dans ce qui précéde leur changement en ce qui suit leur retour, qui occupe trois ou quatre pages, il est parlé vingt fois de bonne chere ; ils ne font que boire & manger, & U’ysse comme les autres.

353. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

C’est une vraie tyrannie de ne vouloir que des comédies régulieres, de caractere, comme ce qu’on appelle Chef d’œuvre de Moliere. […] Un Acteur, une Actrice sont paîtris d’amour propre : il n’y a qu’a le voir, à l’entendre : ses regard, ses gestes, sa démarche, sa parure, son style, son ton de voix, tout en lui ne parle qu’orgueil ; & si un Peintre avoit à faire le portrait de cette partie de la corruption, superbia vitæ, il n’auroit qu’à peindre une Actrice, comme Appelles, pour représenter.

354. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

.° enfin qu’on peut donner de l’argent à l’entrée quand les Acteurs sont déterminés à jouer, parce qu’alors on n’en est pas la cause, mais qu’on ne pourroit pas sans péché mortel les appeler chez soi ou dans une ville, faire marché avec eux, en un mot les faire jouer : Indubitatum est eos qui antecedenter conveniunt cum Histrionibus peccare mortaliter. Quoique sans doute ceux qui forment, qui appellent des troupes, ou quelque Acteur en particulier, ceux qui les font venir, jouer chez eux, soient incomparablement plus coupables, puisqu’ils sont cause de la représentation, les spectateurs qui payent à l’entrée d’un spectacle formé sans eux, ne sont pas innocens, puisqu’ils contribuent à son entretien.

355. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Jean-Jacques Rousseau de Genève l’a dit ; oserez-vous en appeler ? […] Un Républicain doit unir à la docilité d’un sujet des lois les qualités d’un grand Monarque : l’amour de la Patrie, l’intégrité, la vigilance, la modération, la science militaire et politique ; il doit savoir juger les Chefs, qu’il doit préférer pour le bien de la République sur des principes qui concourent à l’affermissement et à l’illustration de l’Etat dont il est membre, et au Gouvernement duquel il sera peut-être un jour appelé.

356. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Ce n'est point à nous à passer le temps dans les ris, dans les divertissements, et dans les délices ; cela n'est bon que pour des Comédiens, et pour des Comédiennes, et particulièrement pour ces flatteurs qui cherchent les bonnes tables: Ce n'est point-là l'esprit de ceux qui sont appelés à une vie céleste, dont les noms sont déjà écrits dans cette éternelle Cité, et qui font profession d'une milice toute spirituelle ; mais c'est l'esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du Démon.

357. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Quoique nous ayons déjà parlé de son théatre françoit, la célébrité de cet Auteur nous sera pardonner quelque répétition : c’est une suite de dialogues sur l’histoire de France, qu’il appelle drames, parce que les acteurs du tems, c’est-à-dire, ceux qui ont part aux événemens en sont les interlocuteurs : on peut traiter de même toutes les histoires, faire de tout l’univers un théatre, de tous les siecles une comédie ; ce seroit une bibliotheque théatrale, immense, dans cette suite de conversations appellées des scenes, sans observer aucune unité de tems & de lieux ; mais seulement d’action ; tout ce qui eut part aux affaires passe en revue, ses drames doivent être d’une longueur fort inégale, puisqu’elle dépend de l’importance & de la durée des événemens. […]  1., qui ne finit point sur les éloges de Cicéron, ne dit qu’en passant un mot sur la latinité de Térence, & lui préfere le poëte Afranius, que nous n’avons pas, qu’il appelle excellent, pour le style, quoique très-blâmable pour la licence ; Plût-à-Dieu, dit ce grand instituteur de la jeunesse, qu’Afranius n’eût pas souillé ses drames par les amours des jeunes gens, peignant aussi sa propre corruption : Utinam juvenem amoribus poemata non fœdasset, mores suos &c.

358. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] Arnaud appelle la division en actes universellement suivie depuis la naissance du théatre, & dont Horace fait une regle inviolable, neve minor, nec fit quinto productior actu , une distribution puérile soumise au compas & à l’équerre, une mesure pédantesque, une bizarrerie absurde ; couper la durée d’une passion (il a voulu dire d’une action) en cinq morceaux avec une égalité de proportion (expression louche) par un partage artificiel, c’est imiter le brigand qui couchoit ses hôtes sur un lit de fer, & en les mutilant étendoit ou racourcissoit leurs membres pour les mettre à la longueur de son lit : ce ne sont que des mots.

359. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Les Chinois n’ont pourtant pas de théatre fixe, & de troupes d’acteurs réglées, ce ne sont que des farceurs, qui courent les rues, dressent un théatre dans les places publiques, & vont dans les maisons où on les appelle, jouer pour de l’argent, ce qu’on leur demande. […] Henri IV qui fut nommé le Grand, après sa mort, non par la flatterie, mais par la reconnoissance & l’amour, n’est appelé qu’Henri IV.

360. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

On n’a qu’à appeler des discours aux décorations, du style à la parure des Actrices Pour juger de la réforme du théatre & des enseignemens qu’on donne à la jeunesse, on la mene aux spectacles. […] Cette fille couronnée, qu’on appelle la Rosiere, ne tarde pas à se bien établir, chacun s’empresse à la demander ; la rose est une dot rare & précieuse.

361. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

On devoit chanter la priere pour le Roi, selon la fondation, mais la foule ne permit pas aux Bénédictins de prendre leur place au Chœur & d’en trouver même dans leur Eglise, il fallut se contenter de le dire à voix basse chacun en particulier ; mais le Curé benit quatre grands pains qu’on appelle Brioches & ailleurs Pain béni dont trois furent distribué au peuple, comme le Pain béni à la Grand’Messe, & une fut portée chez la Rosiere qui la distribua à ses compagnes, parens & amis.

362. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Il est beau de ne point s’ècarter de ce qu’on appelle le Costume.

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