Toutes les femmes qui font soupirer pour elles un Heros, méritent leurs vœux par leurs excellentes qualités ; Andromaque, Junie, Iphigénie, Bérénice ; (je renvoye à ce que j’ai observé sur le caractere de Bérénice, Tom. 1. p. 542) Titus lui doit sa gloire dans les armes, & toutes sa vertus ; c’est-elle qui l’a rendu un Prince bienfaisant, elle fait le bonheur de sa vie : mais il ne s’agit plus de vivre, il faut regner : il la quitte, quand il est Empereur.
« Quid mirum si in arumna, aliena, falsa, sultatoria, eo vehementius alliciebat actio histrionis, quo lacrimæ mihi excutiebantur. » J’étais une brebis égarée et infirme qui ne pouvait souffrir le bercail : « Infelix pecus aberrans à grege suo et impatiens custodiæ suæ. » Etait-ce vivre, ô mon Dieu !
Bret, vivra plus que tant d’ouvrages éphémères qui, après avoir reçu un éclat passager de quelque Actrice à la mode, tombent bientôt dans l’oubli, pour n’en sortir jamais : j’ose faire cette prédiction à l’Auteur d’autant plus hardiment, que je ne le connais point. »
C. même, elle se souvient, que, pour être sauvé, il faut travailler sans cesse, à la mortification de ses sens, porter sa croix tous les jours, & vivre de la vie de la foi… Abneget semet ipsum, tollat crucem suam quotidie &c & heureusement occupée de ces vérités, elle travaille sans relâche, à mériter par ses bonnes œuvres, la couronne qui n’est promise qu’à la persévérance : satagite &c contendite &c. […] En parlant de ces gens de probité, qui communient souvent, & qui cependant vont aux spectacles … « Que je crains, dit-il, que leur probité ne soit celle des sages du monde, qui ne savent s’ils sont Chrétiens ou non, & qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes, en donnant tout à leurs plaisirs ! […] Laissez-vous apprendre, Quels sont ses plaisirs… Les oiseaux vivent sans contrainte, En amour, ils sont tous Moins bêtes que nous.
Enfin peut-on prétendre de bonne foi que ce seroit pour prendre des leçons de sagesse, que tant de désœuvrés vont journellement courir aux spectacles, où peu attentifs à la Piece, nous les voyons perpétuellement voltiger autour d’une troupe de Syrenes, qui vivent du trafic de leurs charmes, & qui mettent tout en usage pour entraîner dans leurs pieges ceux dont elles ont irrité les desirs ?
Nous en avons aussi dans des conversations de valets, de soubrettes, de paysans, qui se mêlent aux scènes les plus sérieuses, dans la farce qui suit la tragédie, dans les chœurs, les danses, les fêtes, les pantomimes qu’on y entremêle, par exemple, dans la Princesse d’Élide de Moliere, où les Princes & les foux vivent très-familierement ensemble.
Rameau ne fait-il pas honneur au siècle où il vivait, à sa patrie & à l’art enchanteur qu’il perfectionna en partie ?
Mais le second dependoit de la pure indulgence de l’Empereur, qui voulant reconnoistre le merite d’un Gladiateur qui avoit emporté un certain nombre de victoires, luy donnoit ce congé solemnel, & luy permetoit de gouster le repos & de vivre affranchy de la servitude & de l’infamie de sa premier profession.
« Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, & quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. » Voila donc entre autres choses où porte la grace ; voila les maximes de vivre qu’elle inspire à toute ame, qui en veut suivre les mouvemens.
Mais le moyen, dira quelqu’un, de vivre sans plaisir ? […] Vous dites, c’est la replique de Tertullien, que vous ne pouvez pas vivre sans plaisir, vous qui devez mourir avec satisfaction.
Sulli est à plaindre d’avoir vécu dans une fausse religion. […] J’avoue , dit-il de l’un, qu’il est mon ennemi, mais c’est précisément ce qui doit suspendre mes poursuites , & lui rendit ses bonnes graces ; & adressant la parole à l’autre : Soyez sans crainte, vous vivez sous un Prince qui cherche à diminuer le nombre de ses ennemis & à augmenter celui de ses amis.
Il se baigna, se fit saigner huit fois, & mourut comme il avoit vécu Dans la vérité, il ne donna aucune marque de religion. […] Les Mémoires du comte de Rochefort sont une satyre crue le d’une infinité de personnes de l’un & de l’autre sexes, qui ont paru à la cour & à la ville pendant quatre-vingts ans qu’on le fait vivre ; il n’épargne personne, le duc d’Orléans, le prince de Condé, le duc de Vendôme, le duc & la duchesse de Longueville, &c. y sont accusés d’une honteuse débauche ; MM.
Un autre trait qui n’est pas moins singulier, c’est l’opposition de l’ancienne Académie avec la nouvelle, de l’éloge de Moliere proposé, couronné 100 ans après sa mort, avec la condamnation qui en fut faite de son vivant par les Académiciens les plus respectables, l’honneur de leur Corps, qui l’ont vu & connu, & vécu à la Cour comme lui. […] il vécut dans Paris comme les autres citoyens : on veut faire une antithèse.
n’est-il pas à craindre qu’elle ne soit de celles des sages du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent, comme dit encore Bossuet, avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs et à leurs passions ?
Malgré tous ces assaisonnemens il y regne une monotonie ennuyeuse ; chacune de ces femmes est la plus belle personne du monde, de chacune il est plus amoureux qu’il n’avoit jamais été ; à chacune il proteste qu’il l’aimera toujours, qu’il ne peut vivre sans elle, & le lendemain il en va dire autant à une autre.
Les Vestales, semblables à nos Chanoinesses de Flandres & d’Allemagne, qui peuvent se marier, & qui à quelque fonction près, à l’Office divin qu’elles récitent, vivent avec la même liberté, le même éclat, la même mollesse, que les femmes du grand monde, les Vestales étoient magnifiquement habillées, somptueusement servies par un grand nombre d’esclaves, traînées dans un char brillant, précédées d’un Licteur, faisoient reculer le char même du Consul quand ils le trouvoient dans la rue, reçues dans toutes les compagnies, ayant les places les plus distinguées aux spectacles vis-à-vis du Préteur, très-opulentes, & de leur propre bien, étant des premieres maisons de Rome, & des dons immenses qu’on leur faisoit, & des richesses de leur Communauté.
Etienne Jodelle qui vivait sous Charles IX. et sous Henry III. fut le premier qui s’appliqua au Poème Dramatique sur des sujets sérieux tirés de l’Histoire profane ; il fit deux Tragédies, Cléopatre et Dion, et deux Comédies, la Rencontre et l’Eugène.